BRYONE
BRYONE
La racine énorme et charnue de la bryone (Bryonia dioica L., cucurbitacées) est usitée en médecine depuis un temps immémorial. La composition, très complexe, imparfaitement connue, n’éclaire pas beaucoup l’action thérapeutique: 2 à 9 p. 100 du poids sec d’une résine dite «bryorésine» (contenant des acides gras et des alcools), un alcaloïde (bryonicine), des diastases, un glucoside ou mélange glucosidique, la bryonine, etc. Plante toxique par ses baies, ses parties vertes et surtout sa racine, elle sert aux doses thérapeutiques comme purgative, vomitive, diurétique, expectorante; elle est indiquée dans la constipation par atonie, les hydropisies, les rhumatismes, les maladies inflammatoires des voies respiratoires et en tant qu’emménagogue, par congestion des organes pelviens.
La bryone doit être maniée prudemment: la proscrire dans la grossesse et toute inflammation gastro-intestinale ou urinaire. On utilise la poudre de racine sèche: 0,5 gramme (purgatif doux) à 3 grammes (drastique et vomitif). L’oxymel, expectorant, emménagogue, est obtenu avec 45 grammes de racine fraîche broyée pour 500 grammes de miel et 750 grammes de vinaigre; laisser bouillir 30 minutes; passer; prise de deux à trois cuillerées à soupe par jour (adultes). Dans l’usage externe, la pulpe fraîche de racine est résolutive et anti-ecchymotique (épanchements articulaires, arthrite, contusions); rapidement rubéfiante et irritante, elle doit être associée à des émollients, son ou farine de lin. La racine parfois vaguement anthropomorphe a servi de succédané de mandragore: c’est de la bryone seule qu’il est question à l’article «Mandragore» du Petit Albert , recueil de magie célèbre pendant des siècles.
Râpée dans l’eau, tamisée, plusieurs fois lavée, la racine de bryone fournit une fécule comestible mais de saveur peu agréable. Pendant la Terreur, des fugitifs s’en sont nourris sans mal (Bosc, 1821). Morand, au XVIIIe siècle, en aurait tiré un tapioca analogue à celui du manioc.
bryone [ brijɔn ] n. f.
• 1256; lat. bryonia, gr. bruônia
♦ Bot. Plante commune des haies (cucurbitacées), herbacée, vivace, à baies rouges ou noires. Toutes les parties de la bryone sont vénéneuses.
● bryone nom féminin (latin bryonia, du grec bruônia) Herbe cucurbitacée vivace, rampante ou grimpante, commune dans les haies et dont les baies et les racines tuberculeuses sont très toxiques.
⇒BRYONE, subst. fém.
BOT. Plante vivace grimpante, à baies rouges ou noires de la famille des cucurbitacées, dont on extrait un purgatif violent. Synon. couleuvrée, vigne noire, navet du Diable :
• ... par la muraille qu'envahissaient les saxifrages et les valérianes, que résillaient à certaines places, les tiges grimpantes de la bryone aux fleurettes blanches ou aux granules rouges; ...
HUYSMANS, L'Oblat, t. 1, 1903, p. 101.
Prononc. et Orth. Seules transcr. dans FÉR. 1768 : bri-oâ-ne et dans LAND. 1834 : bri-oêne; (pour l'évolution de oi à [we] et [wa], cf. aboyer et -ais). La graph. la plus fréq. dans les dict. est bryone (cf. Ac. 1835-1932 et le reste des dict.). Ac. 1798 écrit brioine. Ac. Compl. 1842 consacre à brione une vedette de renvoi à bryone. Noter une autre var. bryoine dans GUÉRIN 1892 et dans DG qui la juge vieillie. Étymol. et Hist. 1256 brioine (A. DE SIENNE, Régime du corps, 99 dans QUEM.), forme attestée jusqu'en 1798, Ac.; repris en 1869, HUGO, L'Homme qui rit, t. 2, p. 115; fin XIVe s. brione (EVR. DE CONTY, Probl. d'Arist. dans GDF. Compl.) — 1845, BESCH.; bryonne (Trév. 1732 à 1771); 1751 bryone (Encyclop. t. 2). Empr. au lat. bryonia (Columelle dans TLL s.v., 2219, 9) lui-même empr. au gr. (Dioscoride dans LIDDELL-SCOTT), v. ANDRÉ Bot., p. 59.
BBG. — SIGURS 1963/64, p. 457.
bryone [bʀijɔn] n. f.
ÉTYM. 1256, brioine; lat. bryonia, grec bruônia « vigne blanche ».
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♦ Bot. Plante des haies (Cucurbitacées), herbacée, vivace et grimpante, à baies rouges ou noires, appelée parfois couleuvrée, vigne noire, navet du Diable. || On extrait de la bryone dioïque un purgatif violent, la bryonine.
➪ tableau Noms de remèdes.
Encyclopédie Universelle. 2012.