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caveau

caveau [ kavo ] n. m.
XIIIe; de 1. cave
1Petite cave.
2 (XVIIIe) Cabaret, café littéraire. Mod. Cabaret, théâtre de chansonniers. Les caveaux de Montmartre.
3(1680) Construction souterraine pratiquée sous une église, dans un cimetière, et servant de sépulture. tombeau. Caveau de famille. Les niches funéraires d'un caveau. enfeu.

caveau nom masculin (de cave 4) Fosse pratiquée dans un cimetière, construction souterraine servant de sépulture. Nom donné à certains cabarets ou théâtres de chansonniers.

caveau
n. m.
d1./d Construction souterraine servant de sépulture.
d2./d Cabaret de chansonniers situé en sous-sol.

⇒CAVEAU, subst. masc.
A.— Petite cave, destinée à conserver les vins fins et les liqueurs :
1. ... la forestière descendit à la cave leur tirer du cidre. (...) c'était un petit caveau voûté qui, pendant la révolution, avait servi de prison et de cachette, disait-on. On y parvenait au moyen d'un étroit escalier tournant fermé par une trappe au fond de la cuisine.
MAUPASSANT, Contes et nouvelles, t. 2, Les Prisonniers, 1884, p. 280.
P. métaph. Lieu obscur, sans lumière :
2. J'ai toujours rêvé de voir du soleil sur la table, sur la nappe, sur les plats et les verres. Et cela ne m'est pas arrivé souvent. Rue de La Condamine, c'est un caveau.
G. DUHAMEL, Chronique des Pasquier, Le Désert de Bièvres, 1937, p. 16.
P. ext.
1. Cabaret de gens de lettres, de chansonniers. Les caveaux de Montmartre. Synon. café-concert.
2. Lieu de spectacle en sous-sol. Il y avait à Paris une espèce de bouffon physionomane..., qui courait les guinguettes, les caveaux et les petits théâtres (BAUDELAIRE, Curiosités esthétiques, 1867, p. 201).
B.— Sépulture souterraine.
1. Pièce construite autrefois sous le sol des églises, des chapelles, et réservée aux sépultures des grands personnages :
3. ... car autrefois les églises avoient des caveaux souterrains où l'on enterroit les personnes de distinction, et l'on recouvroit l'endroit de leur sépulture de ces pierres tumulaires qui servoient de pavé.
BALZAC, Annette et le criminel, t. 1, 1824, p. 146.
2. Fosse maçonnée, dans le sol d'un cimetière, destinée aux sépultures des membres d'une famille. Caveau funèbre, caveau funéraire; un caveau de famille :
4. ... « conformément à ses dernières volontés, son cercueil avoit été placé dans le caveau de sa famille, entre ceux de sa femme et de son fils ».
CRÈVECŒUR, Voyage dans la Haute Pensylvanie, t. 2, 1801, p. 373.
Prononc. et Orth. :[kavo]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 2e moitié XIIIe s. caviau « petite cave » (RUTEBEUF, Renart le Bestourné, éd. E. Faral, p. 538), forme du XIIIe s.; 1358 (?) caveau (Voierie de Paris, A.N. Y3, f° 1 r° ds GDF. Compl.); 1559 (AMYOT, Numa, 18 ds LITTRÉ); 2. 1517 caviau « sépulture dans une église » (Arch. Nord, B 3513, n° 123961 ds IGLF); 3. a) 1729 « café littéraire » (d'apr. MONT.); 1835 (Ac.); b) av. 1867 « sorte de cabaret en sous-sol » (BAUDELAIRE, loc. cit.). Dér. de cave2; suff. -eau; la forme caviau est caractéristique du pic. de l'ouest et du sud-ouest, de la Champagne (Rutebeuf) et même de Paris (GOSSEN, § 12). Fréq. abs. littér. :504. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 941, b) 897; XXe s. : a) 699, b) 438. Bbg. GOUG. Mots t. 1 1962, p. 179.

caveau [kavo] n. m.
ÉTYM. XIIIe; de 1. cave.
1 Petite cave. || Caveau à vin. || Caveau attenant à une cave. || Caveau voûté.
1 « », c'était l'ancienne chambre de Jacques, obscurcie déjà par la nuit commençante, pleine d'ombre et de silence comme un caveau.
Martin du Gard, les Thibault, t. III, p. 163.
Par métaphore. || C'est un caveau, que cet appartement !
2 (1729). Cabaret, café où se réunissaient gens de lettres, artistes, au XVIIIe siècle.(1867). Mod. Se dit de certains cabarets, théâtres de chansonniers… || Les caveaux de Montmartre.
REM. Le mot évoque les chansonniers, de la fin du XIXe s. à 1950 environ, alors que cave, mis à la mode vers 1945 à Saint-Germain-des-Prés, est réservé à la musique, à la danse.
1.1 Nous nous sommes rencontrés dans un caveau maudit
Au temps de notre jeunesse
Fumant tous deux et mal vêtus attendant l'aube
Apollinaire, Alcools, p. 67.
3 (1680). Construction souterraine pratiquée sous une église, dans un cimetière, et servant de sépulture. Columbarium, enfeu. || Être enterré dans un caveau. || Caveau de famille surmonté d'un mausolée. || Les niches funéraires d'un caveau. || Caveau dans une crypte.
2 (…) des couchettes qui semblaient creusées dans l'épaisseur de la charpente s'ouvraient comme des niches d'un caveau pour mettre les morts.
Loti, Pêcheur d'Islande, I, I, p. 2.

Encyclopédie Universelle. 2012.