catacombe [ katakɔ̃b ] n. f.
• 1690; cathacombes XIIIe; lat. chrét. catacumbæ « cimetière souterrain », du gr. kata « en bas » et du lat. chrét. tumba « tombe »
♦ Plutôt au plur. Cavité souterraine ayant servi de sépulture (⇒ cimetière, hypogée). Morts enterrés dans les catacombes. Les catacombes de Rome. — Par ext. (1782) Excavation où ont été réunis des ossements. ⇒ ossuaire. Les catacombes de Paris.
⇒CATACOMBE, subst. fém.
A.— Le plus souvent au plur. Cimetière souterrain en forme de galeries dont les parois sont creusées de tombeaux superposés. Entrée des catacombes, fond des catacombes. Synon. hypogée :
• 1. Cinq routes divergeaient comme les rayons d'une étoile, et les parois des murailles, creusées de niches superposées ayant la forme de cercueils, indiquaient que l'on était enfin entré dans les catacombes.
A. DUMAS Père, Le Comte de Monte-Cristo, t. 1, 1846, p. 545.
— Spéc., HIST. DE L'ÉGLISE. Catacombes romaines (H.-I. MARROU, De la Connaissance hist., 1954, p. 139). Où les chrétiens célébraient leur culte sur les tombeaux des premiers martyrs. Église des catacombes (MALRAUX, La Condition humaine, 1933, p. 426).
— P. anal. :
• 2. Je ne manque jamais, lorsque je suis à New-York, de descendre dans le sous-sol de Brentano's. Ce sont les catacombes de l'information. On trouve là tous les périodiques américains.
MORAND, New-York, 1930, p. 128.
— P. métaph. [En réf. à l'obscurité qui règne dans les galeries] Les catacombes obscures de la vie (Les Chants de Maldoror, 1869, p. 182); les catacombes de l'incertitude humaine (VIGNY, Le Journal d'un poète, 1840, p. 1130).
B.— P. ext. Carrières souterraines qui ont recueilli des ossements de cimetières. Les catacombes de Paris. Cette partie des carrières qui s'étend sous la plaine du Petit Mont-Rouge, et à laquelle sa nouvelle destination a fait donner le nom de Catacombes (JOUY, L'Hermite de la Chaussée d'Antin, t. 2, 1812, p. 356).
Prononc. et Orth. :[]. Vedette au plur. ds Ac. 1740-1878, cf. aussi BESCH. 1845, LITTRÉ, GUÉRIN 1892, Pt Lar. 1906-Lar. Lang. fr., QUILLET 1965, DUB.; cf. encore Gramm. Ac. 1932 : ,,Plusieurs noms ne s'emploient qu'au pluriel : annales, besicles, catacombes, décombres, doléances et condoléances, fonts baptismaux, frais, funérailles, grègues, mânes, nippes, obsèques, prémices, tenailles, ténèbres et vêpres``; vedette au sing. ds Ac. 1932, cf. aussi Lar. 19e, Nouv. Lar. ill. (qui signale cependant : ,,ne s'emploie guère qu'au pluriel``), DG. Étymol. et Hist. 2e moitié XIIIe s. cathacombes (Passion S. Sébastien, B.N. 818, f° 226c ds GDF. Compl.); XVe s. cathacu[m]be (Lille, ap. La Fons., ibid.), attest. isolées; 1690 catacombes (FUR.). Empr. au lat. chrét. catacumbae « cimetière souterrain », nom donné primitivement à un cimetière situé non loin de la Voie Appienne, composé du gr. « en bas » et du lat. chrét. tumba « tombe » (cf. au VIe s., catatumbas, Grégoire le Grand ds TLL s.v., 588, 44); la dissimilation est prob. due à l'infl. de cumbere « être couché » (v. FEW t. 13, 2, p. 411) ou de cumba (combe; DEI). Fréq. abs. littér. :209. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 438, b) 420; XXe s. : a) 268, b) 127.
DÉR. Catacombal, ale, aux, adj. Propre aux catacombes ou qui rappelle les catacombes. Un art (...) fugitif, guenilleux et catacombal (BLOY, Le Désespéré, 1886, p. 41); des villes catacombales (MAETERLINCK, La Vie des fourmis, 1930, p. 81). — 1re attest. 1886 supra; de catacombe, suff. -al.
BBG. — KOHLM. 1901, p. 16.
catacombe [katakɔ̃b] n. f.
ÉTYM. 1690; cathacombes, fin XIIIe; lat. chrét. catacumbae « cimetière souterrain », altér. de cata-tumbae; du grec kata « en bas », et du lat. chrét. tumba « tombe », la dissimilation étant due p.-ê. à l'infl. de cumbere « être couché ».
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1 Souterrain en galerie ayant servi de sépulture (⇒ Cimetière, hypogée). || Morts enterrés dans les catacombes. || Les catacombes de Rome.
1 Je vis s'allonger devant moi des galeries souterraines, qu'à peine éclairaient de loin à loin quelques lampes suspendues. Les murs des corridors funèbres étaient bordés d'un triple rang de cercueils placés les uns au-dessus des autres. La lumière lugubre des lampes rampant sur les parois des voûtes, et se mouvant avec lenteur le long des sépultures, répandait une mobilité effrayante sur ces objets éternellement immobiles (…) Je reconnais les catacombes !
Chateaubriand, les Martyrs, t. I, V, p. 214.
2 Le Tibre sépare les deux gloires : assises dans la même poussière, Rome païenne s'enfonce de plus en plus dans ses tombeaux et Rome chrétienne redescend peu à peu dans ses catacombes.
Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, II, 2.
3 Les Catacombes de Rome, dont les galeries forment plusieurs étages, sont décorées de peintures symboliques de style pompéien.
Louis Réau, Dict. d'art et d'archéologie, Catacombes.
♦ Par ext. Excavation où ont été réunis des ossements. ⇒ Ossuaire. || Les catacombes de Paris (dans les anciennes carrières souterraines de la rive gauche).
2 Par métaphore. Abîme, dédale, labyrinthe.
4 Plus l'esprit est vigoureux, plus il se perd dans les catacombes de l'incertitude humaine.
A. de Vigny, Journal d'un poète, p. 151.
5 On pressent le silence sinistre de ces bureaux inoccupés et de ces archives lambrissées : catacombes administratives qu'emplit tantôt un froid de glace, tantôt une chaleur d'étuve (…)
Courteline, Messieurs les ronds-de-cuir, 1er tableau, II, p. 29.
REM. Le mot semble inusité au singulier.
Encyclopédie Universelle. 2012.