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carquois

carquois [ karkwa ] n. m.
• av. 1328; carqais 1213 d'apr. carcan; tarchais v. 1170; du gr. médiév. tarkasion, empr. au persan terkech
1 Étui à flèches. Porter l'arc et le carquois.
2Motif décoratif en forme de carquois. Pieds en carquois, droits et cannelés (style Louis XVI).

carquois nom masculin (grec médiéval tarkasion, du persan tirkaš, par attraction de l'ancien français carcois, carcasse) Étui renfermant les flèches de l'archer et parfois l'arc lui-même. ● carquois (expressions) nom masculin (grec médiéval tarkasion, du persan tirkaš, par attraction de l'ancien français carcois, carcasse) Pied en carquois, pied droit et cannelé de tables et de sièges Louis XVI.

carquois
n. m. étui à flèches.

⇒CARQUOIS, subst. masc.
A.— Étui à flèches. Carquois de cuir; carquois sur l'épaule, au dos, en bandoulière; carquois (plein) de flèches. Apollon, faisant sauter sur ses épaules divines son carquois garni de flèches aiguës, descendit des cieux (MUSSET, Le Temps, 1831, p. 47).
SCULPT. Motif décoratif en forme de carquois.
Loc. fig.
1. Vider son carquois. Lancer tous les traits dont on est capable. Avoir une (des) flèche(s) dans son carquois. Avoir un (des) trait(s) en réserve. Mourir sans vider mon carquois! / Sans percer, sans fouler (CHÉNIER, Iambes, Hymne, 1794, p. 278) :
1. Écrit une réponse au livre de François Porché; où je ne dis pas le dixième de ce que j'aurais à dire. C'est une flèche que je crains d'alourdir. Il est bon de laisser entendre qu'on en a d'autres dans son carquois. Au demeurant ce n'est pas contre Porché que je tire, et j'espère qu'on le comprendra.
GIDE, Journal, 1920, p. 868.
2. Rester au carquois (en parlant d'une œuvre littér.). Ne pas voir le jour :
2. La Révolution a déclenché contre elle un mouvement d'idées. Elle n'a pas déclenché de mouvement poétique. Ses Tragiques et ses Châtiments sont restés au carquois.
THIBAUDET, Hist. de la litt. fr. de 1789 à nos jours, 1936, p. 75.
B.— P. ext. Étui destiné à contenir des objets de forme allongée. Deux prêtres portent chacun un carquois de trente-trois cierges éteints (J. et J. THARAUD, L'An prochain à Jérusalem! 1924, p. 18).
Tout contenant de forme allongée. Je prendrai un crochet et un carquois d'osier, comme le vieux chiffonnier que je vois (SUE, Les Mystères de Paris, t. 1, 1842-43, p. 98).
Prononc. et Orth. :[]. DG transcrit la finale avec [a] post.; à ce sujet cf. BUBEN 1935, § 12 : ,,Il n'existe non plus aucune norme rigoureuse pour la prononciation de la finale -ois qui flotte entre les deux a et penche plutôt vers a antérieur, conformément à la loi générale. [...] Le DG seul prononce [wa] dans bourgeois, cacatois, carquois, chamois, danois, gaulois, grivois, guingois, matois, patois, pavois, putois, sournois, voix``. Ds Ac. 1694-1932. Ac. Compl. 1842 enregistre encore la vieille forme carquais. Étymol. et Hist. Ca 1170 tarchais (WACE, Rou, éd. H. Andresen, 3e part., v. 6512) — 1466 tarquait (Archives du Nord, B 3533, n° 125653 ds IGLF Litt.); 1213 carqais (Faits des Romains, éd. L.-F. Flutre et K. Sneyders de Vogel, t. 1, p. 509, 25) — 1430 carquais (Archives du Nord, B 6236, fol. 3 ds IGLF Litt.); 1296 carcois (Compte de Jehan Arrode d'apr. JAL, Archéol. navale, t. 2, p. 322 ds GDF. Compl.); av. 1328 carquois (Ovide moralisé, éd. C. De Boer, VIII, 2078). Empr. au gr. médiév. « id. » (dans la mesure où celui-ci existait au XIIe s. ou auparavant), lui-même empr. au persan « id. » (Xe s. chez Firdousi d'apr. FEW t. 19, p. 185a). En a. fr., la substitution d'un c- au t- semble due à une assimilation régressive, prob. favorisée par l'attraction de l'a. fr. carcois, carcan « carcasse » (DAUZAT 1969). La terminaison -ois au lieu de -ais fait difficulté, au point de vue phonét.; elle pourrait être due soit à l'attraction de carcois (cf. supra), soit à une fausse régression d'orig. sav. (FOUCHÉ, p. 551). Fréq. abs. littér. :146. Bbg. LAMMENS 1890, p. 78. — SAIN. Lang. par. 1920, p. 255. — SAIN. Sources t. 1 1972 [1925], pp. 106-108; t. 2 1972 [1925], p. 409.

carquois [kaʀkwa] n. m.
ÉTYM. XIVe; carcois, 1296; carqais, 1213; tarchais, v. 1270; du grec byzantin tarkasion, par l'arabe tǐrkāš « étui à flèches », du persan terkeck, même sens; le passage du t au c est dû à l'infl. de carcois, carcan « carcasse ».
1 Étui à flèches. || Carquois de cuir, de bois. || Porter l'arc (cit. 4) et le carquois. || Le carquois en bandoulière. Archère. || N'avoir plus de flèches dans son carquois. || Le carquois, attribut de Diane chasseresse. || Le carquois d'Éros, de Cupidon, de l'amour (cit. 43).
1 Ce monument, superbe entre les monuments,
Qui hérisse, au-dessus d'un mur de briques sèches,
Son faîte plein de tours comme un carquois de flèches (…)
Hugo, la Légende des siècles, XVI, « Sultan Mourad », V.
2 La tentation était trop forte. Il (Julien) décrocha son carquois.
Flaubert, Trois contes, « La légende de saint Julien l'hospitalier », II, p. 131.
Loc. fig., vx. Vider, épuiser son carquois : lancer toutes les épigrammes, tous les traits de satire que l'on peut.
3 Elles (les femmes) nous accablèrent d'abord de traits plaisants et fins, qui, tombant toujours sans rejaillir, épuisèrent bientôt leur carquois.
Rousseau, Julie ou la Nouvelle Héloïse, II, Lettre XXI.
Par anal. de forme et de fonction. Étui oblong, ouvert à sa partie supérieure et destiné à recevoir des objets allongés. || Carquois pour les skis d'une nacelle de télécabine.
2 Motif décoratif en forme de carquois, fréquent à l'époque Louis XVI.Pieds en carquois, droits et cannelés, des meubles Louis XVI (par opposition aux pieds de biche Louis XV).

Encyclopédie Universelle. 2012.