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carguer

carguer [ karge ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1690; « pencher sur le côté (en parlant d'un bateau) » 1611; du bas lat. °carricare par le provenç. ou l'esp. cargar « charger »
Mar. Serrer (les voiles) contre leurs vergues ou contre le mât au moyen des cargues.

carguer verbe transitif (bas latin carricare, charger) Replier, serrer une voile autour d'un espar (vergue, bôme, mât) à l'aide de cargues.

carguer
v. tr. MAR Replier (une voile) contre la vergue à l'aide de cordages (cargues).

⇒CARGUER, verbe trans.
Replier et amarrer les voiles d'un navire contre les vergues ou contre le mât à l'aide des cargues (cf. cargue A). Carguer les voiles :
Bah! c'était la tempête; et toujours trop de toile!
On serre les huniers, on cargue la grand'voile; ...
COPPÉE, Poésies complètes, t. 2, 1865-1908, p. 271.
Emploi abs. Le soir calme, mais avec très grosse houle; nous carguons partout, et faisons route pour atterrir sur l'île Smith (J.-B. CHARCOT, Le « Pourquoi-Pas? » dans l'Antarctique, 2e expédition antarctique fr., 1908-10, 1910, p. 28).
Rem. On rencontre ds la docum. le part. passé adj. cargué. Les avirons dont on se sert pour aborder au rivage lorsque les voiles carguées s'enroulent autour des vergues, sont de longues perches au bout desquelles on a cloué une palette ronde et plate (DU CAMP, Le Nil, 1854, p. 285).
Prononc. et Orth. :[], (je) cargue []. Ds Ac. 1762-1932. Étymol. et Hist. 1611 mar. « pencher sur le côté [d'un bateau] » (COTGR.); 1690 « trousser les voiles » (FUR.). Issu du lat. tard. carricare (charger) par l'intermédiaire d'une lang. méridionale difficile à déterminer : l'a. prov. cargar (DEI; DAUZAT 1973; BL.-W.5; FEW t. 2, p. 423) ne semble pas attesté dans ce sens; l'esp. cargar (DAUZAT 1973; EWFS2) n'est attesté au sens « serrer les voiles » que dep. 1732 (ds AL.), mais on le trouve au XVIe s. au sens de « enfler les voiles [en parlant du vent] » (v. JAL); enfin le cat. carregar de veles « déployer toutes les voiles [d'un bateau] » est attesté dep. 1450-90 (ds ALC.-MOLL.). Carguer « attaquer en chargeant » et cargue « charge militaire » attestés dans le fr. du XVIe s. (v. HUG.) sont des empr. à l'ital. du nord cargare et carga. Fréq. abs. littér. :40.
DÉR. Cargueur, subst. masc. a) Matelot chargé de carguer les voiles d'un navire (SAINT-EXUPÉRY, Citadelle, 1944, p. 815). b) Peu usité. Poulie cherchant à amener et à guinder le perroquet. Dernière transcr. ds LITTRÉ : kar-gheur. 1res attest. 1678 « poulie » (GUILLET, Les Arts de l'homme d'épée, 3e part., p. 91), 1829 « matelot » (BOISTE); de carguer, suff. -eur2. Fréq. abs. littér. : 1.

carguer [kaʀge] v. tr.
ÉTYM. 1690; « pencher sur le côté (en parlant d'un bateau) », 1611; du lat. tardif carricare « charger », par le provençal ou l'esp. cargar.
Mar. Serrer et trousser (les voiles) contre leurs vergues ou contre le mât au moyen des manœuvres (cordages) appelées cargues. Ferler; serrer. || Carguer les voiles.
1 À peine en mer, le capitaine, dont le vaisseau vole et nous dépasse, fait carguer les voiles et nous attend.
Lamartine, Voyage en Orient, 28-30 juil. 1832.
2 La Jeune-Hardie était entièrement visible. Déjà l'équipage faisait ses préparatifs de mouillage. Les voiles hautes avaient été carguées. On pouvait reconnaître les matelots qui s'élançaient dans les agrès.
J. Verne, Un hivernage dans les glaces, p. 223.
DÉR. Cargue, cargueur.

Encyclopédie Universelle. 2012.