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cancre

cancre [ kɑ̃kr ] n. m.
• 1561; « crabe; cancer » 1265; lat. cancer
1Vx Miséreux.
2(1801) Fam. Écolier paresseux et nul. Les cancres du fond de la classe. Bonnet d'âne du cancre.

cancre nom (latin cancer, -cri, crabe) Familier. Élève paresseux, très mauvais élève.

cancre
n. m. écolier paresseux, mauvais élève.

⇒CANCRE, subst. masc.
A.— ZOOL. Synon. de crabe tourteau. Les crustacés (...) marchent à reculons (...), ou de côté, comme les cancres proprement dits (BERNARDIN DE SAINT-PIERRE, Harmonies de la nature, 1814, p. 244).
B.— P. anal.
1. Vx [P. réf. aux pinces du crabe] Personne méprisable par son extrême rapacité. Quel cancre! fit Rodolphe en se sauvant. Ah çà! fit-il, il manque encore trente et un sous (MURGER, Scènes de la vie de bohème, 1851, p. 100).
2. Usuel [P. allus. à la marche oblique du crabe, dont la progression est lente et difficile] Élève nul et paresseux :
1. Le triomphe du cancre restera ce prodige de la dernière minute grâce auquel le génie souffle à l'élève le moyen de sauver sa peau. En France le cancre règne et le fort en thème donne des résultats médiocres.
COCTEAU, Le Foyer des artistes, 1947, p. 26.
Emploi adj., au fig. Sot, niais. Pinette ricanait d'un air cancre (SARTRE, La Mort dans l'âme, 1949, p. 169) :
2. Devant le compliment, ce n'est pas la fierté qui me donne cet air cancre et ingrat que je connais bien, mais (en même temps que cette profonde indifférence qui est en moi comme une infirmité de nature) un sentiment singulier qui me vient alors : « Ce n'est pas cela... »
CAMUS, L'Envers et l'endroit, 1937, p. 25.
Rem. On rencontre ds la docum. le dér. cancrerie, subst. fém. Paresse, nullité d'un élève. J'y avais [au lycée Condorcet] pour voisin de banc un certain Robert Lecuyer, très gentil garçon, d'une cancrerie touchante (COURTELINE, Ah! Jeunesse, 1894, p. 12).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1268-71 « crabe » (BRUNET LATIN, Trésor, 141 ds T.-L.), attest. isolée; 1552 « id. » (RABELAIS, Le Quart Livre, XXXII, éd. Marty-Laveaux, Paris, 1870, II, 384); 2. a) 1662 arg. scol. (Genie des Malfortunez, 5 ds Mél. Gessler I, 271 d'apr. QUEM.); b) 1668 « homme misérable » (LA FONTAINE, Fables, I, 5 ds LITTRÉ); 3. 1740 (Ac. : Cancre, est aussi un terme injurieux, qui se dit d'Un homme méprisable par son avarice). Empr. au lat. cancer, cancri « crabe » attesté dep. PLINE, Nat., 9, 43 ds TLL s.v., 228, 41; 2 p. anal. avec la démarche et la lenteur du crabe. Fréq. abs. littér. :75. Bbg. DUCH. 1967 § 29. — SIGURS 1963/64, p. 42, 505.

1. cancre [kɑ̃kʀ] n. m.
ÉTYM. 1552; attestation isolée, 1265; lat. cancer, cancri « crabe ». → Cancer.
Vx. Crabe tourteau (Bernardin de Saint-Pierre, in T. L. F.).
HOM. 2. Cancre.
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2. cancre [kɑ̃kʀ] n. m.
ÉTYM. 1651; métaphore de 1. cancre (→ Crabe); lat. cancer, cancri. → 1. Cancre.
1 Vx. Être qui végète, miséreux.
1 Vos pareils y sont misérables,
Cancres, hères et pauvres diables (…)
La Fontaine, Fables, I, 5.
2 (1740). Vx. (Par allus. aux pinces du crabe). Personne méprisable par son avarice.
3 (1801). Mod. et cour. Écolier paresseux et nul. || Quel cancre, ce gosse ! || C'est un malheureux cancre, un parfait cancre. || Cette fille est un cancre.
1.1 Cancre : sorte d'écrevisse; la lenteur et la pesanteur de sa marche ont fait donner son nom dans les collèges aux écoliers paresseux et aux jeunes gens dépourvus de dispositions, parce qu'on suppose qu'ils se traînent paisiblement sur les traces des autres, ou parce qu'au lieu d'avancer ils marchent à reculons.
Cousin-Jacques, Dict. des néologismes, 1801, Moutardier, in D. D. L., II, 11.
2 (…) le surveillant d'étude qui bâille sur ses auteurs de licence, les paresseux qui bâclent leur thème, et les cancres qui attrapent des mouches (…)
Valery Larbaud, Fermina Marquez, VIII, 56.
Adj. Niais, imbécile. || Des élèves assez cancres, plutôt cancres. || Un air cancre et ahuri.
DÉR. Cancrerie.
HOM. 1. Cancre.

Encyclopédie Universelle. 2012.