calvaire [ kalvɛr ] n. m.
• 1704; cauvaire « crâne » fin XIIe; lat. ecclés. calvaria « crâne », donné dans la trad. lat. des Évangiles pour traduire Golgotha
1 ♦ Représentation de la crucifixion, de la passion du Christ. Peindre un calvaire. — Spécialt Croix, dressée généralement sur une plateforme ou à un carrefour, qui commémore la passion du Christ. Calvaires bretons. « Les vieux christs qui gardaient la campagne étendaient leurs bras noirs sur les calvaires » (Loti).
2 ♦ Fig. Épreuve longue et douloureuse. ⇒ martyre (cf. Chemin de croix). Sa vie n'aura été qu'un long calvaire. — Par ext. Quel calvaire d'avoir à répondre à tout ce courrier !
● calvaire nom masculin (latin ecclésiastique calvaria) Monument composé de une ou de trois croix (celles de Jésus et des deux larrons crucifiés avec lui). Synonyme de crucifixion. Souffrance morale, épreuve : La maladie de son mari a été pour elle un calvaire. ● calvaire (synonymes) nom masculin (latin ecclésiastique calvaria) Souffrance morale, épreuve
Synonymes :
- calice
- croix
- martyre
- supplice
Synonymes :
calvaire
n. m.
d1./d Représentation de la croix du Calvaire ou des scènes de la passion du Christ. Les calvaires peints par Giovanni Bellini.
— Spécial. Monument sculpté, élevé en plein air, pour commémorer la Passion.
d2./d Fig. Suite d'épreuves douloureuses. Ses dernières années ont été un vrai calvaire.
⇒CALVAIRE, subst. masc.
A.— Colline où Jésus-Christ fut crucifié. Synon. Golgotha. Les filles de Jérusalem pleurèrent sur lui; les saintes femmes l'accompagnèrent au Calvaire (CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, t. 4, 1848, p. 389).
SYNT. Le chemin, la montée, le sacrifice, les stations du Calvaire.
♦ P. métaph. Gravir, être au bout de son calvaire. Le long des calvaires de la conscience, / La passion des mondes studieux t'encense (LAFORGUE, Les Complaintes, Préludes autobiographiques, 1885, p. 63).
— Au fig. Épreuve, souffrance. Le calvaire des tranchées :
• 1. — « Va, pauvre Jacques Bonhomme, se remit à ânonner Jean de sa voix d'écolier, donne ta sueur, donne ton sang, tu n'es pas au bout de tes peines... » Le calvaire du paysan, en effet, se déroulait. Il avait souffert de tout, des hommes, des éléments et de lui-même. Sous la féodalité, lorsque les nobles allaient à la proie, il était chassé, traqué, emporté dans le butin. Chaque guerre privée de seigneur à seigneur le ruinait, quand elle ne l'assassinait pas : on brûlait sa chaumière, on rasait son champ.
ZOLA, La Terre, 1887, p. 79.
B.— Colline sur laquelle on a planté une croix et où on se rend en pèlerinage en s'arrêtant aux quatorze stations qui rappellent les principaux épisodes de la passion de Jésus-Christ :
• 2. Nous sommes allés voir, avant de quitter Jativa, ses deux Calvaires. C'est, en Espagne, un sentier qui s'élève au flanc d'une colline en passant devant une suite de chapelles qui figurent les stations douloureuses de Jésus. Tout en haut se dressent la croix du Seigneur et celle des larrons. Dans un terrain nu, comme à Ségovie, ces calvaires ont une grandeur poignante qu'il est difficile d'évoquer.
T'SERSTEVENS, L'Itinéraire espagnol, 1933, p. 59.
— Vieilli. Synon. de chemin de croix.
C.— ARCHIT., PEINT., SCULPT.
1. Représentation plastique de la Crucifixion et parfois d'autres scènes de la passion de la vie de Jésus :
• 3. À Plougastel cependant il s'arrêta comme nous, pour que nous puissions voir le calvaire, petit monument de granit, carré, dont chaque face représente un tableau de la vie de Jésus-Christ, ...
FLAUBERT, Par les champs et par les grèves, 1848, p. 332.
2. Croix dressée sur une plate-forme ou à un carrefour :
• 4. Je m'en allais par des sentiers humides, bordés, suivant le vieil usage, de hauts talus en terre qui muraient tristement la vue. L'herbe rase, les mousses mouillées, les branches nues sentaient l'hiver. À tous les coins de ces chemins, de vieux calvaires étendaient leurs bras gris; ils portaient des sculptures naïves, retouchées bizarrement par les siècles : les instruments de la passion, ou bien des images grimaçantes du Christ.
LOTI, Mon frère Yves, 1883, p. 91.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1762-1932. ,,Calvaire, quand il désigne le lieu où Jésus fut crucifié, prend un grand C, mais un petit c quand il est employé figurément comme un lieu de douleur`` (LITTRÉ). Étymol. et Hist. [1130-60 nom propre « nom du mont que gravit le Christ en portant sa croix et où il fut crucifié » Mont Escalvaire (Couronnement Louis, 761 ds T.-L.); 1762 (Ac. : Aller au Calvaire, monter au Calvaire)] 1. a) 1704 (Trév. : Calvaire : [...] c'est une chapelle élevée sur un tertre, en mémoire du lieu où Jésus-Christ fut crucifié, proche de Jérusalem); 1762 (Ac. : Calvaire ... Petite élévation où l'on a planté une croix); b) av. 1778 peint. « représentation de la scène du calvaire » (VOLT., Sur un portrait de lui [où il était représenté entre la Baumelle et Fréron] ds ROB.); 2. 1838 « épreuves » (T. GAUTIER, La Comédie de la mort, p. 25). Empr. au lat. chrét. calvaria (signifiant « crâne » dep. Celse, 7, 7, 15, p. 281; cf. calvaire au même sens av. 1546, TAGAULT, Inst. chir., p. 717, éd. de 1549 ds HUG.), nom du lieu où fut crucifié le Christ au nord de Jérusalem (VULG., Math., ch. 27), qui traduit le gr. « crâne » lui-même trad. de l'araméen gulgoltâ « crâne » et aussi « sommet, citadelle » (transcrit par le gr. ), nom donné à cette colline en raison de sa forme (Bible; Archéol. chrét.). Fréq. abs. littér. :452. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 483, b) 674; XXe s. : a) 1 060, b) 510. Bbg. ROG. 1965, p. 115.
calvaire [kalvɛʀ] n. m.
ÉTYM. 1762; cauvaire, fin XIIe; lat. ecclés. calvariae (locus) « lieu du crâne », trad. de l'araméen gulgoltâ « crâne » (transcription grecque : Golgotha), nom de la colline où Jésus fut crucifié.
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1 Nom du lieu où Jésus-Christ fut crucifié. || Le chemin, les stations du Calvaire.
1 Lorsqu'ils furent arrivés au lieu appelé Calvaire, ils l'y crucifièrent, ainsi que les malfaiteurs, l'un à droite, l'autre à gauche. Et Jésus disait : « Père, pardonnez-leur, car ils ne savent pas ce qu'ils font ».
Bible (Crampon), Évangile selon saint Luc, XXIII, 33-34.
♦ ☑ Par métaphore. Gravir son calvaire. ⇒ Croix (porter sa).
2 Ils (ces soldats) devaient subir, parfois, de nouvelles opérations. Certains d'entre eux s'engageaient sur les pentes d'un calvaire où nous les voyons encore trébucher avant de mourir.
G. Duhamel, la Pesée des âmes, XIV, p. 322.
♦ (1838). Fig. Épreuve longue et douloureuse. ⇒ Martyre, supplice.
2 (Av. 1778). Représentation plastique ou picturale de la scène du Calvaire. || Peindre un calvaire.
3 Lejay vient de mettre Voltaire
Entre la Baumelle et Fréron;
Ce serait vraiment un calvaire,
S'il s'y trouvait un bon larron.
Voltaire, Sur un portrait de lui (où il était représenté entre la Baumelle et Fréron).
♦ Croix, généralement dressée sur une plate-forme et qui commémore la passion du Christ. || « Les calvaires bretons sont de véritables monuments représentant la scène de la crucifixion avec une multitude de figurants taillés dans le granit » (Réau, Dict.).
4 Un calvaire pointait au haut d'une des montées du chemin; de là on découvrait un long ruban de la chaussée.
Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, IV, III.
5 Aux carrefours, les vieux christs qui gardaient la campagne étendaient leurs bras noirs sur les calvaires, comme de vrais hommes suppliciés (…)
Loti, Pêcheur d'Islande, III, XII, p. 188.
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CONTR. Éden.
Encyclopédie Universelle. 2012.