calter [ kalte ] v. intr. <conjug. : 1> ♦ Pop. S'en aller en courant, fuir. ⇒ se barrer, se tirer. « Inutile de revenir demain. Allez, calte » (Queneau). — On trouve aussi CALETER [ kalte ] , à éviter (défectif).
⇒CALETER, CALTER, verbe intrans.
Arg. S'en aller en courant, s'enfuir. Synon. déguerpir, filer. Déguerpis immédiatement, et qu'on ne te revoie plus ici. Inutile de revenir demain. Allez, calte (QUENEAU, Pierrot mon ami, 1942, p. 31). Moi j'ai dans l'idée qu'ils t'ont coincé parce que tu pouvais pas caleter assez vite (SARTRE, La Mort dans l'âme, 1949, p. 210).
— Emploi pronom. Se calter. Même sens : S'en aller en courant, s'enfuir. Vous, caltez-vous, mais en douce, sans courir surtout (P. VIALAR, La Mort est un commencement, Les Morts vivants, 1947, p. 113).
Rem. Attesté ds ROB., Lar. encyclop. et QUILLET 1965.
Prononc. et Orth. :[kalte]. Les dict. admettent caleter ou calter (cf. ROB., Lar. encyclop., QUILLET 1965, Lar. Lang. fr.). Étymol. et Hist. 1. 1798 caloter [o fautif] « s'en aller vivement » (cité ds pièces du procès dit « d'Orgères » ds ESN.); 1847 calleter « disparaître » (P. FÉVAL, Le Fils du diable, t. 5, p. 70); 1878 caleter (L. RIGAUD, Dict. du jargon parisien, p. 63); 2. 1844 calte impér. 2e pers. « finis, arrête » (Dict. complet de l'arg. empl. dans « Les Mystères de Paris », p. 42). Prob. dér. de caler1 « céder, reculer, fuir »; suff. -eter. Fréq. abs. littér. Caleter : 3. Calter : 5. Bbg. SAIN. Lang. par. 1920, p. 174.
ÉTYM. 1878; calleter, 1847; caloter, 1798; probablt de 1. caler « reculer » (Lacassagne, l'Argot du milieu).
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♦ Fam. S'en aller en courant, fuir. ⇒ Barrer (se; cit. 7), déguerpir, filer. || On a calté en vitesse. || Caltez, volailles !
1 — Ça va, gros père, dit Gros-Louis, je m'en vais… — Je t'ai dit de caleter. — Je m'en vais, dit Gros-Louis. T'as pas besoin d'avoir peur; c'est pas moi qui resterais dans une compagnie où je ne suis pas désiré.
Sartre, le Sursis, p. 34.
2 À Pierrot : — Toi, j'ai un bon conseil à te donner : déguerpis immédiatement, et qu'on ne te revoie plus ici. Inutile de revenir demain. Allez, calte.
R. Queneau, Pierrot mon ami, p. 27 (1943).
Encyclopédie Universelle. 2012.