cagnotte [ kaɲɔt ] n. f.
• 1801; provenç. cagnoto « petit cuveau pour fouler la vendange », p.-ê. de l' a. provenç. cana « récipient »
1 ♦ Dans les jeux d'argent, Boîte, corbeille dans laquelle les joueurs déposent leurs mises ou leurs dus. — La cagnotte d'un jeu radiophonique.
♢ Par ext. Caisse commune d'une association, d'un groupe.
2 ♦ Par méton. Argent d'une cagnotte. ⇒ tirelire. Acheter un cadeau avec sa cagnotte.
♢ Cagnotte (fiscale, budgétaire) : excédent de recettes fiscales par rapport aux prévisions de la loi de finances initiale.
● cagnotte nom féminin (provençal cagnoto, petite cuve pour la vendange) Caisse pour recevoir les contributions imposées aux joueurs ; somme recueillie dans cette caisse. Caisse commune à un groupe, à une famille, etc. ; argent ainsi accumulé. Dans certains jeux de hasard, somme d'argent qui s'accumule au fil des tirages et que quelqu'un peut remporter dans sa totalité. ● cagnotte nom féminin (provençal canhot, chien de mer, du latin canis, chien) Nom usuel d'une blennie du midi de la France.
cagnotte
n. f.
d1./d Boîte où l'on conserve tout ou partie des mises des joueurs, à certains jeux; son contenu. Ramasser la cagnotte.
d2./d Argent économisé par les membres d'un groupe, caisse commune.
⇒CAGNOTTE, subst. fém.
A.— VITIC., région. Petite cuve utilisée dans certains départements du sud de la France pour écraser le raisin.
Rem. Attesté ds la plupart des dict. du XIXe s. ainsi que ds Lar. 20e, Lar. Lang. fr. et QUILLET 1965.
B.— P. anal., JEUX. Récipient (cassette, corbeille, plateau, etc.) destiné à recevoir l'argent que les joueurs paient dans des circonstances convenues. La cagnotte des jeux; mettre, verser de l'argent dans la cagnotte.
1. P. ext.
a) Caisse commune d'une association, d'un cercle ou de tout autre groupe de personnes, alimentée par des cotisations, des amendes, des dons... Fonder, entretenir une cagnotte. Notre temps de crise n'est pas favorable aux clubs; ils ont (...) des cagnottes déficientes (MORAND, Londres, 1933, p. 201).
b) Rare. Boîte, cassette, qui renferme les économies d'une personne, d'une famille :
• ... refermant sur son dos la porte comme un agent de police venant saisir la cagnotte d'une lorette, il [Coriolis] passait l'inspection de tous les recoins de l'atelier...
E. et J. DE GONCOURT, Manette Salomon, 1867, p. 197.
2. P. méton.
a) Somme d'argent recueillie dans une cagnotte; fonds d'une association, d'un cercle de jeu. Ces Jupillons entretenus par des femmes (...) par la cagnotte de cercles de filous (E. et J. DE GONCOURT, Journal, 1889, p. 904).
b) Argent économisé petit à petit. Folcoche trichait, lésinait maintenant sur tout. Elle se constituait une cagnotte (H. BAZIN, Vipère au poing, 1948, p. 241).
c) Péj., arg. Bénéfice illicite. Il fait sa petite cagnotte (...) il (...) se débrouille en faisant des queues aux zéros (A.-L. DUSSORT, Des Preuves d'une existence, ms. dép. par G. Esnault en 1938, 1927, p. 89).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. 1. a) 1801 (J. B. PUJOUX, Paris à la fin du XVIIIe s., 55 ds QUEM. Fichier : plateau sur lequel [...] on met les jetons pour le prix des cartes); b) 1855 « somme d'argent » (SINAUDIN DELACOUR et MORAUD, Le Gendre de M. Pommier, 3, 9 ds QUEM.); 2. 1838 (Ac. Compl. 1842 : Cagnotte. Petit cuvier pour fouler la vendange). Empr. au prov. cagnoto qui dans l'Agenais est attesté au sens de « petite cuve utilisée pour la vendange » (CHESN. 1857) prob. à rattacher au prov. cagn, cagno, cagni « chienne » (MISTRAL; cf. fr. cagne1; FEW t. 2, p. 185a; SAIN. Lang. par., p. 320) v. cagne1 dont les dérivés ont servi à désigner divers objets (FEW, loc. cit.) de même que le mot de chien (FEW, loc. cit., p. 195a); l'hyp. d'une formation sur l'a. prov. cana « mesure de capacité » (PANSIER t. 3, p. 34; Pt LEVY), v. canne, est satisfaisante du point de vue sém. mais fait difficulté des points de vue phonét. et morphol., le prov. cana ayant pour dimin. caneto ou canete « petite mesure, récipient » (MISTRAL). Fréq. abs. littér. :17. Bbg. QUEM. 2e s. t. 2 1971, p. 10. — SAIN. Sources t. 1 1972 [1925], p. 65. — TREMAUD (H.). Les Fr. jouent aux quilles. Paris, 1964, p. 136.
cagnotte [kaɲɔt] n. f.
ÉTYM. 1801; provençal cagnoto « petit cuvier pour fouler la vendange »; p.-ê. de l'anc. provençal cana « mesure de capacité ». P. Guiraud rapproche le mot de 1. cagnard et de caniche, du préf. ca- « creux » et du roman nidica, tous ces mots évoquant le nid, le creux, la cachette, d'où ca-niotte « cachette » (où l'on cache l'argent).
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1 Boîte, corbeille (d'abord, plateau) dans laquelle des joueurs déposent l'argent qu'ils sont convenus de payer dans certaines circonstances. ⇒ Tirelire. || Verser, mettre de l'argent dans la cagnotte.
1 On appelle cagnotte, le plateau sur lequel est placé le flambeau des tables où l'on joue à la bouillotte. C'est là que l'on met les jetons pour le prix des cartes. Comme on paie aux doubles passes, aux brelans, etc. (…), au bout de quelques jours la cagnotte, ou le flambeau, a tout l'argent des joueurs.
J.-B. Pujoux, Paris à la fin du XVIIIe s., 1801, in D. D. L., II, 2.
♦ Caisse commune d'une association, d'un groupe. || Fonder, entretenir, gérer une cagnotte.
2 Cinquante passagers commencèrent par former une cagnotte de dix mille francs en versant chacun deux cents francs (…)
Raymond Roussel, Impressions d'Afrique, p. 321.
2 (1855). Par métonymie. Argent contenu dans une cagnotte. || Dépenser, manger (fig.) la cagnotte. — Par ext. Argent économisé peu à peu. || Se constituer une cagnotte.
3 Régional (Suisse). Société d'épargne dont le siège social se trouve dans un établissement public. || Verser sa cotisation à la cagnotte.
Encyclopédie Universelle. 2012.