brassée [ brase ] n. f. ♦ Ce que les bras peuvent contenir, porter. Marie « aimait les fleurs; nous en rapportions des brassées » (A. Gide). Porter de l'herbe à brassées.
● brassée nom féminin Quantité ou volume que les bras peuvent entourer et porter ; grande quantité.
brassée
n. f. (Québec) Quantité de linge que peut contenir une machine à laver. Une brassée de chemises, de serviettes.
— Faire, mettre une brassée: laver du linge.
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brassée
n. f. Ce que peuvent contenir les deux bras. Une brassée de bois.
⇒BRASSÉE, subst. fém.
A.— Vx, rare.
1. Synon. de brasse A :
• 1. On montait depuis une demi-heure; mais si lourdement, qu'on en était seulement à la cinquante-neuvième échelle. Encore quarante-trois. Catherine finit par bégayer qu'elle tenait bon tout de même. (...). Le fer des échelons devait lui entamer les pieds, il lui semblait qu'on la sciait, jusqu'à l'os. Après chaque brassée, elle s'attendait à voir ses mains lâcher les montants, ...
ZOLA, Germinal, 1885, p. 1406.
2. Synon. de brasse B 2. Au bout d'un instant et en deux brassées Gaetano avait atteint la barque (A. DUMAS Père, Le Comte de Monte-Cristo, t. 1, 1846, p. 386).
— Synon. de brasse B 1 :
• 2. ... mais au milieu du fleuve, pour ne pas être emportée à la dérive, il lui fallut donner de vigoureux coups de pied à l'eau bouillonnante et multiplier ses brassées.
T. GAUTIER, Le Roman de la momie, 1858, p. 271.
♦ S'allonger sur la brassée. Action de déployer les bras en nageant (DG; cf. brasse B sp. rem.).
B.— Usuel
1. Quantité ou volume que les bras peuvent entourer, contenir et porter. Une grande brassée, une bonne brassée (Ac. 1798-1932) :
• 3. Thérèse pleine de roses
Arrive du paradis.
Mes narines se disposent
À savoir ce qu'elle dit.
Les roses rouges et blanches
Ruisselantes de rosée
Sur son cœur entre ses deux manches
Font une énorme brassée, ...
CLAUDEL, Visages radieux, 1947, p. 780.
SYNT. Brassée de feuilles, de fleurs, de papiers; d'une seule brassée; prendre, porter une brassée de bois, de foin, d'herbes.
— Littér. Les bras entourent un être vivant. Madame Lepic tombe sur ses enfants et les étreint d'une seule brassée (RENARD, Poil de carotte, 1894, p. 120).
— P. métaph. Le ciel sort des brassées de nuages blancs qu'il met à sécher, comme du linge (DORGELÈS, Les Croix de bois, 1919, p. 61).
2. P. ext. Grande quantité. Des brassées de plantes grimpantes couraient à l'extérieur le long de ses carreaux (GOZLAN, Le Notaire de Chantilly, 1836, p. 2) :
• 4. ... de la voûte, ainsi que des girandoles, pendaient des échappées de branches, de grosses touffes tenues par le fil vert d'une tige, des brassées de fleurs descendant jusqu'à terre, le long de quelque déchirure du plafond, qui traînait, pareille à un coin de rideau arraché.
ZOLA, La Faute de l'Abbé Mouret, 1875, p. 1338.
— Loc. adv. À brassée(s), à la brassée, par brassées :
• 5. Elle roula près du chevet une petite table, sur laquelle elle dressa un tas énorme de violettes. Et, à larges brassées, elle couvrit entièrement le lit de toutes les jacinthes et de toutes les tubéreuses qu'elle avait apportées; ...
ZOLA, La Faute de l'Abbé Mouret, 1875 p. 1514.
♦ P. métaph. ou au fig. Lu par brassées, toujours de l'histoire et notant tout ce qui a trait aux affaires extérieures (BARBEY D'AUREVILLY, 1er Memorandum, 1838, p. 135) :
• 6. Il y a seulement, dans les journaux prétendus sérieux, un homme qui fait à la brassée et tant bien que mal la critique des livres : 1 pour les éreinter si les susdits ouvrages sont antipathiques au journal ou à quelqu'un des rédacteurs; et 2 pour les pousser, toujours sur la recommandation de quelqu'un. Voilà la règle, le reste est l'exception.
FLAUBERT, Correspondance, 1858, p. 252.
PRONONC. :[].
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. Ca 1178 braciee « mesure de longueur » (CHR. DE TROYES, Chevalier charrette, éd. M. Roques, 3588) — 1671 (POMEY); 2. XIIIe s. bracie « ce que les bras peuvent porter » (Renart, éd. Méon, 2924).
Dér. de bras; suff. -ée. Au sens 1, lat. médiév. brachiata attesté dès 829 dans le domaine occitan (Cartulaire d'Aniane, p. 431, n° 313 dans NIERM. s.v.) et au IXe s. dans le domaine germ. (Form. imp., p. 287, 19 dans Mittellat. W., s.v. brachiatum).
STAT. — Fréq. abs. littér. :156.
BBG. — GOUG. Mots t. 2 1966, p. 15.
brassée [bʀɑse] n. f.
ÉTYM. XIIIe, bracie; braciee, v. 1170, « mesure de longueur »; de bras.
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1 Quantité (de qqch.) que l'on peut tenir entre les bras. ⇒ Brasse, 4. || Brassée de foin, de paille, de fleurs. || Porter de l'herbe à brassées.
1 Mme Lepic tombe sur ses enfants et les étreint d'une seule brassée.
J. Renard, Poil de Carotte, p. 29.
2 Marie, en bonne Suissesse, aimait les fleurs; nous en rapportions des brassées.
Gide, Si le grain ne meurt, I, 2.
♦ Par ext. Grande quantité. || Une brassée d'enfants. || Il lit par brassées.
2 Mouvement des bras dans la nage. ⇒ Brasse. || Faire quelques brassées.
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HOM. Brassé, brasser.
Encyclopédie Universelle. 2012.