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bran

bran [ brɑ̃ ] n. m.
bren XIIe ; lat. pop. °brennus, rad. gaul. °brenno
1Partie la plus grossière du son. Par anal. Bran de scie : sciure de bois.
2(XVe) Région. Excrément. — On trouve aussi BREN [ brɑ̃; brɛ̃ ].

bran ou bren nom masculin (latin populaire brennus) Vieux. Partie la plus grossière du son. Populaire et vieux. Matière fécale.

⇒BRAN, BREN, subst. masc.
A.— Région. Ce qui reste du son, lorsqu'on l'a dépourvu de son reste de farine, son sec ou maigre. Bran de son. Il vous souvient peut-être que dans ce pays le son (furfur) se nomme bren (J. DE MAISTRE, Les Soirées de Saint-Pétersbourg, t. 1, 1821, p. 133).
Rem. Attesté dans la plupart des dict. gén. du XIXe et du XXe s. à partir de Ac. 1798.
Proverbe. Faire l'âne pour avoir du bran. Se faire passer pour naïf et sot, afin d'obtenir une faveur de quelqu'un.
Rem. 1. Attesté dans la plupart des dict. gén. du XIXe et du XXe s. à partir de Lar. 19e. 2. On dit auj. plutôt faire l'âne pour avoir du son.
B.— P. ext. [Gén. p. anal. avec la couleur du son]
1. Élément (d'apparence) solide.
a) Bran de scie. Poudre fine et légère qui jaillit du bois lorsqu'on le scie. Synon. sciure. Du bran de scie se collait à son visage en sueur (RENARD, La Lanterne sourde, 1893, p. 155).
b) Bran (ou bren) de Judas. Tache de rousseur. Quant au sobriquet de Bren-de-Judas, il venait des taches de rousseur dont sa peau blanche était toute grivelée (J. RICHEPIN, Miarka, la fille à l'ourse, 1883, p. 5).
Rem. Attesté dans la plupart des dict. gén. du XIXe et du XXe s. de Ac. 1798 à Lar. 20e.
2. Élément liquide.
a) Trivial. Matière fécale. Bran de chien :
Tous mes livres ont été publiés ante porcos, mais jamais les menaces de la trichinose ne se firent aussi promptement et redoutablement sentir qu'à l'occasion de celui-ci, offert pourtant à un prêtre, sur cette montagne aussi effrayante que l'Horeb, où nul n'est capable de « distinguer un lion d'un porc et l'Himalaya d'un cumul de bran ».
BLOY, Journal, 1907, p. 317.
Rem. Attesté dans la plupart des dict. gén. du XIXe et du XXe s. à partir de Ac. 1798.
b) Région. Bran d'agace (de pie). Gomme brunâtre sécrétée généralement par les cerisiers et les pruniers. Le bran d'agace exsudé l'été précédent par l'écorce des merisiers et que l'hiver rendait dur comme berlingot (H. BAZIN, Lui, 1950, p. 7).
Rem. 1. Attesté dans la plupart des dict. gén. du XIXe et du XXe s. à partir de LITTRÉ. 2. Réputé comme belgicisme dans les dict. généraux.
c) Spéc., MAR. Temps de bran (ou de bren). Mauvais temps, gros temps. Entrer dans le bren, rencontrer le bren.
Rem. Attesté dans Lar. encyclop., QUILLET 1965 et dans les dict. techn. de mar. LE CLÈRE 1960.
C.— Emploi interjectif et exclam. Pour marquer le mépris. Bran de soi, de vos promesses! (Ac. 1798). Synon. zut! La Politique, ah, j'en fis! Mon avis? Zut et bran! (VERLAINE, Œuvres posthumes, t. 1, Parallèlement, 1896, p. 119).
PRONONC. ET ORTH. :[]. FÉR. 1768 admet bran ou bren. Pour la forme bren, cf. Lar. 19e, Lar. 20e, s.v. bren : ,,Ancienne forme du mot bran [...] cette forme encore usitée, forme le radical de plusieurs autres mots français``; cf. encore GUÉRIN 1892.
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. 1205-15 brent « partie grossière du son » (Aiol, 8979 dans GDF. Compl.), graphie attestée jusqu'en 1771, Trév.; fin XIIIe s. [date du ms.] bran (Perceval, ms. Montp., f° 178d dans GDF. Compl.); supplanté au XVIIIe s. par son; 1743 bran de scie « sciure » (Trév.); 2. début XIIIe s. bran [peut-être brau, v. T.-L., s.v. bren] « boue, lie » (Sermons St Grégoire sur Ezechiel, 72, 21 dans T.-L.); av. 1300 (Dialogue Ame et raison, 27, 77, ibid.), attest. isolées; 1306 « excrément » (G. GUIART, Royaux Lignages, MS. fol. 149, V° dans LA CURNE); mil. XIIIe s. (Fabliaux, éd. Barbazan et Méon, t. 4, p. 285, 301); p. ext. 1532 bren interjection marquant le mépris (RABELAIS, Pantagruel, éd. Marty-Lavaux, t. 1, p. 242); av. 1558 bran (MELIN DE SAINCT-GELAYS, Œuvr. Poet., II, 219 dans HUG.).
Du lat. vulg. brennus « son » attesté sous la forme brin(n)a « son, nourriture pour chien » (VIIIe-IXe s. dans Mittellat. W. s.v., 1569, 21; IXe s., ibid., 1569, 24) d'orig. obsc. (REW3 n° 1284) sans doute pré-romane (COR., s.v. bren; cf. biscaien birrin, HUBSCHMID, fasc. 2, p. 74), peut-être gaul. (Jud dans Arch. St. n. Spr., t. 126, p. 117; EWFS2, DIEZ5) mais les corresp. du mot dans les lang. celt. ne sont prob. pas autochtones (E. Kleinhaus dans FEW t. 1 p. 517, note 17).
STAT. — Fréq. abs. littér. :6.
DÉR. 1. Brenage, subst. masc., dr. féod. (supra A). Redevance en (bran de) son que doit un vassal pour la nourriture des chiens de son seigneur. Seule transcr. dans LITTRÉ : bre-na-j'. 1res attest. 1124 lat. médiév. brenagium « redevance en son pour les chiens de chasse du seigneur » (Lorris-en-Gâtinais, Archives Loire dans DU CANGE t. 1, p. 741c); 1306 bernage (Livre rouge de la Chambre des Comptes de Paris, f° 407 r° dans GDF.); 1313 brenage (Archives, JJ 49, pièce 191, ibid). — XVIe s., Ibid.; devenu terme hist., répertorié dep. BESCH. 1845; dér. de bren « partie grossière du son »; suff. -age; la forme lat. corresp. brennaticum est déjà dans un cartulaire de Chartres en 845 (FEW t. 1, p. 513b); cf. même forme en 1081, Actes de Philippe I, n° 104 dans NIERM. 2. Brener, verbe intrans., arg., péj. (supra B 2 a). Synon. de déféquer (cf. MONTHERLANT, Le Démon du bien, 1937, p. 1298). 1re attest. 1937, id.; dér. de bren « excréments », dés. -er. Fréq. abs. littér. : 1. 3. Breneux, euse, adj., arg. Souillé de matière fécale. Une chemise breneuse. Deux corps terreux, sales, breneux (E. et J. DE GONCOURT, Journal, 1867, p. 395). Dernière transcr. dans DG : bre-neú, fém. -neúz'. FÉR. 1768, FÉR. Crit. t. 1 1787, LAND. 1834, GATTEL 1841, NOD. 1844 et DG transcrivent la 1re syll. par [] muet; LITTRÉ la transcrit par [] ouvert : brè-neû. 1re attest. XIVe s. (WATRIQUET DE COUVIN, Fatrasie, 89 dans R. Hist. litt. Fr., 1898, p. 302 : croste et mie de ce breneus oingnement); dér. de bren « excréments », suff. -eux. Fréq. abs. littér. : 5.
BBG. — GOTTSCH. Redens. 1930, p. 56, 387. — LAMMENS 1890, p. 261. — LEW. 1960, p. 227, 251 (s.v. breneux). — SIGURS 1963/64, p. 457.

1. bran ou bren [bʀɑ̃] n. m.
ÉTYM. 1205, brent; du lat. vulg. brennus « son », p.-ê. d'un rad. gaul. brenno.
1 Régional. Partie la plus grossière du son.
Loc. prov., vx. Faire l'âne pour avoir du bran : se faire passer pour plus stupide qu'on est pour obtenir une faveur, un renseignement ( Son).
1 (…) deux factionnaires en uniforme couleur de bran, baïonnette au fusil, montent la garde (…)
A. Pieyre de Mandiargues, la Marge, p. 35.
(1743). || Bran de scie : sciure de bois.
2 (1306; déb. XIIIe, « boue »). Vx et fam. Excrément. Merde. || Du bran de chien.
Régional. || Bran d'agace : gomme sécrétée par l'écorce du cerisier et du prunier.
3 Interj. Fam., vieilli. Exclamation de colère, de mépris. Merde. || Bran pour lui !
2 Du bran pour la psychologie.
Flaubert, Lettre à E. Chevalier, 6 nov. 1839, Correspondance, Pl., t. I, p. 55.
tableau Principales interjections.
DÉR. (De bren) Breneux. — V. aussi Brignolet.
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2. bran [bʀɑ̃] n. m.
ÉTYM. 1080, brant « lame d'épée »; du francique brand « tison », ou p.-ê., selon Guiraud, de l'anc. franç. branca « patte, branche », et de brander « allumer ». → Brandir, brandon.
Anciennt. Épée à forte lame dont on se servait au moyen âge. Var. : branc [bʀɑ̃k], brand, brant.

Encyclopédie Universelle. 2012.