bombarde [ bɔ̃bard ] n. f.
• 1342 sens II; lat. bombus « bruit sourd »
I ♦ (1363) Au Moyen Âge, Machine de guerre qui servait à lancer des boulets.
II ♦ Mus. Ancien instrument à vent à anche double, ancêtre du basson.
♢ Sorte de hautbois court, à son puissant, en usage en Bretagne. Binious et bombardes (⇒ bagad) .
♢ Jeu d'orgue sonnant une octave au-dessous du jeu de trompette.
● bombarde nom féminin (latin bombus, bruit retentissant) Machine de guerre du XIVe s. capable de lancer des boulets de pierre de 50 à 500 kg. Pièce d'artillerie, appelée aussi mortier, employée à terre et aussi à bord des vaisseaux dits « galiotes à bombes » ; ce vaisseau lui-même. Jeu d'orgue à anche, de 16 à 32 pieds, du type trompette, construit soit en bois, soit en métal. Hautbois rustique, en Bretagne.
⇒BOMBARDE, subst. fém.
A.— ART MILIT.
1. Vx. Machine de guerre qui, à l'aide de cordes et de ressorts, servait à lancer des projectiles (boulets, etc.) :
• 1. ... balistes, catapultes et bombardes, toutes les machines de guerre en usage à cette époque furent mises en batterie pour le réduire [l'ouvrage avancé de Toro].
MÉRIMÉE, Histoire de Don Pèdre 1er, roi de Castille, 1848, p. 187.
2. P. ext. Bouche à feu servant à lancer des boulets :
• 2. Les remparts, bastilles et boulevards furent munis de soixante et onze bouches à feu, tant canons que bombardes, sans compter les couleuvrines.
A. FRANCE, Vie de Jeanne d'Arc, 1908, p. 133.
SYNT. Une grosse bombarde; la bouche, la gueule, le feu des bombardes; faire tirer les bombardes.
— [En signe d'accueil ou de fête] :
• 3. ... au milieu de la place, devant l'église, une espèce de bombarde devait signaler l'arrivée de M. le préfet et le nom des cultivateurs lauréats.
FLAUBERT, Madame Bovary, t. 1, 1857, p. 151.
3. P. méton., MAR., vx. Galiote à bombes. Équiper une bombarde. Navire-bombarde (A. LEDIEU, E. CADIAT, Le Nouv. matériel naval, t. 2, 1899).
— P. ext. Petit navire à voilure semblable à celle de la galiote à bombes.
Rem. Sens attesté dans la plupart des dict. généraux.
4. [P. anal. de forme] HABILL. Manches à la bombarde. Manches à gigots.
Rem. dans l'ex. suivant il pourrait s'agir d'un essai d'explication de la locution :
• 4. On reconnaît précisément, aux défenses de l'abbé de Cîteaux, ces mêmes manches larges et bragardes, ces manches larges comme la bouche d'une bombarde, contre lesquelles tonnait alors en chaire le burlesque prédicateur Menot : la mode furieuse de 1504 nous est de tout point prouvée et constatée.
SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t. 1, 1840, p. 53.
B.— MUSIQUE
1. ,,Bombarde ou guimbarde. Instrument de fer, avec une languette d'acier, dont on joue en le tenant contre les dents; dites, rebute ou trompette-à-laquais`` (E. MOLARD, Le Mauvais lang. corrigé, 1810, p. 47).
2. Petit hautbois qui accompagne le biniou aux fêtes de Bretagne (cf. P. FÉVAL, Le Fils du diable, t. 5, 1847, p. 45) :
• 5. Les deux tiers du sol (...) étaient possédés par de petits propriétaires, chez qui régnait la gaieté : une bombarde, une musette, et voici un bal...
J. DE LA VARENDE, Contes fervents, Heureux les humbles, 1942, p. 104.
3. Orgue. ,,Sur le clavier de bombarde [de l'orgue] quand il existe, on groupe les jeux les plus puissants, en particulier les jeux d'anche à grand fracas : bombarde de 16 pieds, trompette de 8, clairon de 4`` (H. BOUASSE, Instruments à vent, 1930, p. 267).
Prononc. :[].
Étymol. ET HIST. — 1. a) Ca 1340 mus. bombare « espèce de hautbois avec une anche » (Dialogues fr.-flam., f° 20a dans GDF. Compl.); 1413 bombarde (LABORDE, Les Ducs de Bourgogne, 265 dans GAY); b) 1720 « le plus grand des jeux de l'orgue » (M. SAUVEUR, Acad. des Sc., 1720, Mém., p. 315 dans Trév. 1752); 2. 1363 « machine de guerre servant à lancer des grosses pierres » (Compt. de Nicole de Dury, A. Valenciennes dans GDF. Compl.).
Dér. du lat. class. bombus « bruit retentissant »; suff. -arde; à rapprocher au sens 1 du lat. médiév. bombarda « sorte de flûte », XIIe s. attesté par un aut. ital., médecin de Salerne, Trotula, 18, p. 15, 18 dans Mittellat. W. s.v., 1511, 70; au sens 2, l'ital. bombarda « machine de guerre », 1311 (Bart. da Ferrara dans DEI) est d'apr. DEI, DEVOTO, MIGL.-DURO empr. au français.
STAT. — Fréq. abs. littér. :33.
BBG. — GRIMAUD (F.). Pt gloss. du jeu de boules. Vie Lang. 1968, p. 111. — KEMNA 1901, pp. 84-85.
bombarde [bɔ̃baʀd] n. f.
ÉTYM. 1413; bombare, 1271, sens II; lat. médiéval bombarda (XIIe) « instrument à vent », du lat. bombus « bruit sourd ».
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1 (1363; p.-ê. de l'ital. bombarda). Hist. Au moyen âge, Machine de guerre qui servait à lancer de grosses pierres. ⇒ Pierrier. — Ancienne pièce d'artillerie. ⇒ Canon, mortier. || Faire tirer les bombardes.
1 La fumée encor flotte aux gueules des bombardes.
Hugo, la Légende des siècles, VI, 11, « Le comte Félibien ».
2 Les novices artilleurs n'étaient point trop rassurés, car c'était la première fois qu'ils allaient utiliser les nouvelles acquisitions du duc d'Auge. La bombarde fonctionna de façon satisfaisante et un boulet alla s'enterrer à moins de trois cents mètres d'Onésiphore (…)
R. Queneau, les Fleurs bleues, p. 85.
3 Le Cleenewerck du XVIIe siècle a dû s'inquiéter en voyant monter autour de Cassel la fumée des bombardes de Monsieur, frère du roi, combattant le prince d'Orange.
M. Yourcenar, Archives du Nord, p. 372.
2 (XVIIe). Hist. mar. Galiote armée de bombardes, de mortiers. — Mod. Petit voilier à deux mâts.
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II Mus.
1 (1413; 1271, bombare, in D. D. L.). Instrument de métal, dont l'embouchure est munie d'une languette d'acier. Syn. : guimbarde.
2 Régional (Bretagne). Instrument à anche à son très puissant, faisant partie des instruments traditionnels bretons. || Bombardes et cornemuses. || Les bombardes d'un bagad.
3 (1720). Jeu d'orgue sonnant une octave au-dessous du jeu de trompette.
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DÉR. 1. Bombardelle, bombarder, bombardier. — 2. Bombardon.
Encyclopédie Universelle. 2012.