BOTULISME
BOTULISME
Neuro-intoxication, rare mais très grave, le botulisme est dû à l’ingestion accidentelle d’une toxine microbienne formée dans certaines conserves alimentaires par un microbe anaérobie, le bacille botulique (Clostridium botulinum ). Ce germe est très répandu dans l’intestin de nombreux animaux (porc en particulier), ainsi que dans le sol où, éliminé dans les déjections, il peut se conserver longtemps sous forme de spores qui contaminent les fruits et les légumes. Une stérilisation imparfaite de ces légumes (ou de la viande de porc) permet la prolifération du bacille dans des conserves mal préparées. Il y apparaît dès lors une toxine qui rend toxiques les aliments souillés. Le bacille botulique est ainsi le seul exemple de germe non virulent, mais au pouvoir pathogène redoutable, lié à la production de la plus puissante des toxines actuellement connues. Cependant, cette conception classique a été récemment remise en question. Après ingestion de l’aliment pollué, le microbe pourrait produire la toxine botulique dans l’intestin du sujet contaminé. En pratique, une ébullition de quelques minutes suffit à détruire la toxine et à rendre inoffensif tout aliment suspect. La réglementation de leur fabrication met les conserves industrielles à l’abri de tout risque, puisque les spores sont détruites au bout de dix minutes à 120 0C (on éliminera cependant toute boîte bombée, dégageant du gaz à l’ouverture, ou à odeur rance, même légère). Au contraire, les conserves familiales sont relativement dangereuses: viandes (surtout de porc) en France, légumes (petits pois, haricots) aux États-Unis.
Chez l’homme, le botulisme se manifeste de cinq à trente heures en moyenne après l’ingestion de l’aliment responsable, et débute brutalement par des douleurs abdominales violentes et des vomissements. Rapidement, apparaissent les paralysies qui, d’abord localisées au niveau de l’œil (troubles de l’accommodation, mydriase, diplopie simple, strabisme externe, paralysie des paupières), se généralisent (inhibition des sécrétions muqueuses, paralysie du voile du palais, des muscles du pharynx et du larynx, de l’œsophage, de l’intestin et de la vessie, extension des troubles neurologiques aux membres inférieurs). La mort peut survenir par paralysie respiratoire, entre deux et six jours. La variété américaine du botulisme est plus grave que la variété française (60 p. 100 de mortalité contre 3 p. 100).
Le diagnostic se fait uniquement par recherche de la toxine dans l’aliment suspect. Il est mortel, par injection intramusculaire, pour la souris. On pratique en même temps une toxinotypie, c’est-à-dire une étude du type en cause (il en existe quatre variétés).
Le traitement de la maladie repose, en effet, sur la sérothérapie: injection d’un sérum antitoxique, spécifique de la variété causale.
botulisme [ bɔtylism ] n. m.
• 1879; du lat. botulus « boudin »
♦ Intoxication très grave, souvent mortelle, causée par une toxine sécrétée par le bacille botulique et caractérisée par la paralysie musculaire, des troubles de la vision et de la respiration.
● botulisme nom masculin (bas latin botulus, boudin) Toxi-infection alimentaire grave causée par l'ingestion de la toxine d'un bacille, et entraînant des paralysies.
botulisme
n. m. MED Intoxication due aux toxines sécrétées par Clostridium botulinum, bacille contenu dans certaines conserves et charcuteries avariées.
⇒BOTULISME, subst. masc.
MÉD. Intoxication alimentaire due à un microbe anaérobie, le bacillus botulinus, qui se développe dans les conserves mal stérilisées, les viandes ou charcuteries avariées (cf. Ce que la France a apporté à la méd. dep. le début du XXe s., 1946).
Rem. On rencontre dans la docum. les adj. a) Botulinique. Qui est relatif au botulisme (Ibid.). b) Botuligène. Qui produit le botulisme. Propriétés botuligènes (SACQUÉPÉE [F. Widal, G.-H. Roger, P.-J. Tessier, Nouv. traité de méd., fasc. 3, 1920-24, p. 430]).
Prononc. et Orth. :[]. Nouv. Lar. ill. enregistre botulisme ou botulinisme. Étymol. et Hist. 1922 (Lar. univ.). Du rad. du lat. impérial botulus « boudin » puis « boyau »; suff. -isme.
botulisme [bɔtylism] n. m.
ÉTYM. 1879, ex. ci-dessous; lat. impérial botulus « boudin ».
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♦ Méd. Intoxication alimentaire très grave par des aliments avariés (conserves ou charcuterie) contenant des toxines du bacille botulique. || Le botulisme se soigne par sérothérapie (sérum antibotulinique). || « En présence de ce terrible accident, de nombreuses opinions furent mises en avant : les uns pensaient au cuivre, les autres à l'arsenic (…) d'autres enfin remirent sur le tapis le fameux botulisme, le miraculeux et insaisissable poison des saucisses avariées » (Journal de médecine et de chirurgie pratiques, I, 1879, p. 265, in D. D. L.).
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DÉR. Botulique.
Encyclopédie Universelle. 2012.