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bitter

biter ou bitter [ bite ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1905 « punir » arg. Polytechnique; de bite
Fam. Comprendre. « ma mère hurlait, moi je bitais rien à ce qui se passait » (B. Blier). Je n'y bite rien ( imbitable) . bitter 1. bitter [ bitɛr ] n. m.
• 1834; pitre 1721; mot néerl. « amer »
Boisson apéritive amère, alcoolisée ou non. 1. amer, vermouth. Des bitters.

bitter nom masculin (allemand bitter, amer) Boisson apéritive en général non alcoolisée, parfumée avec des extraits de plantes amères. ● bitter ou biter verbe transitif Populaire Comprendre (en phrase négative) : Ne rien y bitter.bitter ou biter (expressions) verbe transitif Populaire Se faire bitter (à un examen), échouer. ● bitter ou biter (synonymes) verbe transitif Populaire Comprendre (en phrase négative)
Synonymes :
- piger (populaire)

bitter
n. m. Boisson alcoolisée ou non, au goût amer, fabriquée avec du genièvre.

I.
⇒BITTER1, verbe trans.
Enrouler un câble autour d'une bitte. Le baril est bitté au poteau avec une chaîne (HUGO, Les Travailleurs de la mer, 1866, p. 184) :
Il [Jack] changea de position, rappelé à la vie réelle par les chansons de ses deux compagnons qui criaient des refrains de bord : Et bitte et bosse! — Et quelle noce!
A. DAUDET, Jack, t. 2, 1876, p. 43.
Arg. ou pop. Bitter ou biter. Bitter qqc. Prendre quelque chose à quelqu'un. Ne rien bitter à. Ne rien comprendre à. Bitter qqn. Le prendre en faute, triompher de lui d'où se faire bitter (être puni), se laisser bitter.
Prononc. :[bite]. Étymol. et Hist. I. 1643 mar. (FOURNIER, Hydrographie, Paris, p. 2). II. 1905 arg. de l'Éc. polytechnique « punir » d'apr. ESN. I dér. de bitte; dés. -er; II p. ext. de sens de bitter « toucher » (bite) avec infl. de ce subst., selon la même évolution second. que baiser. Fréq. abs. littér. :3.
BBG. — DE GOROG 1958, p. 64.
II.
⇒BITTER2, subst. masc.
Liqueur apéritive, à base de genièvre et de substances amères telles les écorces d'oranges dites de Curaçao. Il (...) rentra dans un café, se fit servir un bitter, relut les journaux qu'il connaissait et repartit. (HUYSMANS, Marthe, 1876, p. 56) :
Oyharçabal, le potard, capable d'avaler sans nausée du boudin cru en l'arrosant de maints cognacs, bitters, vermouths et litres de vins rouges et blancs.
F. JAMMES, Les Robinsons basques, 1925, p. 148.
PRONONC. ET ORTH. :[]. La majorité des dict. écrit bitter. Cependant ROB. Suppl. 1970 admet biter.
ÉTYMOL. ET HIST. — 1721 à 1771 pitre (Trév. : Pitre. Sorte d'eau de liqueur qui se fait avec de l'esprit de vin, un peu de sucre, et quelques ôdeurs); 1834 bitter (BOISTE).
Pitre est prob. empr. à l'all. Bitter « id. » (SACHS-VILLATTE t. 2), avec un b initial qui en all. est une consonne sourde, substantivation de l'adj. all. bitter « amer ». Cette liqueur étant aussi fabriquée au XIXe s. en Hollande, la forme fr. bitter pourrait être empr. au néerl. bitter aussi attesté comme subst. (GALLAS).
STAT. — Fréq. abs. littér. :9.
BBG. — BEHRENS D. 1923, pp. 57-58.

biter ou bitter [bite] v. tr.
ÉTYM. 1864; de bite.
Fam., vulgaire.
1 Posséder sexuellement. Baiser.
2 (1905, « punir »). Fig. Posséder, avoir. Baiser. || Se faire, se laisser biter. || Biter quelqu'un.
1 Les Vaches ! répéta l'homme. Quand ils ont demandé ceux qui savaient conduire, j'aurais dû me méfier, je me suis laissé biter comme un bleu.
Robert Merle, Week-end à Zuydcoote, p. 11 (1949). → Bleu-bite.
2 Moi, je n'ai qu'un atout pour le biter : l'élément de surprise. J'entends par là que mon seul espoir c'est de l'étonner histoire de freiner d'un poil ses réflexes.
San-Antonio, Remets ton slip, gondolier !, p. 183.
3 Loc. fam. Ne rien biter à qqch. : ne rien comprendre. Piger.
DÉR. Bitable.
HOM. 1. Bitter.
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1. bitter [bite] v. tr.
ÉTYM. 1643; de bitte.
Mar. Amarrer autour d'une bitte. || Bitter un cordage. — ☑ Loc. Bitte et bosse !, annonce de la descente à terre (on passe les bosses d'amarrage autour de la bitte).Par ext. (1840, in Esnault). Exclamation invitant au plaisir, aux réjouissances (la descente à terre après une longue traversée étant habituellement fêtée par la « bordée » traditionnelle).
0 Largue l'écoute ! Bitte et bosse ! (…)
Jean Richepin, la Mer.
HOM. Biter.
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3. bitter [bitɛʀ] n. m.
ÉTYM. 1834; pitre, 1721; du néerl. bitter « amer ».
1 Liqueur apéritive alcoolisée et amère, d'origine hollandaise. Amer, apéritif.
1 L'établissement riche et fameux a grand air.
Las d'avoir trop servi l'absinthe et le bitter,
Le garçon, déjà vieux, de qui le front s'appuie
À l'humide vitrage où vient couler la pluie,
Songe : quelle existence, hélas ! matin et soir,
Toujours crier, toujours courir, jamais s'asseoir (…)
Germain Nouveau, Album zutique, « Garçon de café », in Pl., p. 787.
2 Fous la paix, coupa Dieulefils en ressuscitant sur son séant par la vertu des effluves d'anis, d'amers et de bitters qui flottaient dans la pièce.
A. Blondin, Monsieur Jadis, p. 87 (1970).
Avec un nom apposé :
3 (…) elle s'appelle Laura, elle a treize ans et demi, elle propose de boire un verre de bitter-soda en bavardant, pour faire connaissance (…)
A. Robbe-Grillet, Projet pour une révolution à New York, p. 57.
2 (Angl. bitter « amer »). Variété de bière anglaise, blonde, plus amère que la bière de type lager. aussi Ale.

Encyclopédie Universelle. 2012.