bécarre [ bekar ] n. m.
• 1425; it. b quadro « b carré »
♦ Signe d'altération ou d'accident (noté ♮) placé devant une note de musique, annulant l'effet d'un dièse ou d'un bémol et ramenant la note à sa valeur naturelle. Des bécarres. — Adj. inv. Des mi bécarre.
⊗ HOM. Bécard.
● bécarre nom masculin (latin bequadro) Signe d'altération servant à rétablir une note altérée dans son ton naturel. ● bécarre (homonymes) nom masculin (latin bequadro) bécard nom masculin ● bécarre adjectif invariable Se dit d'une note affectée d'un bécarre.
bécarre
n. m. Signe de notation musicale (approx. comme b) que l'on place devant une note altérée par un dièse ou un bémol à la clé, pour la rétablir dans son ton naturel.
|| adj. Ré bécarre.
⇒BÉCARRE, subst. masc.
MUS. Signe placé à la gauche d'une note précédemment altérée, pour lui rendre sa tonalité naturelle. Mettre un bécarre à une note, devant une note (Ac. 1835-1932). Synon. naturel :
• 1. Puis, supprimant cette indication, il en précise le sens, en effaçant, dans son manuscrit autographe, toute barre de mesure entre le dernier accord du premier morceau et le second, qu'il fait précéder, non pas seulement d'un dièze, mais de trois bécarres.
R. ROLLAND, Beethoven, t. 2, 1928, p. 430.
— Emploi adj. (toujours postposé). Une note bécarre, un si, un mi, etc., bécarre. Marqué d'un bécarre :
• 2. Cette note [si] (...) nécessitait deux représentations différentes, selon qu'elle était le B adouci, amolli, le si bémol, ou le B normal, carré, le si bécarre.
V. D'INDY, Cours de composition musicale, t. 1, 1897-1900, p. 61.
— Loc. fam., fig., vx. Passer de bécarre à bémol. Passer du coq à l'âne.
Prononc. et Orth. :[]. Ac. Compl. 1842, s.v. béquarre, renvoie à bécarre. BESCH. 1845 (cf. aussi LITTRÉ et GUÉRIN 1892) rappelle : ,,On l'appelait autrefois b quarré [b quarre ou b carré dans GUÉRIN] ou b dur.`` Homon. : béc(c)ard. Étymol. et Hist. 1425 mus. becarre (Sermon des barbes et des braies, Berne, B. cant., ms. 473 f° 123 n° dans Mél. Iordan, 509 d'apr. QUEM.); fin XVe s. bequarre (J. RÉGNIER, Fortunes et Adversitez, S.A.T.F., v. 1783-4 dans Fr. mod., t. 4, p. 339 : Mais par bequarre et par bémol. On ne chante plus par nature); 1512 (Recueil de pièces rares, p. 134; v. n° 2, ibid., p. 340 : Je ne chante que de bemol. — Et moi je chante de becarre). Adaptation de l'ital. bequadro (KOHLM., p. 32; BRUNOT t. 2, p. 209; SAR., p. 16; VIDOS Orig. ital. Arch. rom., t. 14, p. 136) « id. » attesté seulement dep. le XVIe s. (BRONZINO [1503-1573], I-407 dans BATT.). L'ital. bequadro est composé de be p. réf. à la notation médiév. où le b à panse carrée (b. quadratum ou durum, cf. ca 1240, LAMBERTUS, Mus. quadr., p. 255b dans Mittellat. W. s.v., 1301, 15) indiquait le si naturel (p. oppos. au b rotundum ou molle dont la panse arrondie indiquait l'altération dans les mots en bémol) et de quadro « carré ». Fréq. abs. littér. :6.
BBG. — HOPE 1971, p. 30. — SAR. 1920, p. 16.
bécarre [bekaʀ] n. m.
ÉTYM. 1425; de l'ital. b quadro « b carré ».
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♦ Mus. Altération qui signifie l'annulation de l'effet du dièse ou du bémol. || Le bécarre est une altération accidentelle (n'est pas lié à une tonalité). — Vx. Mode majeur.
0 Ah ! monsieur, c'est du beau bécarre !
— Que diantre veux-tu dire avec ton beau bécarre ?
— Monsieur, je tiens pour le bécarre. Vous savez que je m'y connais. Le bécarre me charme; hors du bécarre, point de salut en harmonie. Écoutez un peu ce trio.
— Non. Je veux quelque chose de tendre et de passionné, quelque chose qui m'entretienne dans une douce rêverie.
— Je vois bien que vous êtes pour le bémol (…)
Molière, le Sicilien, 4.
♦ Adj. || Mi bécarre, do bécarre. ⇒ Naturel.
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HOM. Bécard.
Encyclopédie Universelle. 2012.