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balader

balader [ balade ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1837 arg. « flâner »; de ballade
Fam.
1Promener sans but précis. « des bonnes femmes qui baladaient leurs mômes » (Queneau). Par ext. Promener, traîner avec soi. « Pauvre petit Bonty qui balade partout sa bouteille de lait cacheté ! » (Colette).
2 ♦ SE BALADER v. pron. Se promener sans but. baguenauder , errer, flâner, se promener. Se balader en forêt. Faire des excursions touristiques. « On a tout juste quinze jours pour se balader » (Beauvoir). (Avec ellipse du pronom) Loc. fam. Envoyer balader (qqn, qqch.) :se débarrasser de (qqn, qqch.) sans ménagement; repousser (cf. Envoyer promener; fam. envoyer bouler, dinguer, paître, valser) .

balader verbe transitif (de ballade) Familier Promener quelqu'un en divers lieux : Balader des touristes d'un musée à l'autre. Emporter avec soi quelque chose en divers endroits : Elle balade le téléphone d'une pièce à l'autre.balader (synonymes) verbe transitif (de ballade) Familier Promener quelqu'un en divers lieux
Synonymes :
balader verbe intransitif Familier. Envoyer balader quelqu'un, quelque chose, rabrouer violemment quelqu'un, laisser tomber, rejeter quelque chose : Envoyer tout balader.balader (expressions) verbe intransitif Familier. Envoyer balader quelqu'un, quelque chose, rabrouer violemment quelqu'un, laisser tomber, rejeter quelque chose : Envoyer tout balader.

balader
v.
d1./d v. tr. Fam. Promener. Balader sa famille.
d2./d v. Pron. J'ai envie de me balader.

⇒BALADER, verbe trans.
A.— Emploi trans. Promener sans but déterminé quelque chose ou quelqu'un :
1. Et les riches, qui s'arc-boutent pour ne pas payer la pension à leur divorcée, et foutent leur fils unique interne, mais baladent chaque jour au bois le cocker, non qu'il en ait envie, mais parce qu'il coûte deux mille francs.
MONTHERLANT, Les Lépreuses, 1939, p. 1512.
2. ... c'est insensé les libertés qu'on prend avec des personnages de roman; on les transporte d'un siècle à l'autre, on les balade d'un pays dans un autre, on colle le présent de celui-ci avec le passé de celui-là, en y insérant des fantasmes personnels...
S. DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954, p. 120.
P. ext. Emporter avec soi, promener :
3. C'est une femme de chambre, (...) elle a l'accent bordelais et elle tient en ses bras l'appareil téléphonique qu'elle balade au bout du fil.
S. GUITRY, Le Veilleur de nuit, 1911, I, p. 4.
4. Je ramenais ce que je trouvais. C'était que juste suffisant. Je baladais plus ma collection. Ça m'aurait fait plutôt virer.
CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 210.
Fam. Envoyer balader qqn. Envoyer promener, repousser violemment, rabrouer quelqu'un :
5. — À la Sierra j'ai dit à une milicienne qu'elle avait de beaux chevaux; je lui ai demandé de m'en donner un, elle m'a envoyé balader. Votre avarice est égale à la sienne.
MALRAUX, L'Espoir, 1937, p. 849.
B.— Emploi pronom.
1. [En parlant de pers.] Se promener, flâner :
6. Il y avait pourtant derrière eux beaucoup plus de chameaux que de citoyens français, mais ils ne servaient qu'à porter des tentes, des petits canons, des conserves, des cartouches, et on les faisait marcher très lentement. L'armée se baladait en trois colonnes, à cause d'un plan magnifique tracé d'avance à Paris, ....
MILLE, Barnavaux et quelques femmes..., 1908, p. 137.
7. C'est une bibliothèque en plein air [des bouquinistes]. Pierre Reverdy aurait dû y venir pour lutter contre son vertige. Je ne l'y ai jamais rencontré. On peut lire, flâner, se balader, rêvasser, ...
CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 325.
2. P. ext. [En parlant d'animaux ou de choses] Circuler, se déplacer sans cesse :
8. De grosses mouches entrent faire un tour, (...) Des petites se baladent un peu partout.
QUENEAU, Pierrot mon ami, 1942, p. 48.
9. Troisième pièce : établissement de la fiche dactyloscopique. Le rouleau encreur se balade inlassablement sur la plaque de cuivre.
H. BAZIN, La Tête contre les murs, 1949, p. 148.
10. ... il fait un temps immobile, ni mauvais ni bon. Ce qu'on en voit donne à peu près ceci : le fond de la vallée est noir comme de l'encre; à nos hauteurs se balade une foule de brumes blanches comme du lait de chaux.
GIONO, Les Grands chemins, 1951, p. 147.
PRONONC. :[balade].
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. 1422 « chanter des ballades » (Pastoralet, ms. Bruxelles, f° 5 v° dans GDF. : Quant Tristifer ot baladé Belligere a lors regardé Qui lui donna espoir et signe D'avoir la chainturelle fine) — XVIe s., R. de Collerye dans HUG.; 2. d'où 1628 arg. « aller demander l'aumône [en chantant des ballades], mendier » ([CHÉREAU] Le Jargon ou l'arg. réformé, éd. 1628, p. 31 : Quand ils sont en quelque vergne à balader, et qu'on leur dit qu'ils aillent maquiller); le mot en ce sens a survécu sous des formes différentes jusqu'au XIXe s., cf. les formes des éd. successives du Jargon ou l'arg. réformé (1634, ballauder; 1690, ballander; v. SAIN. Sources Arg. t. 1, p. 192, 226); 3. a) 1836 fam. « aller en flânant » (VIDOCQ, Les Voleurs, p. 20 : Balader [...] Dans le langage populaire ce mot signifie marcher sans but, flâner); b) 1858 se balader (LARCH., p. 374); 4. trans. a) 1836 arg. (VIDOCQ, op. et loc. cit. : Balader. Choisir, chercher); b) 1885 id. « promener » (COURTELINE, Les Gaîtés de l'escadron, Nouveau malade, p. 187 : les autres [...] baladaient les civières de bois).
Dér. de ballade; dés. -er; l'évolution sém. de 1 à 2 s'explique par le fait que les jongleurs, et p. anal. les gueux, les mendiants allaient par les villes en chantant notamment des ballades dans les carrefours; d'où l'accept. gén. 3 et 4, v. SAIN. Lang. par., p. 225; les formes ballander, ballauder, ballourder semblent être des transcriptions erronées de balader, ballader.
STAT. — Fréq. abs. littér. :81.
BBG. — SAIN. Lang. par. 1920, p. 225, 226, 533.

balader [balade] v. tr.
ÉTYM. 1422, « chanter des ballades »; 1837, Vidocq, v. intr. « flâner »; sous sa forme pron., mil. XIXe; de ballade.
Fam. Promener sans but précis. || Balader ses enfants dans les rues.Par ext. Promener, traîner avec soi.
1 Pauvre petit Bonty, qui balade partout son entérite chronique et sa bouteille de lait cacheté !
Colette, la Vagabonde, I.
1.1 (…) des pères de famille, des retraités, des bonnes femmes qui baladaient leurs mômes, un public en or, quoi.
R. Queneau, Zazie dans le métro, Folio, p. 57.
Loc. fam. Envoyer balader (qqn) : se débarrasser de (qqn); éconduire, renvoyer. Envoyer (promener; et fam. bouler, dinguer, paître, valser). || Il m'a envoyé balader.
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se balader v. pron.
Se promener sans but. Baguenauder (2.), errer, flâner, musarder, muser, promener (se).
2 Ç'aurait été fameux de se balader rue Pigalle, au clair de lune, en sifflant un petit air.
Sartre, l'Âge de raison, I, p. 28.
Excursionner, voir du pays. || « On a tout juste quinze jours pour se balader » (Beauvoir).
Fig., fam. (en parlant des choses). Être dispersé, en désordre. || Ses habits se baladent dans toute la chambre.
DÉR. Balade, baladeur.

Encyclopédie Universelle. 2012.