baguenauder [ bagnode ] v. intr. <conjug. : 1>
1 ♦ Vx S'amuser à des choses vaines et frivoles (comme les enfants qui font éclater des baguenaudes). ⇒ 1. muser.
2 ♦ (XVIIIe) Mod. BAGUENAUDER, ou SE BAGUENAUDER (pronom.) :se promener en flânant. ⇒ se balader , flâner, musarder, se promener. « Des gens se baguenaudaient par les allées, mais ce n'était pas assez compact pour bien s'amuser » (Queneau).
● baguenauder verbe intransitif se baguenauder verbe pronominal Familier. Se promener sans but précis ; flâner. ● baguenauder (synonymes) verbe intransitif se baguenauder verbe pronominal Familier. Se promener sans but précis ; flâner.
Synonymes :
- musarder
- muser
- traîner (familier)
baguenauder
v. intr. Fam. Flâner.
|| v. Pron. Se balader.
⇒BAGUENAUDER, verbe.
Familier
A.— Emploi intrans.
1. Passer son temps à des choses frivoles et sans importance. Synon. muser :
• 1. M. Gattel avait fait un fort bon dictionnaire où il avait osé noter la prononciation et dont je me suis toujours servi. Enfin, c'était un homme qui savait travailler cinq à six heures tous les jours, ce qui est énorme en province où l'on ne sait que baguenauder toute la journée.
STENDHAL, Vie de Henry Brulard, t. 1, 1836, p. 247.
• 2. ... nous ne songions qu'à nous divertir, qu'à baguenauder...
L. DAUDET, Salons et journaux, 1917, p. 177.
♦ Baguenauder sur. Tenir des propos légers sur des sujets sérieux. Madame Prune (...) a plutôt marivaudé, (...) a plutôt baguenaudé sur la question si sérieuse du peuplement de l'empire, ... (LOTI, La Troisième jeunesse de Madame Prune, 1905, p. 147).
♦ Aller baguenaudant. Aller musant et baguenaudant (COURIER, Lettres de France et d'Italie, 1811, p. 848); aller rêvant et baguenaudant (G. SAND, François le Champi, 1850, p. 12).
2. P. ext. Se promener sans but précis, flâner :
• 3. Que peut souhaiter de plus l'élu des Dieux? Pourtant, quelle mélancolie, quel désarroi! Les jours lui paraissent longs, vaine sa méthodique activité; il bâille, cherche un but, baguenaude de Neuilly au Palais-Bourbon, entre chez son éditeur.
BLANCHE, Mes modèles, 1928, p. 48.
— P. métaph. [Le suj. désigne les yeux, un cours d'eau] :
• 4. L'air narquois, ensommeillé, voluptueux, il restait indéfiniment à bayer aux corneilles. Ses yeux, qui baguenaudaient, faisaient tout le tour de la chambre d'Antoinette (...) — ils se promenaient sur le petit lit de fer, (...) — sur les portraits de son père et de sa mère, — sur une vieille photographie...
R. ROLLAND, Jean-Christophe, Antoinette, 1908, p. 880.
• 5. À mes pieds est ma ville, que l'Yonne paresseuse et le Bouvron baguenaudant ceignent de leurs rubans.
R. ROLLAND, Colas Breugnon, 1919, p. 29.
Rem. Ce sens paraît auj. l'emporter sur le premier.
B.— Emploi pronom. à valeur subjective. Se baguenauder. Se promener sans but précis. Synon. se balader :
• 6. ... « allez, allez! ferme-moi tes bouquins, ce n'est pas tous les jours qu'on est ensemble! On va sortir, je t'invite. Tu connais bien un endroit rigolo? On va se baguenauder un peu. Oublie que je suis ton père... »
ARAGON, Les Beaux quartiers, 1936, p. 204.
— Spéc. [Le suj. désigne un attribut de la pers.] Les pognes de la fille [harpiste] se baguenaudant sur les cordes (A. SIMONIN, Touchez pas au grisbi, 1953, p. 224).
C.— Emploi trans. [Suj. et compl. désignent gén. des pers.] Baguenauder qqn.
1. Vx. Jouer, railler, moquer quelqu'un.
Rem. Attesté ds Lar. 19e (avec la mention ,,inus. aujourd'hui``), GUÉRIN 1892, Nouv. Lar. ill. (,,vieux``).
2. Pop., rare. Promener quelqu'un. Je le baguenaude à travers les rues, ... (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 182; cf. affur(e), ex. 8).
Rem. Dans l'ex. qui suit, l'aut. a forgé le subst. verbal baguenaud, prob. p. anal. avec badaud : ,,Andoche. — Pardon, excuse, ej' suis là à discourir coumme un charlatan ed' foire qui vent l'appât aux puces pour amuser les baguenauds, ...`` (R. MARTIN DU GARD, La Gonfle, 1928, II, 5, p. 1208).
PRONONC. :[bagnode] (PASSY 1914 : []), je me baguenaude [].
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. 1466 intrans. « passer son temps à des frivolités » (J. DE BUEIL, Jouvencel, f° 16a ds GDF. Compl. : Aler baguenauder a la court); qualifié de ,,bas`` ou ,,familier`` par Ac. 1694 à 1878, de ,,vieux`` et ,,bas`` par Trév. 1704 à 1771, de ,,vieux`` par RICH. 1706; 2. [XVIIIe s. « se promener » d'apr. ROB. Suppl.]; 1867 arg. (DELVAU, Dict. de la lang. verte).
Dér. de baguenaude1 étymol. 2; dés. -er.
STAT. — Fréq. abs. littér. :40.
BBG. — DELVAU (A.). Dict. de la lang. verte. 2e éd. Paris, 1867. — ESN. 1966.
baguenauder [bagnode] v. intr.
ÉTYM. 1466; de 1. baguenaude, 2.
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1 Vx. S'amuser à des choses vaines et frivoles (comme les enfants qui font éclater des baguenaudes). ⇒ Muser.
1 Ton goût est de baguenauder en amour (…)
Antoine Hamilton, Mémoires du comte de Gramont, 4.
2 Je m'en vais musant et baguenaudant jusquà Naples (…)
P.-L. Courier, Lettres, II, 64.
2 (XVIIIe). Mod. || Baguenauder (intrans.) ou se baguenauder (pron.) : se promener en flânant. ⇒ Balader (se).
3 Mais, me disais-je, à baguenauder ainsi dans les sentiers je n'irai pas loin.
Gide, Dostoïevski, p. 236.
4 Des gens se baguenaudaient par les allées, mais ce n'était pas assez compact pour bien s'amuser.
R. Queneau, Pierrot mon ami, Folio, p. 8.
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DÉR. 2. Baguenaude, baguenauderie, 2. baguenaudier. — V. 3. Baguenaudier.
Encyclopédie Universelle. 2012.