azuré, ée [ azyre ] adj. ♦ Littér. Qui est de couleur d'azur. Une teinte azurée. « Ses yeux, sous l'ombre azurée des cils » (France).
● azuré nom masculin Nom usuel des lycènes. ● azuré, azurée adjectif Littéraire. D'un bleu d'azur.
azuré, ée
adj. Litt. De la couleur de l'azur.
⇒AZURÉ, ÉE, part. passé, adj. et subst.
I.— Part. passé de azurer.
II.— Emploi adj. Qui est d'une couleur bleue d'azur ou d'une teinte légèrement bleutée.
A.— TECHNOL. ,,Qui est peint de couleur d'azur. Lambris azuré`` (Ac. 1798). Qui est teint ou coloré avec du bleu d'azur :
• 1. La nuit régnoit : des nuages brisés ressembloient dans leur désordre sur le firmament, aux ébauches d'un peintre dont le pinceau se seroit essayé au hasard sur une toile azurée. Des langues de feu livides et mouvantes léchoient la voûte du ciel.
CHATEAUBRIAND, Les Nat chez, 1826, p. 135.
B.— Autres emplois techn.
1. BOT. Saule azuré. ,,Espèce de saules croissant dans les lieux humides et caractérisés par un feuillage d'un blanc glauque`` (d'apr. A. GRESSENT, Traité complet de la création des parcs et jardins, 1891, p. 168).
2. IMPR. Fer azuré. ,,Fer strié de lignes obliques utilisé pour la décoration des reliures`` (BRUN 1968). Filet azuré. ,,Large filet formé du groupement de plusieurs traits maigres, juxtaposés et parallèles, qui est employé soit comme fond pour faire ressortir des chiffres, soit comme matière de cadre autour des pages`` (Éd. 1913). Papier azuré. ,,Papier blanc auquel l'addition d'une petite quantité d'outremer ou de cobalt dans la pâte a donné une légère teinte bleuâtre`` (Éd. 1913) :
• 2. Je vous enverrai un certain papier azuré que je fais fabriquer à Londres pour l'usage de ma maison...
STENDHAL, Nouvelles inédites, 1842, p. 51.
C.— Littér., poét.
1. [Qualifie un inanimé concr.] Ciel, mer azuré(e) :
• 3. Les rumeurs et les odeurs marines me troublaient. Chaque jour, à toute heure, la mer m'apparaissait transformée, tantôt lisse et bleue, tantôt couverte de petites lames tranquilles, azurées d'un côté, argentées de l'autre, tantôt comme cachée sous une toile cirée verte, tantôt lourde et sombre et portant sur ses crêtes agitées les moutons farouches de Nérée; ...
A. FRANCE, Le Petit Pierre, 1918, p. 94.
— P. méton. [Qualifie un inanimé abstr.] :
• 4. Ce matin, promenade solitaire, grimpant jusqu'à la faille des roches (à droite en tournant le dos au lac) par où tombe une très belle cascade. Un long et large ruban de fraîcheur azurée, argentée, qui se perd, droit dans un gouffre noir et sans fond. Eau? Non précisément; mais écume, ou du moins, eau si divisée, si aérée et devenue si légère qu'elle tombe tout lentement.
GIDE, Journal, 1923, p. 758.
2. Au fig. :
• 5. Quelquefois même cette heure prématurée sonnait deux coups de plus que la dernière; il y en avait donc une que je n'avais pas entendue, quelque chose qui avait eu lieu n'avait pas eu lieu pour moi; l'intérêt de la lecture, magique comme un profond sommeil, avait donné le change à mes oreilles hallucinées et effacé la cloche d'or sur la surface azurée du silence.
PROUST, Du côté de chez Swann, 1913, p. 88.
III.— Emploi subst. masc., IMPR. Synon. de fer azuré (cf. supra B 2; attesté ds Lar. encyclop.).
Rem. En zool., le subst. sert à désigner diverses espèces caractérisées par leur couleur (caméléon, oiseau, poisson, papillon).
ÉTYMOL. ET HIST. — [1280 asuré subst., nom d'une étoffe bleue (Clef d'amour, éd. Doutrepont, 2341, d'apr. T.-L. s.v.)]; 1285 adj. azuré « de couleur d'azur » (J. BRETEL, Tournois Chauvency, éd. H. Delmotte, 3934 ds T.-L., s.v. asuré : deseur les hiaumes az(e)urez).
Dér. de azur; suff. -é.
STAT. — Fréq. abs. littér. :251. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 483, b) 555; XXe s. : a) 360, b) 140.
BBG. — BRUN 1968. — Éd. 1913. — KNAUER (K.). Studien zur Geschichte der Farbenbestimmung im Französischen von den Anfängen bis gegen Ende des 18. Jarhhunderts. Archivum romanicum. 1933, t. 17, § 30, 31.
azuré, ée [azyʀe] adj.
ÉTYM. XIIIe; de azur.
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1 Littér. ou style soutenu. Qui est de la couleur de l'azur. ⇒ Azurin; bleu. || Une teinte azurée. || Les flots azurés. — Poét. || La voûte azurée : le ciel. || La plaine azurée : la mer.
1 Qui de nous des clartés de la voûte azurée
Doit jouir le dernier ?
La Fontaine, Fables, XI, 8.
2 Les flots azurés (…)
Molière, les Amants magnifiques, 1er intermède.
3 Ses yeux, sous l'ombre azurée des cils, brillaient de désir en regardant ma montre posée sur la table.
France, Histoire comique, IX, p. 146.
4 (…) celle-ci (sa compagne) se met en route vers la maison aux reflets azurés (…)
A. Robbe-Grillet, la Maison de rendez-vous, p. 27.
➪ tableau Désignations de couleurs.
2 Techn. Qui a subi l'azurage. || Linge azuré.
Encyclopédie Universelle. 2012.