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autorisé

autorisé, ée [ ɔtɔrize ] adj.
• 1316; de autoriser
1Vx Qui jouit d'une grande autorité.
2Qui fait autorité, est digne de créance. Personne autorisée. compétent. Un critique autorisé. qualifié. Les milieux autorisés démentent la nouvelle. officiel; influent. Avis autorisé. Les « voix, je ne dis pas les plus autorisées, mais les plus écoutées » (Caillois).
3Qui a reçu autorité ou autorisation. Association autorisée. Étalon autorisé. approuvé. Je me crois autorisé à dire que... fondé (cf. En droit de).
4Qui est permis. admis, toléré. Stationnement autorisé.
⊗ CONTR. Illicite, 1. interdit.

autorisé, ée
adj.
d1./d (Personnes) Pourvu d'une autorisation.
d2./d (Choses) Permis.
d3./d Qui fait autorité. Un jugement autorisé. Une information de source autorisée.

⇒AUTORISÉ, ÉE, part. passé et adj.
I.— Part. passé de autoriser.
II.— Emploi adj.
A.— Vieilli.
1. Domaine admin., jur., pol., etc. Qui a (reçu) un pouvoir légitime, de l'autorité.
a) [En parlant d'une pers.] :
1. Je passai la nuit à rédiger une lettre au général Pichegru. M. le prince de Condé, muni de tous les pouvoirs de Louis XVIII, excepté celui d'accorder des cordons bleus, m'avait, par écrit de sa main, revêtu de tous ses pouvoirs, à l'effet d'entamer une négociation avec le général Pichegru. Ce fut en conséquence que j'écrivis au général. Je lui dis d'abord tout ce qui pouvait réveiller en lui le sentiment du véritable orgueil, (...). J'ajoutai que M. le prince de Condé désirait qu'il proclamât le roi dans ses camps, lui livrât la ville de Huningue et se réunît à lui pour marcher sur Paris. Pichegru après avoir lu toute cette lettre avec la plus grande attention, dit à Fauche : « C'est fort bien! Mais qui est ce M. de Montgaillard, qui se dit ainsi autorisé? ... »
ERCKMANN-CHATRIAN, Histoire d'un paysan, 1870, p. 438.
b) [En parlant d'une chose] De source autorisée :
2. ... il s'est créé un autre journal : Le Courrier de l'épidémie, qui se donne pour tâche d'« informer nos concitoyens, dans un souci de scrupuleuse objectivité, des progrès ou des reculs de la maladie; de leur fournir les témoignages les plus autorisés sur l'avenir de l'épidémie; de prêter l'appui de ses colonnes à tous ceux, connus ou inconnus, qui sont disposés à lutter contre le fléau; de soutenir le moral de la population, de transmettre les directives des autorités... »
CAMUS, La Peste, 1947, p. 1314.
PARAD. (Quasi-)synon. accrédité, authentique, officiel.
2. P. ext., domaine moral idéol., etc. Qui a (acquis) du poids, de l'influence, qui s'impose par sa valeur personnelle, sa position sociale.
a) [En parlant d'une pers.] :
3. Ces six personnes formaient le fond de la voiture, le côté de la société rentée, sereine et forte, des honnêtes gens autorisés qui ont de la religion et des principes.
MAUPASSANT, Contes et nouvelles, t. 2, Boule de suif, 1880, p. 121.
b) [En parlant d'une chose] Voix autorisée :
4. Il ne faut pas oublier que s'il a ses partisans [Pasteur] (...) il y a également toute une école, formée de savants dignes de foi et aux noms autorisés, qui les déclare extrêmement arbitraires [les théories de Pasteur]...
P. LÉAUTAUD, Le Théâtre de Maurice Boissard, t. 2, 1943, p. 50.
PARAD. (Quasi-)synon. compétent, fondé, influent, qualifié, reconnu, reçu.
B.— Plus fréq.
1. Domaine admin., jur., pol., etc. Qui a (reçu) la possibilité légale, l'autorisation de faire quelque chose, par un accord explicite.
a) [En parlant d'une pers.] :
5. On a dissous en 1610 la confrérie des Conards, troupe un peu trop joyeuse, et qui donnait des spectacles un peu trop licencieux. Leurs rivaux, les clercs de la Basoche, sont tour à tour interdits et autorisés pendant deux siècles.
BRASILLACH, Pierre Corneille, 1938, p. 48.
b) [En parlant d'une chose, notamment d'un organisme] Association autorisée :
6. En Allemagne, une chambre d'auberge à deux lits évoque tout de suite, à l'œil et à la pensée, l'idée de l'abri d'un mari et d'une femme, l'idée d'un ménage. Tout jusqu'aux rideaux d'un blanc virginal, parle d'un amour honnête, consacré, autorisé. En France, c'est toujours un amour illégitime que ça représente. On voit aux murs, sur les meubles, l'ombre et la trace d'un enlèvement ou d'un monsieur avec sa maîtresse. D'où vient ce caractère? Je ne sais.
E. et J. DE GONCOURT, Journal, 1861, p. 952.
PARAD. a) (Quasi-)synon. accepté, accordé, admis, approuvé. b) Anton. défendu, désapprouvé, refusé.
2. P. ext., domaine moral, idéol., etc. Qui trouve une justification plus ou moins abusive dans une licence implicite.
a) [Le suj. désigne une pers.] :
7. ... il adressait les discours les plus irrésistibles à la belle Clélia. Mais le lendemain, à midi, il la trouva d'une mélancolie tellement sombre, elle était si pâle, elle dirigeait sur lui des regards où il lisait quelquefois tant de colère, qu'il ne se sentit pas assez autorisé pour lui adresser une question sur la sérénade; il craignit d'être impoli.
STENDHAL, La Chartreuse de Parme, 1839, p. 313.
b) [Le suj. désigne une chose] :
8. L'histoire entière de son mariage revenait, dans ses phrases courtes, lâchées par lambeaux : les trois hivers de chasse à l'homme, les garçons de tous poils aux bras desquels on la jetait, les insuccès de cette offre de son corps, sur les trottoirs autorisés des salons bourgeois; puis, ce que les mères enseignent aux filles sans fortune, tout un cours de prostitution décente et permise, les attouchements de la danse, ...
ZOLA, Pot-Bouille, 1882, p. 334.
PARAD. (Quasi-)synon. facilité, favorisé, justifié, toléré.
III.— Emploi subst. [En constr. d'appos.] Qqn ou qqc. d'autorisé (cf. PÉGUY, L'Argent, 1913, p. 1228 : quelqu'un d'autorisé (...) un homme en place; PROUST, Le Côté de Guermantes 1, 1920, p. 256 : quelque chose d'autorisé, de prescrit).
STAT. — Fréq. abs. littér. :678. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 1 076, b) 920; XXe s. : a) 819, b) 978.

Encyclopédie Universelle. 2012.