autel [ otɛl ] n. m.
1 ♦ Dans l'Antiquité, Tertre de gazon, table de pierre à l'usage des sacrifices offerts aux dieux. Dresser, élever un autel. Autel domestique. ⇒ laraire. « On dresse deux autels de gazon. L'encens fume, le sang des victimes coule » (Fénelon). — Loc. littér. Dresser, élever des autels à qqn, l'égaler à une divinité. Placer qqn sur un autel (cf. Mettre sur un piédestal). « La chute de l'objet aimé est d'autant plus profonde qu'ils l'avaient érigé sur un plus sublime autel » (F. Mauriac).
2 ♦ Liturg. Table où l'on célèbre la messe. L'autel d'une église. Les autels d'une cathédrale. L'autel principal se dresse au milieu du chœur dans le sanctuaire. Maître-autel. ⇒ maître (IV, 4o). — Table d'autel. Peinture d'autel : retable. Pierre d'autel : partie de l'autel, consacrée par l'évêque, contenant les reliques. Autel portatif : pierre consacrée qui peut être transportée hors de l'église pour célébrer la messe. — Loc. S'approcher de l'autel : communier. — Fig. Vieilli Aller à l'autel : se marier. Conduire, suivre une personne à l'autel, l'épouser.
3 ♦ L'AUTEL : la religion, l'Église. Le trône et l'autel.
⊗ HOM. Hôtel.
● autel nom masculin (latin ecclésiastique altare) Dans l'Antiquité, construction en pierre de forme cylindrique ou quadrangulaire, sur laquelle on déposait les offrandes à la divinité. Dans le culte catholique, table de pierre ou de bois sur laquelle est célébrée la messe. Littéraire. La religion, l'état ecclésiastique, l'Église (avec majuscule) : Le Trône et l'Autel. Thermique Petit mur limitant un foyer du côté de la sortie des gaz de combustion, et par-dessus lequel ces gaz doivent passer pour pénétrer dans le four ou dans les carneaux de la chaudière. ● autel (expressions) nom masculin (latin ecclésiastique altare) Littéraire. Conduire une personne à l'autel, l'épouser. S'approcher de l'autel, aller communier. Autels de la patrie, symboles du culte nouveau élevés pendant l'époque révolutionnaire, notamment à Paris (Champ-de-Mars). ● autel (homonymes) nom masculin (latin ecclésiastique altare) hôtel nom masculin
autel
n. m.
d1./d ANTIQ Table destinée aux sacrifices.
d2./d Dans les rites chrétiens, table consacrée sur laquelle se célèbre la messe.
d3./d Autel des ancêtres: V. ancêtre.
⇒AUTEL, subst. masc.
I.— RELIGION
A.— [Dans l'Antiq.]
1. Tertre, table exhaussée sur lesquels on déposait les offrandes à la divinité, on offrait les sacrifices aux dieux :
• 1. Ces tumulus restés blancs, malgré les années, de la blancheur du corail, et surmontés de grands arbres noirs, — évoquent les souvenirs de la terrible religion du passé; c'étaient aussi les autels où les victimes humaines étaient immolées à la mémoire des morts.
LOTI, Le Mariage de Loti, 1882, p. 88.
• 2. Les iahvéistes d'Israël (...) avaient pour principe fondamental que l'autel doit être en plein air et formé de pierres non dégrossies. D'autres fois, l'autel n'était qu'un entassement de mottes de terre.
E. RENAN, Hist. du peuple d'Israël, t. 2, 1889, p. 258.
SYNT. Autels funéraires. Autels érigés sur la tombe des morts. Autels votifs. Autels consacrés à une divinité en reconnaissance de bienfaits reçus.
— P. anal. [Religions animistes, etc.] Tout dispositif remplissant une fonction religieuse semblable.
2. P. métaph. ou au fig.
a) Autel, symbole d'adoration, d'idolâtrie, de culte, de vénération, d'amour :
• 3. Ô femme! Étrange objet de joie et de supplice!
Mystérieux autel où, dans le sacrifice,
On entend tour à tour blasphémer et prier!
MUSSET, Rolla, 1833, p. 20.
• 4. ... le rocher sacré de l'Acropole (...) resta debout comme l'autel du génie humain au milieu des solitudes et des ruines qu'avait faites la barbarie plus que le temps...
T. GAUTIER, Guide de l'amateur au Musée du Louvre, 1872, p. 197.
♦ Dresser, élever des autels à qqn. Rendre à quelqu'un les honneurs que l'on voue à une divinité :
• 5. Et croit-on que les démagogues qui crient à la liberté lui élèvent un autel dans leur cœur?
CHATEAUBRIAND, Correspondance gén., t. 2, 1789-1824.
b) Autel, symbole de sacrifice, d'immolation :
• 6. Tous les mariages du monde se célèbrent d'une manière identique, avec le même cortège obligé de diners et de réceptions. Il n'y a de différence que dans la valeur de l'idéal sacrifié sur l'autel des convenances par la fiancée.
P. BOURGET, L'Irréparable, 1884, p. 130.
• 7. ... C'est un symbole ce mariage [de M. de Quinsac avec Camille Duvillard]. L'apothéose de la bourgeoisie (...) la vieille noblesse sacrifiant un de ses fils sur l'autel du veau d'or...
ZOLA, Paris, t. 2, 1898, p. 191.
SYNT. Autel de la Patrie. Mourir sur l'autel de la Patrie. Mourir pour le salut de sa patrie :
• 8. C'est un grand thème cher aux poètes que celui des méditations de Julien [l'Apostat] (...) qui voulut défendre les autels de la patrie, quand les dieux de l'empire s'y mouraient.
BARRÈS, Mes cahiers, t. 9, 1912, p. 102.
B.— [Culte chrét., et en partic. culte cath.]
1. Table où l'on célèbre le sacrifice de la messe :
• 9. Enfin, je dus prendre à moi tout seul le fils d'Yves, que je tremblais de briser dans mes mains inhabiles, monter les marches de l'autel avec ce précieux petit fardeau, et lui faire embrasser la nappe blanche sur laquelle pose le saint sacrement.
LOTI, Mon frère Yves, 1883, p. 198.
• 10. « Lorsque je regarde l'autel, ce ne sont pas des cierges allumés, des draps et des fleurs d'or, c'est la majesté romaine que je vois. Le prêtre, les fidèles, tous sont assemblés là en qualité de catholiques romains; autant dire, de Romains, n'est-ce pas? ... »
LARBAUD, Fermina Marquez, 1911, p. 125.
SYNT. Maître-autel. Autel principal. Le sacrifice de l'autel. La messe. Le sacrement de l'autel. L'Eucharistie. S'approcher de l'autel. a) [En parlant du prêtre] Célébrer la messe. b) [En parlant des fidèles] Recevoir la communion.
— En partic. L'autel devant lequel, généralement pendant la messe, se célèbre le mariage religieux.
SYNT. Aller à l'autel. Se marier. Conduire, mener, suivre (celle qui sera son épouse, celui qui sera son époux) à l'autel. Épouser quelqu'un.
2. P. méton. La religion, le culte, l'Église, le clergé.
a) Le trône et l'autel. Le pouvoir temporel et le pouvoir spirituel, la monarchie et l'Église :
• 11. « ... ils vont la couvrir de moines et de prêtres, bien plus par hypocrisie que par ferveur, tant ils sont persuadés et tant il est vrai que le trône et l'autel sont des alliés naturels, indispensables pour enchaîner le peuple et l'abrutir... »
LAS CASES, Le Mémorial de Sainte-Hélène, t. 1, 1823, p. 816.
b) Élever autel contre autel. Provoquer un schisme dans l'Église; p. ext. former une entreprise rivale.
II.— P. anal., TECHNOL. [Dans une chaudière, un four] Demi-cloison en briques réfractaires établie au fond du foyer pour forcer la flamme à remonter avant de passer dans les tubes (d'apr. SOÉ-DUP. 1906).
PRONONC. ET ORTH. — 1. Forme phon. :[] ou [o-]. PASSY 1914, BARBEAU-RODHE 1930, Pt ROB. et WARN. 1968 donnent les deux possibilités de prononc. PASSY note une durée mi-longue sur la 1re syll. dans le cas de [o] fermé. DUB., Harrap's 1963 et Pt Lar. 1968 transcrivent uniquement [o]. Cf. aussi les dict. hist. Pour [] ouvert ou [o] fermé à l'initiale, cf. augmenter. Cf. aussi BUBEN 1935, p. 54, § 44. 2. Homon. : hôtel. FÉR. Crit. t. 1 1787 souligne au sujet du mot : ,,Il difère d'hôtel et pour l'orthogr. et pour la prononc. et pour la signification``.
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. a) Au propre, fin XIe s. alter « (dans la relig. chrét.) table où l'on célèbre la messe » (Alexis, strophe 34, éd. Paris et Pannier, Paris, 1872, p. 147 : Deus fist l'imagene por soe amor parler Al servitor qui serveit al alter); ca 1100 autel « id. » (Roland, ms. Châteauroux, éd. Foerster, Heilbronn, 1883, p. 365 : mot riche ofrande a desus lautel mise); b) 1644 Antiq. « sorte de table destinée à l'usage des sacrifices » (CORNEILLE, Pompée, III, 2 ds LITTRÉ : Cependant à Pompée élevez des autels; Rendez-lui les honneurs qu'on rend aux immortels); 2. a) av. 1662 fig. autel « symbole de la relig. chrét. et du ministère des prêtres » (PASCAL ds RICH. 1680 : Il est juste que ceux qui servent à l'autel, vivent de l'autel); b) 1669 « symbole de la pers. aimée (lang. amoureux class.) » (MOLIÈRE, Tartuffe, III, 3 ds LITTRÉ : Ils n'ont point de faveur qu'ils n'aillent divulguer, Et leur langue indiscrète, en qui l'on se confie, Déshonore l'autel où leur cœur sacrifie); c) 1674 (BOILEAU, Art poétique, IV, ibid. : A sa gloire en cent lieux fit dresser des autels).
Empr. au lat. altare, surtout au plur. en lat. class. altaria « lieu élevé réservé aux sacrifices » (PACUVIUS, Trag. 233 ds TLL s.v., 1725, 68); empl. plutôt au sing. par les aut. chrét., en réf. à l'A. T. (Itala, Gen., 20, 24, ibid., 1727, 68) ou au culte chrét. (TERTULLIEN, Orat., 11, ibid., 1728, 29); cf. avec 2 a, ST JÉRÔME, Quaest. hebr. in gen., p. 71, ibid., 1728, 57. Le chang. de la finale -er (Alexis, supra) en -el est dû prob. à une substitution du suff. -el à la finale -er, rare dans des termes désignant des objets concrets (cette substitution s'explique peut-être par une attraction paronymique avec ostel « hôpital, hôtel » à une époque où les Hôtels-Dieu étaient des maisons religieuses); le chang. de suff. a pu être favorisé par la confusion des termin. -els et -ers devenues -er au cas suj. sing. et au cas régime plur. (cf. PH. DE THAÜN, Bestiaire, éd. Walberg, 2267 : alters rimant avec tels; v. aussi POPE, § 398).
STAT. — Fréq. abs. littér. :3 286. Fréq. rel. littér. XIXe s. : a) 6 916, b) 5 207; XXe s. : a) 5 088, b) 2 220.
BBG. — Archéol. chrét. 1924. — BACH.-DEZ. 1882. — BAL.-MAQ. 1968. — Bible 1912. — BOUILLET 1859. — BOUYER 1963. — Canada 1930. — CHABAT 1881. — CHESN. 1857. — COHEN 1946, p. 53. — DAINV. 1964. — DARM. Vie 1932, p. 50. — DHEILLY 1964. — Divin. 1964. — DUPIN-LAB. 1846. — DUVAL 1959. — Encyclop. méthod. Mécan. t. 1 1782. — Foi t. 1 1968. — FRANCE 1907. — GAY t. 1 1967 [1887]. — GOUG. Lang. pop. 1929, p. 90. — GRUSS 1952. — JOSSIER 1881. — LABORDE 1872. — LACR. 1963. — LARCH. Suppl. 1880. — LAVEDAN 1964. — LE ROUX 1752. — MARCEL 1938. — NOËL 1968. — Pol. 1868. — POPE 1961 [1952], § 398. — SOÉ-DUP. 1906. — ST-EDME t. 2 1825. — Théol. bibl. 1970. — Théol. cath. t. 1, 2 1909. — VIOLLET 1875.
autel [otɛl; ɔtɛl] n. m.
ÉTYM. V. 1080; alter, fin XIe; du lat. altare, de altus « haut ».
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1 Dans l'Antiquité, Tertre de gazon, table de pierre à l'usage des sacrifices offerts aux dieux. || Dresser, élever un autel aux dieux. || Autel domestique. ⇒ Laraire. || Autel funéraire. || Autel votif. || Autel du feu sacré. ⇒ Foyer, pyrée. || Autel des sacrifices, des holocaustes. || Immoler une victime sur l'autel des holocaustes. || Déposer les offrandes sur l'autel. || Autel consacré à Jupiter. || Briser un autel. || Profaner, souiller un autel.
1 Et Yahweh dit à Moïse : « (…) Tu m'élèveras un autel de terre, sur lequel tu offriras tes holocaustes et tes sacrifices pacifiques, tes brebis et tes bœufs (…) Si tu m'élèves un autel de pierre, tu ne le construiras point en pierres taillées, car en levant ton ciseau sur la pierre, tu la rendrais profane (…) »
Bible (Crampon), Exode, XX, 24-25.
2 Tels furent les dons des princes d'Israël pour la dédicace de l'autel, le jour où on l'oignit (…)
Bible (Crampon) Nombres, VIII, 84.
3 J'ai profané leur temple et brisé leurs autels (…)
Corneille, Polyeucte, V, 3.
4 En vain sur les autels ma main brûlait l'encens (…)
Racine, Phèdre, I, 3.
5 On verra de David l'héritier détestable
Abolir tes honneurs, profaner ton autel,
Et venger Athalie, Achab et Jézabel (…)
Racine, Athalie, V, 6.
6 « Si, dans un sacrifice auguste et solennel,
Une fille du sang d'Hélène,
De Diane, en ces lieux, n'ensanglante l'autel (…) »
Racine, Iphigénie, I, 1.
7 On dresse deux autels de gazon. L'encens fume, le sang des victimes coule.
Fénelon, Télémaque, 24.
8 La maison d'un Grec ou d'un Romain renfermait un autel; sur cet autel il devait toujours y avoir un peu de cendre et des charbons allumés (…) car si le feu s'éteignait, c'était un dieu qui cessait d'être.
Fustel de Coulanges, la Cité antique, I, 3.
9 L'autel du feu sacré fut personnifié; on l'appela estia, Vesta; le nom fut le même en latin et en grec, et ne fut pas d'ailleurs autre chose que le mot qui dans la langue commune et primitive désignait un autel.
Fustel de Coulanges, la Cité antique, I, 3.
10 C'était là (sur le parvis des prêtres du temple de Salomon) que se trouvait l'autel des holocaustes au feu perpétuel (…)
Daniel-Rops, Peuple de la Bible, III, 2, p. 196.
♦ ☑ Loc. littér. Dresser, élever des autels à qqn (au propre ou au fig.), à la gloire de qqn, l'égaler à une divinité. ☑ Mériter des autels, des honneurs extraordinaires.
11 Cependant à Pompée élevez des autels;
Rendez-lui les honneurs qu'on rend aux immortels (…)
Corneille, Pompée, III, 2.
12 L'apologue est un don qui vient des immortels,
Ou, si c'est un présent des hommes,
Quiconque nous l'a fait mérite des autels.
La Fontaine, À Mme de Montespan.
13 Nous sommes trois, Diderot, d'Alembert et moi, qui vous dressons des autels (…)
Voltaire, Lettre à Catherine II, 8.
14 L'antiquité eût élevé des autels à ce vaste et puissant génie (Franklin) qui, au profit des mortels, embrassant dans sa pensée le ciel et la terre, sut dompter la foudre et les tyrans (…)
Mirabeau, Collection, t. III, p. 394.
♦ Par métaphore. Objet d'adoration, d'idolâtrie, d'amour, de culte, de vénération.
15 Donc tu fais de toi l'axe et le sommet des êtres !
Ton ventre est ton autel et tes sens sont tes prêtres (…)
Hugo, la Légende des siècles, XLIV, « Passé et avenir ».
16 Toute femme est un autel, la chose pure, la chose sainte, où l'homme, ébranlé par la vie, peut à chaque heure trouver la foi, retrouver sa propre conscience, conservée plus pure qu'en lui.
Michelet, la Femme, p. 163.
♦ ☑ Loc. métaphorique. Mettre, placer, élever sur un autel. → Mettre sur un piédestal.
17 (…) la chute de l'objet aimé est d'autant plus profonde qu'ils l'avaient érigé sur un plus sublime autel; leur idéalisme déçu a de terribles retours.
F. Mauriac, le Jeune Homme, p. 46.
18 L'humilité est l'autel sur lequel Dieu veut qu'on lui offre des sacrifices.
La Rochefoucauld, Maximes, 537.
19 (…) La terre entière, continuellement imbibée de sang, n'est qu'un autel immense où tout ce qui vit doit être immolé sans fin, sans mesure, sans relâche, jusqu'à la mort de la mort.
J. de Maistre, les Soirées de St-Pétersbourg, 7e entretien.
20 Il écrivit ces lignes un peu pour se libérer de la hargne, pour immoler quelqu'un symboliquement, sur l'autel de la colère.
G. Duhamel, le Voyage de P. Périot, V.
♦ Autel de la patrie : autel symbolisant la patrie. || Un colossal autel de la patrie fut érigé au milieu du Champ-de-Mars pour la fête de la Fédération (1790).
21 Au centre de cette cour, un « autel de la patrie » se dressait, que le général (Bonaparte) viendrait saluer (…)
Louis Madelin, Hist. du Consulat et de l'Empire, t. II, 15.
♦ (1735, Le Roux). Spécialt (vx). || L'autel de Vénus, de l'amour, d'Éros…, absolt, l'autel : les parties génitales (de la femme), et, par ext., toute partie du corps utilisée érotiquement (syn. : temple).
21.1 Tantôt il (le membre viril) se niche là (…) c'est sa route ordinaire (…) la bouche, le sein, les aisselles lui présentent souvent encore des autels où brûle son encens (…)
Sade, la Philosophie dans le boudoir, p. 32.
2 Table où l'on célèbre la messe catholique. || L'autel d'une église, d'une basilique, d'une chapelle. || L'autel principal (ou maître-autel) se dresse au milieu du chœur dans le sanctuaire ordinairement entouré d'une balustrade (⇒ Chancel, table). — Table d'autel. || Pierre d'autel : pierre sur laquelle le prêtre consacre et qui a été auparavant consacrée par un évêque. — On scelle dans la pierre d'autel les reliques que tout autel doit contenir. || Autel portatif : pierre consacrée qui peut être transportée hors de l'église pour célébrer la messe en pleine campagne. || Autel temporaire. ⇒ Reposoir. || Coffre d'autel des premiers chrétiens. || Le tabernacle renfermant le ciboire, est placé au-dessus de la table de l'autel. || Canon d'autel. || Décoration, ornements de l'autel. ⇒ Baldaquin (ciborium), chandelier, cierge, custode, dais, diptyque, gradin, nappe, parement, retable, triptyque, vase. || Parer le devant d'un autel. || Linge d'autel. ⇒ Corporal. || Le côté droit de l'autel : le côté de l'Épître. || Le côté gauche de l'autel : le côté de l'Évangile. || Une crédence est placée à droite de l'autel. — Sacrifice de l'autel. ⇒ Messe. || Le saint sacrement de l'autel. ⇒ Eucharistie, sacrement.
22 Un prêtre fervent est à l'autel le ministre de toutes les grâces répandues sur le corps de l'Église (…)
Massillon, Conférences, Excellence du sacerdoce.
23 Et ces autels chrétiens, modelés comme des tombeaux antiques, et ces images du soleil vivant renfermées dans nos tabernacles (…)
Chateaubriand, le Génie du christianisme, IV, I, 2.
24 Alors le sacrificateur monte à l'autel, s'incline, et baise avec respect la pierre qui, dans les anciens jours, cachait les os des martyrs.
Chateaubriand, le Génie du christianisme, IV, I, 6.
24.1 (…) un très bel autel roulant, recouvert de plaques d'argent gravé, don d'une grande dame, que l'on ne risquait d'ailleurs que pendant les pèlerinages riches, de crainte que l'humidité ne l'abimât.
Zola, Lourdes, p. 4.
25 (…) elle s'assoupit doucement à la langueur mystique qui s'exhale des parfums de l'autel (…)
Flaubert, Mme Bovary, I, 6.
♦ Maître-autel : l'autel principal (d'une église). ⇒ Maître (cit. 108 et supra).
25.1 Une grille toute dorée, transparente comme une dentelle, fermait le chœur, où le maître-autel, de marbre blanc, couvert de sculptures, avait une somptuosité de candeur virginale.
Zola, Lourdes, p. 123.
♦ ☑ Loc. S'approcher (cit. 36, 62) de l'autel (en parlant des fidèles) : communier. — (En parlant du prêtre). Dire la messe.
♦ ☑ Loc. fig. (vieilli). Aller à l'autel : se marier. ☑ Conduire, suivre une personne à l'autel, l'épouser. || Mener (1. Mener, cit. 5) une femme à l'autel. ☑ Traîner une personne à l'autel, l'épouser contre son gré.
26 Venez, et qu'à l'autel ma promesse accomplie
Par des nœuds éternels l'un à l'autre nous lie.
Racine, Mithridate, IV, 4.
27 On attendait la dispense de Rome pour aller à l'autel (…)
Marmontel, Mémoires, VIII.
3 Fig. || L'autel : la religion, l'Église. || Le trône et l'autel.
28 Et les droits de l'autel sont avant ceux du trône (…)
François Raynouard, les États de Blois, II, 5.
♦ Par métaphore du sens 1. ☑ Relever les autels : restaurer le culte chrétien.
29 (…) s'il (Napoléon) a « relevé les autels », c'est qu'il a voulu que reprît vigueur la morale chrétienne — ce qu'il appelait « la religion des Dix Commandements ».
Louis Madelin, Hist. du Consulat et de l'Empire, t. IV, 12.
♦ ☑ Loc. Élever autel contre autel : faire un schisme dans l'Église. — Par ext. Former une entreprise rivale.
30 On élève autel contre autel (…)
♦ ☑ Prov. Le prêtre vit de l'autel. ☑ Qui sert à l'autel doit vivre de l'autel : chacun vit de sa profession.
31 Le prêtre, dit saint Paul, doit vivre de l'autel.
♦ ☑ Ami jusqu'aux autels : ami à tout faire, excepté à agir contre la religion, contre la conscience.
❖
HOM. Hôtel.
Encyclopédie Universelle. 2012.