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atterrage

atterrage [ ateraʒ ] n. m.
aterrage 1542; de atterrer « aborder »
Mar.
1Espace de la mer situé au voisinage de la terre. parages.
2(1702) Lieu où l'on peut prendre terre. « ce littoral ne présentait aucun atterrage » (Jules Verne).

atterrage nom masculin (de atterrer, au sens de aborder) Approche de la première terre rencontrée après un trajet long-courrier. Trait particulier de cette terre permettant de contrôler la position.

⇒ATTERRAGE, ATTÉRAGE, subst. masc.
MARINE
A.— Espace de la mer voisin des terres. Synon. approches :
1. J'ai navigué dans la Manche, la Méditerranée, la mer Baltique, l'océan Atlantique et l'océan Indien, et j'ai remarqué que la plupart des sondes que l'on y prenait aux attérages, même hors de la vue de terre, amenaient du fond une vase onctueuse et verdâtre, qui devait évidemment son origine aux végétaux.
BERNARDIN DE SAINT-PIERRE, Harmonies de la nature, 1814, p. 83.
2. Sous nos latitudes, la pêche à la dérive débute vers la mi-février dans les parages sud-est de Bishop Rock et sur les atterrages de la Cornouaille anglaise. Puis elle se continue sur les bancs de la Grande-Sole et sur le Hand Bank au sud-ouest de l'Irlande. Enfin, à partir du mois de mai et jusqu'au début juillet, les dériveurs se retrouvent au large de l'île d'Ouessant.
A. BOYER, Les Pêches mar., 1967, p. 66.
Rem. Dans ce sens s'emploie surtout au pluriel.
Être à l'atterrage. ,,[Être] aux approches d'une terre (...) même avant d'être à portée de l'apercevoir`` (BOUILLET 1859).
B.— Action d'arriver de la haute mer dans le voisinage d'une terre; action d'atterrer (cf. atterrer II A). Faire son atterrage. Synon. usuel atterrissage :
3. 32. Terre des Arsacides, découverte par Surville en 1769.
Surville eut la première vue de ces terres le 7 octobre 1769; elles lui parurent très-élevées et couvertes de bois. Au moment de la découverte, la latitude du vaisseau était de 6 degrés 57 minutes sud, et sa longitude estimée, de 152 degrés 28 minutes à l'orient de Paris : mais cette longitude corrigée sur celle de la Nouvelle-Zélande, déterminée par le capitaine Cook, et où Surville aborda par la suite, devait être de 153 degrés 45 minutes au point de son attérage, qui est de quelques lieues seulement dans le nord-ouest de son port Praslin. Il longea la côte dans la direction de l'est-sud-est, et trouva un port formé par un assemblage d'îles, où il mouilla, et qu'il nomma Port Praslin. Il avait rencontré sur sa route, depuis son attérage jusqu'à ce port, un grand nombre de petites îles qui paraissaient, à la première vue, faire partie du continent, mais qu'il reconnut ensuite pour être des îles distantes d'environ trois lieues de la grande terre; le vendredi 13, il mouilla dans le port Praslin, ...
Voyage de La Pérouse, t. 1, 1797, p. 114.
SYNT. Atterrage aux îles de..., sur une île.
Rem. Lar. 19e, s.v. atterrage, ajoute : ,,Ce mot est presque remplacé aujourd'hui par le mot atterrissage.``
P. méton. Lieu où l'on aborde, où l'on peut prendre terre :
4. Cyrus Smith croyait alors que le rivage occidental pouvait offrir refuge, soit à un bâtiment en détresse, soit à un navire en cours régulier de navigation; mais, du moment que ce littoral ne présentait aucun atterrage, il fallait chercher sur celui du sud de l'île ce qu'on n'avait pu trouver sur celui de l'ouest.
VERNE, L'Île mystérieuse, 1874, p. 249.
5. Nous abordâmes à un des rares atterrages...
A. ARNOUX, Rhône, mon fleuve, 1944.
Rem. Ce sens n'est pas donné par les dict. et ne semble pas reçu en mar. Fréq. chez J. VERNE, Vingt mille lieues sous les mers, 1870, p. 133, 226; J. VERNE, Les Enfants du capitaine Grant, t. 3, 1868, p. 74.
SYNT. Atterrage praticable; atterrages semés d'écueils; chercher des atterrages, mouiller sur les atterrages, ne présenter aucun atterrage, observer les atterrages.
PRONONC. ET ORTH. — 1. Forme phon. :[]. 2. Forme graph. — Les dict. mod. enregistrent la forme atterrage. 3. Hist. — Ac. 1798 note attérage (cf. aussi FÉR. Crit. t. 1 1787). LAND. 1834 écrit ,,attérage et mieux atterrage`` alors que BESCH. 1845 admet atterrage ou attérage. Lar. 19e consacre une vedette à la forme attérage sous laquelle il précise : ,,Fausse orthographe du mot atterrage`` et répète que ,,quelques-uns écrivent à tort attérage``. FÉL. 1851 transcrit la 2e syll. du mot avec [e] fermé (cf. aussi LAND. 1834 où [e] fermé correspond à é accent aigu de attérage).
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. 1542 « action d'approche d'une terre » (GARCIE, Grant Routtier, préf. ds GDF. Compl. : L'aterrage des regions et coustes d'Espaigne); 2. 1702 « lieu où l'on doit prendre terre » (Aubin ds JAL2 : aterrage, c'est l'endroit où l'on vient renconnoître la terre, en revenant de quelque voiage).
Dér. de atterrer étymol. 2; suff. -age.
STAT. — Fréq. abs. littér. :32.
BBG. — BARBER. 1969. — BOUILLET 1859. — DAINV. 1964. — GUILB. Aviat. 1965. — GRUSS 1952. — JAL 1848. — LE CLÈRE 1960. — Mots rares 1965. — WILL. 1831.

atterrage [atɛʀaʒ] n. m.
ÉTYM. 1542, aterrage; de 2. atterrer.
Marine.
1 Espace de la mer situé au voisinage de la terre. Parage.
1 Dès lors, le navire, fuyant sous le vent, avait dû être chassé sur les atterrages de l'île Mas a Tierra, au lieu de dériver librement dans le vide marin de cent soixante-dix milles qui s'étend entre cette île et la côte chilienne.
M. Tournier, Vendredi…, p. 16.
(En parlant d'un étang, d'un lac). Voisinage du bord.
2 Bientôt, voici qu'il s'aventurait, par les sentiers sombres, vers la retraite de ses chanteurs préférés — vers l'étang dont l'eau peu profonde, et bien sondée en tous endroits, ne lui dépassait pas la ceinture. Et, sous les voûtes de feuillée qui en avoisinaient les atterrages, il assourdissait son pas, au tâter des branches mortes.
Villiers de L'Isle-Adam, Tribulat Bonhomet, p. 15.
2 (1542). Action d'atterrer, d'arriver dans le voisinage d'une terre.
3 (…) lorsque vient le moment de s'en rapprocher (de la côte), ces atterrages constituent précisément les épisodes délicats du voyage (…)
J.-R. Bloch, Sur un cargo, p. 199.
3 (1702). Lieu où l'on peut prendre terre. || Un atterrage difficile, praticable. || Des atterrages bien reconnus.
4 Cyrus Smith croyait alors que le rivage occidental pouvait offrir refuge, soit à un bâtiment en détresse, soit à un navire en cours régulier de navigation; mais, du moment que ce littoral ne présentait aucun atterrage, il fallait chercher sur celui du sud de l'île ce qu'on n'avait pu trouver sur celui de l'ouest.
J. Verne, l'Île mystérieuse, t. I, p. 355.
5 Le pilote avait disposé ses feux de position, — précaution indispensable à prendre dans ces mers très fréquentées aux approches des atterrages. Les rencontres de navires n'y étaient pas rares, et, avec la vitesse dont elle était animée, la goélette se fût brisée au moindre choc.
J. Verne, le Tour du monde en 80 jours, p. 174.

Encyclopédie Universelle. 2012.