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aspérité

aspérité [ asperite ] n. f.
asperiteit fin XIIe; lat. asperitas, de asper
1Rare État de ce qui est âpre (I, 1o), inégal et rude au toucher.
Fig. et littér. Rudesse désagréable. Aspérité de la voix, du caractère ( âpreté) .
2cour. (généralt au plur.) Parties saillantes d'une surface inégale. rugosité, saillie. Les aspérités du sol. « Aux aspérités du roc pendaient de longues et fines végétations » (Hugo).
⊗ CONTR. 2. Poli. Douceur.

aspérité nom féminin (latin asperitas) Inégalité, rugosité, saillie qui donne de la rudesse à une surface : Les aspérités du sol, d'un rocher. Littéraire. Rudesse désagréable : Sa voix avait une certaine aspérité.aspérité (synonymes) nom féminin (latin asperitas) Inégalité, rugosité, saillie qui donne de la rudesse à une...
Synonymes :
- âpreté
- inégalité
Contraires :
- égalité
- poli

aspérité
n. f. Petite saillie qui rend une surface inégale, rude. Les aspérités d'un rocher.

⇒ASPÉRITÉ, subst. fém.
(Qualité de) ce qui est âpre.
A.— Domaine des sensations
1. Domaine de la vue, du toucher. [En parlant du cont. géogr., d'un obj.] :
1. Cette route pénible, effrayante, se prolonge toujours : malgré tous ses efforts, Malek Adhel n'en peut sauver la fatigue à Mathilde; il ne la quitte point; souvent il essaie de la porter, mais la difficulté du chemin ne le lui permet pas toujours; son habit de bure la défend mal contre l'âpreté des rocs; ils froissent sa peau délicate, et obligée de les embrasser pour appuyer ses pas, leurs aspérités rudes et aiguës déchirent ses mains.
Mme COTTIN, Mathilde, t. 2, 1805, p. 280.
2. La vision du grand Hollandais [Rembrandt] s'arrête aux rugosités des vêtements, aux aspérités des vieux visages, aux callosités des mains plébéiennes.
A. RODIN, L'Art, 1911, pp. 136-137.
Spécialement
ANAT. [En parlant surtout d'une surface osseuse] :
3. Signalons chez le cheval les plaies de la muqueuse de la face interne des joues occasionnées par des meurtrissures provoquées par les aspérités des molaires. Ces dents s'usent très irrégulièrement et forment au bord externe de leur surface de frottement de petites pointes acérées après lesquelles la muqueuse se déchire, avec de petites érosions.
E. GARCIN, Guide vétér., 1944, p. 46.
BOTANIQUE :
4. Beaucoup de plantes très-velues naturellement, y deviennent glabres, ou à peu près; quantité de celles qui étoient couchées et traînantes, y voient redresser leur tige; d'autres y perdent leurs épines ou leurs aspérités; d'autres encore, de l'état ligneux et vivace que leur tige possédoit dans les climats chauds qu'elles habitoient, passent, dans nos climats, à l'état herbacé, ...
LAMARCK, Philos. zool., t. 2, 1809, p. 226.
2. Domaine de l'ouïe :
5. On n'avait qu'à lui jouer des rêveries placides, ou de ces pages bavardes, qui parlent pour ne rien dire; il n'en manque pas en musique : ce morceau de Goldmark, par exemple, dont le vieil horloger disait tout à l'heure, avec un sourire ravi : « C'est joli. Il n'y a pas d'aspérités. Tous les angles sont arrondis... »
R. ROLLAND, Jean-Christophe, L'Aube, 1904, p. 62.
B.— Au fig.
1. [En parlant d'une pers., de son caractère] :
6. La politesse est une sorte d'émoussoir qui enveloppe les aspérités de notre caractère, et empêche que les autres n'en soient blessés. Il n'est jamais permis de s'en dépouiller, même pour lutter contre les gens grossiers. Il y a de la bonne grâce et une sorte d'urbanité à commencer avec les hommes par l'estime et la confiance.
J. JOUBERT, Pensées, t. 1, 1824, p. 254.
2. [En parlant d'une chose abstr.] Aspérité du style :
7. De cette observation attentive du langage campagnard et paysanesque, combinée avec beaucoup de lecture (...) est résulté chez Topffer ce style composite et individuel que nous goûtons sans nous en dissimuler les imperfections et les aspérités, mais qui plaît par cela même qu'il est naturel en lui et plein de saveur.
SAINTE-BEUVE, Causeries du lundi, t. 8, 1851-62, p. 426.
Rem. NYSTEN 1814 distingue âpreté de aspérité : ,,Il diffère de aspérité qui s'entend seulement de ce qui est rude au toucher, au lieu qu'on dit l'âpreté d'un fruit en parlant de son goût âpre, l'âpreté du froid, etc.`` Il semble que cette distinction ne soit (plus) guère valable. Les attest. montrent que âpreté et aspérité ont à peu près les mêmes possibilités d'emploi (avec une fréquence moindre pour ce dernier). Il faut noter toutefois que âpreté présente un caractère plus abstr. (cf. ex. 1) et que aspérité désigne davantage une réalité concr., notamment au plur. (= saillie), gardant un rapport très net avec la signif. originelle jusque dans l'emploi figuré.
PARAD. a) (Quasi-)synon. accident, arête, bosse, crête, défaut, dénivellation, dent, différence, disparate, dureté, écart, heurt, inégalité, pic, protubérance, relief, rudesse, saillant, saillie, sécheresse. b) Anton. amabilité, courtoisie, délicatesse, douceur, égalité, facilité, indulgence, lisse, monotonie, onction, perfection, platitude, poli, régularité, souplesse, uni, uniformité.
PRONONC. :[].
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. Fin XIIe s. fig. « état de ce qui est rude, âpre », trad. (Moralités sur Job, éd. W. Foerster, 306, 34 ds T.-L. : les plaies des deleiz devons nos terdre par l'asperiteit de penitence) — début XIVe s. ds GDF.; repris dep. Ac. 1762; 2. av. 1589 « état de ce qui est rude au toucher » (BERNARD PALISSY, Abus des Medecins ds Dict. hist. Ac. fr. : Les medecins ordonnent les pierres sur l'estomac qui n'ont nulle aspirité, odeur, saveur, ny force); av. 1788 « état de ce qui, dans sa surface, offre des aspérités » (cont. géogr.) (BUFFON, Époques de la Nature, ibid. : Il y a de fort bons chevaux dans toutes les îles de l'Archipel : ceux de l'île de Crête étaient en grande réputation chez les anciens pour l'agilité et la vitesse, cependant aujourd'hui on s'en sert peu dans le pays même, à cause de la trop grande aspérité du terrain, qui est presque partout fort inégal et fort montueux); d'où 3. 1726 « partie saillante d'une surface inégale » (cont. méd.) (Mém. de Trévoux ds Trév. 1752 : Aspérité [...] On fut surpris de voir que le cœur du P. Marquet, Jésuite, avoit des adhérences extraordinaires à des inégalités très-dures & de différentes figures, & que ces inégalités étoient de petits os tout hérissés de pointes & d'aspérités).
Empr. du lat. asperitas attesté au sens 2 (cont. géogr.) dep. VARRON. Rust., 2, 10, 3 ds TLL s.v., 821, 48 : callium difficultatem ac montium arduitatem atque asperitatem; « rudesse au toucher », PLINE, Nat., 27, 32, ibid., 74 : asperitate... vestium tenaci; 1 fig., CICÉRON, De Orat., 1, 3, ibid., 822, 47 : in eis vel asperitatibus rerum vel angustiis temporis; 3 « partie saillante », CICÉRON, Nat. deor., 2, 98, ibid., 821, 50 : speluncarum... altitudines, saxorum asperitates.
STAT. — Fréq. abs. littér. :108.
BBG. — LITTRÉ-ROBIN 1865. — NOTER-LÉC. 1912. — NYSTEN 1824.

aspérité [aspeʀite] n. f.
ÉTYM. 1726; asperiteit, fin XIIe; aspirité, av. 1589; lat. asperitas, de asper. → Âpre.
1 Rare. État de ce qui est âpre (vx), inégal, raboteux, rude au toucher. Âpreté, inégalité, rudesse. || L'aspérité du sol, d'un chemin.
2 Cour. (Une, des aspérités). Partie saillante (d'une surface inégale). || Les aspérités d'un rocher. Saillie. || Une surface lisse, sans aspérités. Rugosité. || Les aspérités du sol.
1 Avec les moules en terre dont on se servait auparavant, la surface des canons était toujours chargée d'aspérités et de rugosités.
Buffon, Histoire naturelle, Introd. part. exp.
2 Aux reliefs de la voûte et aux aspérités du roc pendaient de longues et fines végétations (…)
Hugo, les Travailleurs de la mer, I, XII.
3 Il (le soleil) plonge enfin parmi les collines et disparaît, tout rouge et comme déchiré par les aspérités de l'horizon.
E. Fromentin, Une année dans le Sahel, p. 159.
Spécialt. Anat. || Les aspérités des molaires.
Bot. || Les aspérités d'une tige.
3 Fig. et vieilli. Caractère ou élément âpre. || L'aspérité de la voix, du caractère.Les aspérités du style. Rudesse; raboteux, 2.
4 Sa voix avait pris de l'aspérité, et on y démêlait l'accent agité et impérieux des passions.
Chateaubriand, in P. Larousse (1866), artAspérité.
5 Elle désarmait les colères, elle adoucissait les aspérités; elle vous ôtait la rudesse et vous inoculait l'indulgence.
Sainte-Beuve, Causeries du lundi, 26 nov. 1849.
CONTR. Poli, velouté. — Douceur, égalité, souplesse.

Encyclopédie Universelle. 2012.