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aphonie

aphonie [ afɔni ] n. f.
• 1617; gr. aphônia
Didact. Perte plus ou moins complète de la voix. extinction (de voix).

aphonie nom féminin (grec aphônia) Extinction de voix. ● aphonie (synonymes) nom féminin (grec aphônia) Extinction de voix.
Synonymes :
- extinction de voix

⇒APHONIE, subst. fém.
Perte de la voix consécutive à une paralysie, une lésion ou une inhibition des organes de l'appareil phonatoire :
1. — « Les cordes vocales? »
— « En piteux état! Vous entendez ma voix. Et encore, ce soir, grâce aux soins que j'ai pris toute la journée, je peux parler. Bien souvent, c'est l'aphonie complète. »
— « Lésions inflammatoires des cordes? »
— « Non. »
— « Lésions nerveuses? »
— « Non plus. C'est la superposition des bandes ventriculaires tuméfiées qui produit l'aphonie. »
— « Évidemment, ça doit empêcher toute vibration. »
R. MARTIN DU GARD, Les Thibault, Épilogue, 1940, p. 887.
2. Une jeune fille à qui sa mère a interdit de revoir le jeune homme qu'elle aime, perd le sommeil, l'appétit et finalement l'usage de la parole. Au cours de l'enfance, on trouve une première manifestation d'aphonie à la suite d'un tremblement de terre, puis un retour à l'aphonie à la suite d'une peur violente.
MERLEAU-PONTY, Phénoménologie de la perception, 1945, p. 187.
Rem. Dans l'aphonie la faculté d'articuler reste intacte, contrairement à la mutité qui est une incapacité d'articuler.
Vx. (État d') absence de l'usage de la parole :
3. Les langues ont commencé; mais la parole jamais, et pas même avec l'homme. L'un a nécessairement précédé l'autre; car la parole n'est possible que par le verbe. Toute langue particulière naît comme l'animal, par voie d'explosion et de développement, sans que l'homme ait jamais passé de l'état d'aphonie à l'usage de la parole. Toujours il a parlé, et c'est avec une sublime raison que les Hébreux l'ont appelé âme parlante.
J. DE MAISTRE, Les Soirées de Saint-Pétersbourg, t. 1, 1821, p. 132.
Rem. Ex. unique. Aphonie est en it. dans le texte.
P. ext. Absence de bruit :
4. Il n'est sorti de la mer qu'une aurore ébauchée et sans sourire. La transformation des ténèbres en lumière, avec ses changeantes merveilles, son aphonie et sa mélodie, ses étoiles éteintes tour à tour dans l'or et les roses du matin, ne s'est point opérée.
CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, t. 4, 1848, p. 403.
PRONONC. :[].
ÉTYMOL. ET HIST. — 1617 aphonie (Habicot d'apr. R. CHAUVELOT, Étude sur le vocab. fr. du XVIIe s. ds Presse Méd., 26 août 1950, t. 58); 1752 (Trév. : Aphonie. Extinction de voix qui arrive aux malades par le vice des organes destinés à cette fonction).
Empr. au gr. « impuissance à parler, aphonie », HIPPOCRATE, Epid., 3, 1098 ds BAILLY.
STAT. — Fréq. abs. littér. :22.
BBG. — BONV. 1969. — BOUILLET 1859. — CHEVALLIER 1970. — GARNIER-DEL. 1961 [1958]. — Lar. méd. 1970. — LITTRÉ-ROBIN 1865. — Méd. 1966. — Méd. Biol. t. 1 1970. — NYSTEN 1824. — POMM. 1969. — PRIVAT-FOC. 1870. — QUILLET Méd. 1965. — RHEIMS 1969.

aphonie [afɔni; afoni] n. f.
ÉTYM. 1617; grec aphônia, de a- priv. (→ 2. a-), et phônê « voix ».
1 Didact. Perte plus ou moins complète de la voix. || Aphonie incomplète. Voix (extinction de voix). || L'aphonie physiologique, momentanée ou définitive, est due à une lésion ou une inhibition de l'appareil phonatoire, la faculté d'articuler et les centres nerveux de la parole restant intacts (à la différence de ce qui se produit dans l'aphasie).
1 Je préparai donc ma phrase et ouvris la bouche, croyant que j'allais l'entendre, mais je n'entendis qu'une sorte de râle, inintelligible même pour moi qui connaissais mes intentions. Mais ce n'était rien, rien que l'aphonie due au long silence, comme dans le bosquet où s'ouvrent les enfers, vous rappelez-vous, moi tout juste.
S. Beckett, Nouvelles, p. 49.
Aphonie hystérique, d'origine psychique.
2 Parfois, hystériquement, mon propre corps traduit l'incident : une soirée dont je me faisais fête, une déclaration solennelle dont j'attendais un effet bienfaisant, je les bloque par un mal au ventre, une grippe : tous les substituts possibles de l'aphonie hystérique.
R. Barthes, Fragments d'un discours amoureux, p. 84.
2 Fig. littér. (Rare). Silence, absence de bruit. || L'aurore, avec « son aphonie et sa mélodie » (Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, in T. L. F.).
DÉR. Aphonique.

Encyclopédie Universelle. 2012.