antonomase [ ɑ̃tɔnɔmaz ] n. f.
• 1634; lat. antonomasia, mot gr.
♦ Trope qui consiste à désigner un personnage par un nom commun ou une périphrase qui le caractérise, ou, inversement, à désigner un individu par le personnage dont il rappelle le caractère typique (ex.un harpagon pour un avare, la Dame de fer pour Mme Thatcher ).
● antonomase nom féminin (grec antonomasia, de anti, à la place de, et onoma, nom) Figure de style consistant à remplacer un nom commun par un nom propre ou inversement. (Par exemple un Tartufe pour un hypocrite, ou l'empereur des Français pour Napoléon.)
antonomase
n. f. RHET Emploi d'un nom commun ou d'une périphrase à la place d'un nom propre ou inversement: le père de la tragédie française pour Corneille; un Néron pour un tyran cruel.
⇒ANTONOMASE, subst. fém.
RHÉT. Figure qui consiste à remplacer, en vue d'une expression plus spécifiante ou plus suggestive, un nom propre par un nom commun (le Sauveur pour Jésus-Christ) ou un nom commun par un nom propre (un Tartuffe pour un hypocrite).
— P. ext. Substitution d'une expression suggestive à une expression banale :
• Ici, par une habile antonomase, remontant aux sources et aux causes de la criminalité, l'avocat général tonna contre l'immoralité de l'école romantique, alors à son aurore sous le nom d'école satanique que lui avaient décerné les critiques de l'Oriflamme et de la Quotidienne, il attribua, non sans vraisemblance, à l'influence de cette littérature perverse le délit de Champmathieu, ou pour mieux dire, de Jean Valjean.
HUGO, Les Misérables, t. 1, 1862, p. 327.
Rem. Pour cet ex., cf. G. ESNAULT, [Commentaire des Misérables lors du dépouillement IGLF], 1937.
PRONONC. :[]. DG note [a] ant. pour la finale.
ÉTYMOL. ET HIST. — Ca 1275 anthonomasie rhét. « sorte de synecdoque qui consiste à prendre un nom commun pour un nom propre, ou inversement » (Chron. de S. Denis, ms. Ste-Gen., f° 280e ds GDF. Compl. : Il fu apelez Phelipes Dieudonez par anthonomasie); cette forme subsiste jusqu'au XVIIe s.; 1634 antonomase « id. » (BRUSCAMBILLE, Fantaisie 1, 6e paradoxe, p. 124 ds IGLF : ... ma cervelle, cervelle des cervelles, par antonomase ou par catachrese, est perpetuellement empeschée à la revolution des belles et autenticques questions).
Empr. au lat. antonomasia rhét. « id. » (QUINTILIEN, Instit., 8, 6, 43 ds TLL s.v., 190, 79) lui-même empr. au gr. « id. » (de « à la place de » et « nom »).
STAT. — Fréq. abs. littér. :1.
BBG. — BACH.-DEZ. 1882. — BOUILLET 1859. — DEM. 1802. — Gramm. t. 1 1789. — MAR. Lex. 1933. — MAR. Lex. 1961 [1951]. — MORIER 1961. — Mots rares 1965. — SPRINGH. 1962.
antonomase [ɑ̃tɔnɔmɑz] n. f.
ÉTYM. 1634; anthonomasie, v. 1275; du lat. antonomasia, mot grec, de antonomazein « appeler d'un nom différent », de anti- « à la place de », et onomazein « nommer », de onoma « nom ».
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♦ Rhét. Figure de langage qui consiste à désigner un personnage par un nom commun ou une périphrase qui en résume le caractère, ou, inversement, à désigner un individu par le personnage dont il rappelle le caractère typique. || C'est par antonomase que l'on dit l'orateur romain pour Cicéron, ou bien c'est un Néron au lieu de c'est un homme cruel.
Encyclopédie Universelle. 2012.