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antistrophe

antistrophe [ ɑ̃tistrɔf ] n. f.
• 1550; « contrepèterie » 1532; gr. antistrophê
Métrique anc. Seconde stance du chœur lyrique, du même schéma que la première (dans la triade strophe, antistrophe, épode).

antistrophe nom féminin (grec antistrophê) En poésie grecque et latine, dans un chant lyrique, seconde strophe dont le schéma métrique est identique à celui de la première.

antistrophe
n. f. METR ANC Seconde strophe des stances lyriques grecques, de même structure que la première et lui répondant.

⇒ANTISTROPHE, subst. fém.
I.— ART CHORAL
A.— [Dans un chant lyrique gr. ou lat. formé de groupes de deux ou de trois couplets] Deuxième couplet répondant au premier appelé strophe, dont il reproduit le rythme et la mélodie (avant, éventuellement, un troisième appelé épode) :
1. Parfois, entendant son mari lire à mi-voix une épode, à quart de voix une antistrophe, par haine des bourgeois et de la poésie, leur expression, les bas tombant sur les chevilles, elle enfilait, devant la cuisinière, un grand verre de vin blanc.
GIRAUDOUX, Siegfried et le Limousin, 1922, p. 230.
En partic. Mouvement de danse du Chœur, retournant, en sens inverse, à la place d'où il était parti pour exécuter le mouvement de danse de la strophe :
2. Tu as perdu tes chœurs sérieux, Melpomène, la strophe et l'antistrophe ne se tournent plus tour à tour. Adieu le haut cothurne d'or et les manteaux traînants, l'hymne sacrée qui passait par bouffées dans les terreurs tragiques, et le vers simple qui glaçait la peau!
FLAUBERT, La Tentation de saint Antoine, 1849, p. 477.
P. anal. Couplet de même définition dans certains poèmes lyriques de poètes français tels que Ronsard (Odes) ou Leconte de Lisle (Poèmes antiques).
B.— P. ext., iron. Argumentation inverse dans un dialogue :
3. C'était, chaque jour, une continuation de la farce crapuleuse aux deux fenêtres, un dialogue nouveau, avec la strophe et l'antistrophe du théâtre antique, enfin et surtout les interpellations aux passants, joyeux d'être associés à une tentative d'assassinat qui ne les exposait à aucun danger.
BLOY, La Femme pauvre, 1897, p. 260.
II.— RHÉT., GRAMM.
A.— Figure par laquelle on répète le même mot, la même phrase, ou le même membre de phrase, en en inversant éventuellement l'ordre. Synon. épiphore, conversion (dans la rhét. lat.). Le fils du père ou le père du fils.
B.— Sorte d'anagramme, volontaire ou non, par laquelle on obtient un sens nouveau en permutant deux lettres, deux syllabes de deux mots ou de deux groupes de mots qui se suivent dans la même phrase. Un sot pâle, un pot sale. Synon. contrepèterie :
4. Un journal du petit format rapporte que, dans une scène de jalousie, l'actrice chargée du rôle de jeune première s'écrie en tombant à genoux et en tendant la main vers son amant : Un mou de veau, et je suis sauvée! (Un mot de vous) Inutile d'ajouter que cette antistrophe n'aida que médiocrement au pathétique de la situation.
Lar. 19e, 1866.
DÉR. Antistrophique, adj., litt. et mus. gr. Relatif à l'antistrophe; qui contient une ou plusieurs antistrophes.(1910, J. COMBARIEU, La Mus., p. 151; cf. aussi T. REINACH, La Mus. gr., 1926, p. 110; suff. -ique).
PRONONC. :[].
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. 1532 subst. masc. « contrepèterie » (RABELAIS, Pantagruel, éd. V. L. Saulnier, Paris, 1959, p. 93 : Car il disoit qu'il n'y avoit que ung antistrophe entre femme folle à la messe et femme molle à la fesse), noté comme subst. fém. dep. COTGR. 1611; 2. 1550 rhét. anc. « seconde strophe des stances chantées par le chœur chez les Grecs » (Quintil Horatian, p. 203 ds HUG.); noté comme n'étant d'aucun usage dans la poésie française par Ac. 1762; 3. 1690 rhét. (FUR. : Antistrophe. subst. fém. Figure grammaticale, qui se dit quand de deux termes ou choses conjointes et dependantes l'une de l'autre, on fait la conversion, ou le renversement reciproque : comme, le serviteur du maître, ou le maître du serviteur); p. ext. « épiphore, répétition de un ou plusieurs mots à la fin de chaque membre d'une période » dep. LITTRÉ; 4. 1690 danse (FUR. : Antistrophe, chez les Poëtes Lyriques, étoit une espece de danse en usage chez les Anciens, qui portoient leurs pas tantôt à droite, tantôt à gauche, par des retours ou conversions redoublées), attest. isolée, voir antistrophique.
Empr. au gr. « antistrophe [opposé à strophe en poésie] » (DENYS D'HALICARNASSE, Comp., 19 ds BAILLY) et « inversion » (HÉRODIEN, 607, 21, ibid.).
STAT. — Fréq. abs. littér. :43.
BBG. — BACH.-DEZ. 1882. — BOUILLET 1859. — DEM. 1802. — Gramm. t. 1 1789. — MAR. Lex. 1933. — MAR. Lex. 1961 [1951]. — SPRINGH. 1962.

antistrophe [ɑ̃tistʀɔf] n. f.
ÉTYM. 1550; n. m., au sens 3., 1532; grec antistrophê, de anti- (→ 1. Anti-), et strophê (→ Strophe).
Didactique.
1 Dans la métrique antique, Seconde stance du chœur lyrique, contrepartie de la strophe (dans la triade strophe, antistrophe, épode). || « Dans les pièces dramatiques, le chœur chantait l'antistrophe en tournant sur le théâtre de gauche à droite, après avoir chanté la strophe en tournant de droite à gauche » (Académie, 9e éd.). Épode (cit.), strophe.Démarche du chœur pendant l'antistrophe.
2 Rhét., gramm. Figure par laquelle on opère la conversion de deux termes dépendant l'un de l'autre (ex. : le serviteur du maître, ou le maître du serviteur).Par ext. Répétition de un ou plusieurs mots à la fin de chaque membre d'une période.
3 (1611; n. m., 1532, Rabelais). Vx. Contrepèterie.

Encyclopédie Universelle. 2012.