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albatros

albatros [ albatros ] n. m.
• 1751; angl. albatross, altér. du port. alcatraz « pélican, albatros », probablt d'une langue indigène d'Amérique; 1575 alcatraz, en fr.
Grand oiseau planeur blanc ou gris (procellariiformes) océanique ou pélagique, au bec crochu, vivant souvent en vastes colonies. L'albatros hurleur des mers australes. « les gros albatros lourds, d'une teinte sale » (Loti). « L'albatros », poème de Baudelaire.

albatros nom masculin (anglais albatross, du portugais alcatraz, avec influence du latin albus, blanc) Très gros oiseau marin (diomédéidé), surtout du Pacifique et de l'hémisphère Sud, nichant sur de hautes falaises et pondant chaque année un seul œuf, qu'il couve pendant 2 à 3 mois. Au golf, score sur un trou, qui améliore le par de trois points. ● albatros (citations) nom masculin (anglais albatross, du portugais alcatraz, avec influence du latin albus, blanc) Charles Baudelaire Paris 1821-Paris 1867 Le Poète est semblable au prince des nuées […] Ses ailes de géant l'empêchent de marcher. Les Fleurs du Mal, l'Albatros

albatros
n. m. Grand oiseau (ordre des procellariiformes), habitant les mers australes et le Pacifique Nord, muni d'un bec robuste et de très longues ailes. L'albatros hurleur a la plus grande envergure connue chez les oiseaux (3,60 m).

⇒ALBATROS, subst. masc.
ORNITH. Genre d'oiseaux palmipèdes marins des mers australes, de la famille des diomédéidés et de l'ordre des procellariiformes, caractérisé par sa grande taille, un bec crochu à narines tubuleuses, un plumage blanc et gris et par l'absence de doigt postérieur; très vorace, il se nourrit surtout de poissons et de mollusques :
1. Le 7 décembre, j'étais sur le parallèle prétendu de l'île Grande, par 44 degrés 38 minutes de latitude sud, et 34 degrés de longitude occidentale, suivant une observation de distances faite le jour précédent. Nous voyions passer des goëmons, et nous étions depuis plusieurs jours entourés d'oiseaux, mais de l'espèce des albatros et des pétrels, qui n'approchent jamais des terres que dans la saison de la ponte.
Voyage de La Pérouse autour du monde, t. 2, 1797, p. 42.
2. Dans les perroquets et les passereaux, les os omoïdes sont grêles, cylindriques, sans aucune espèce d'éminence. Dans les oiseaux de proie diurnes, l'albatrose, le phoenicoptère, l'os omoïde est cylindrique en arrière; mais il est aplati en devant, et à-peu-près droit sur sa longueur.
G. CUVIER, Leçons d'anatomie comparée, t. 3, 1805, p. 66.
3. Un bec comprimé, à bords tranchans, à pointe formant un crochet aigu, caractérise les oiseaux qui vivent de proie, soit d'oiseaux et de petits quadrupèdes, comme les oiseaux de proie proprement dits, soit de poisson, comme les frégattes, les albatrosses, les pétrels, etc. Les premiers ont le bec plus court, de là leur plus grande force proportionnelle. Une dent de chaque côté ajoute beaucoup à la force d'un tel bec.
G. CUVIER, Leçons d'anatomie comparée, t. 3, 1805 p. 194.
4. Je me suis amusé, sur le vaste océan, à voir les oiseaux de marine tracer dans les airs de longues lignes! Leurs diverses espèces me signalaient des terres et de nouveaux climats (...); les albatros, appelés moutons-du-cap à cause de leur grosseur, les bancs et les hauts-fonds de ce promontoire des tempêtes; ...
J.-H. BERNARDIN DE SAINT-PIERRE, Harmonies de la nature, 1814, p. 154.
5. Le cygne entr'ouvre ses ailes, et, à l'aide des zéphirs, remonte le cours des fleuves, le long des prairies, à l'ombre des forêts. L'albatros, plus hardi, vogue au milieu des mers, loin de la vue de toute terre. Il apparaît sur le dos des flots, comme un mouton sur les flancs d'une colline : ce qui a fait donner à cet oiseau le nom de ce quadrupède. Il annonce aux Européens les approches du cap des Tourmentes; il voit tranquillement les pâles matelots serrer leurs voiles et raffermir leurs mâts : pour lui, il se joue au sein des tempêtes, se balance sur les vagues écumantes, se plonge dans leurs flancs, y saisit les poissons, et, aux approches de la nuit, s'élevant au haut des airs, il va porter à ses petits la pâture de chaque jour.
J.-H. BERNARDIN DE SAINT-PIERRE, Harmonies de la nature, 1814 p. 191.
6. L'albatros est un des plus gros et des plus rapides oiseaux des mers du Sud. Il appartient à l'espèce goëland, et saisit sa proie au vol, ne posant jamais à terre que pour s'occuper des jeunes.
Ch. BAUDELAIRE, Les Aventures d'Arthur Gordon Pym, trad. de E. Poe, 1858, p. 175.
7. Souvent, pour s'amuser, les hommes d'équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers
...
Ch. BAUDELAIRE, Les Fleurs du Mal, 1857-1861, p. 15.
8. ... L'espace n'est ni noir, ni clair.
Albatros, pétrels, aux cris rudes,
Marsouins, souffleurs, tout a fui.
Ch.-M. LECONTE DE LISLE, Poèmes barbares, Les Clairs de lune, 1878, p. 180.
9. Avec les damiers, il y avait les pétrels gris-perle, le bec et les pattes légèrement teintés de bleu et de rose; — et les malochs tout noirs; — et les gros albatros lourds, d'une teinte sale, avec leur air bête de mouton, avec leurs ailes rigides et immenses, fendant l'air, piaulant après nous.
P. LOTI, Mon frères Yves, 1883, pp. 77-78.
10. ... il [le pouce] est très petit chez les stercoraires (...) et disparaît chez les albatros...
E. PERRIER, Traité de zoologie, t. 4, 1893, p. 3124.
Rem. Noter les différentes orth. du mot chez Cuvier : albatrose (ex. 2), albatrosse (ex. 3) ou albatross (formes calquées sur l'angl.), ainsi que l'assoc. fréq. albatros/pétrel, cette espèce étant la plus voisine de l'albatros (ex. 1, 8, 9 et infra 11).
Albatros fuligineux (l'une des six espèces connues) :
11. Parmi les oiseaux qui nous entouraient, on remarquait surtout le grand albatros noir fuligineux, habitant des hautes latitudes, et le pétrel bleu cendré, aux ailes arquées et au corps effilé, qui vole avec une agilité et une grâce extraordinaire.
J.-S.-C. DUMONT D'URVILLE, Voyage au Pôle Sud et dans l'Océanie, t. 2, 1842, p. 237.
Prononc. :[]. On trouve également [] ouvert, seul ou à côté de [o] fermé. BARBEAU-RODHE 1930, Harrap's 1963 et WARN. 1968 indiquent une longueur pour le timbre fermé, PASSY 1914 une demi-longueur pour le timbre ouvert (MART. Comment prononce 1913, p. 102 marque son étonnement devant ce [] de PASSY 1914). GRAMMONT Prononc. 1958, p. 20 et KAMM. 1964, p. 81 indiquent le timbre [o], GRAMMONT Prononc. 1958 en précisant : ,,long``. GRAMMONT note que o est fermé dans la plupart des mots où il est suivi d'un s final prononcé, ces mots étant presque tous des mots sav. ou étrangers. MART. Comment prononce 1913, p. 102 admet l'hésitation, mais penche pour le timbre fermé. MART. Comment prononce 1913, p. 304, NYROP Phonét. 1951, p. 153, FOUCHÉ Prononc. 1959, p. 400, KAMM. 1964, p. 197 relèvent que le s se prononce. MART. Comment prononce 1913 et KAMM. 1964 croient constater une évolution en faveur de [o:] et aux dépens de [] dans les mots en [s]. L'observation ne paraît pas infirmée par l'examen des dict. ant. à PASSY 1914, si l'on excepte toutefois NOD. 1844 qui indique le timbre fermé.
Étymol. ET HIST. — 1748 ornith. « Diomedes exulans » (Trad. anon. de l'Hist. nat. d'oiseaux peu communs, d'Edwards, 2e part., table d'apr. ARV. 1963, p. 47) rem. : la date 1666 proposée par Lar. Lang. fr. t. 1 1970 est prob. tirée de MACK. t. 1 1939, p. 78 qui renvoie à BOULAN 1934, p. 98 où la citation de Thévenot atteste seulement la forme alcatras; 1751 (Encyclop. t. 1, p. 244 : Albatross, albatoça maxima, oiseau aquatique du cap de Bonne-Espérance).
Empr. à l'angl. albatros « id. », attesté sous cette forme seulement dep. 1769 (COOK, Voyages, 26 janv. ds NED : The Albatrosses proved very good eating), d'abord albitross dep. 1681 (GREW, Musaeum regalis societatis, p. 73, ibid. :The Head of the Man of war; called also Albitrosse [Figured : clearly Diomedea]), altération prob. sous l'influence du lat. albus « blanc » (l'albatros est blanc alors que l'alcatras est noir), d'alcatras, de même orig. que le fr. alcatraz attesté dep. 1564 (NED, s.v.), et dont on relève la forme intermédiaire algatros au XVIIe s. en angl. (W. DAMPIER, Voy. an. 1691-1703, I, 531 ds NED : [...] especially the Algatrosses, a very large long-winged fowl) et en fr. (G. DAMPIER, Voy. aux terres Australes, à la Nouvelle Hollande, etc., faits en 1699, Rouen, 1723, t. 2, p. 248 ds BOULAN 1934, p. 98 : Algatroz, oiseaux qui ont les aîles fort longues).
STAT. — Fréq. abs. litt. :44.
BBG. — ARV. 1963, pp. 45-47. — BARB. Infl. 1919, p. 22. — BARB. Loan-words 1921, p. 254. — BEHRENS Engl. 1927, p. 62. — BÉL. 1957. — BOISS.8. — BOULAN 1934, p. 98. — BRARD 1838. — CUISIN 1969. — DUMAS 1965 [1873]. — GOUG. Mots t. 2 1966, p. 112. — MONT. 1967.

albatros [albatʀos] n. m.
ÉTYM. 1751, in Höfler; albatross, 1748; alcatras, 1666; angl. albatross, d'abord albitros (1681); orig. incert.; on présume une altér. d'après albus « blanc », de alcatraz.
Oiseau palmipède marin (Procellariiformes) de grande taille. Alcatraz, 2. (vx). → Pétrel, cit. 1. || L'albatros, le plus grand des oiseaux de mer, peut atteindre 4 mètres d'envergure; il est très vorace; son plumage est blanchâtre ou gris (albatros fuligineux) son bec crochu; il vit souvent en colonies importantes.
1 Souvent, pour s'amuser, les hommes d'équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers (…)
Baudelaire, les Fleurs du Mal, Spleen et Idéal, II, L'albatros.
2 (…) et les gros albatros lourds, d'une teinte sale, avec leur air bête de mouton, avec leurs ailes rigides et immenses, fendant l'air, piaulant après nous.
Loti, Mon frère Yves, XIII.
3 Mais, le 30 juin, capture fut faite, non sans peine, d'un albatros qu'un coup de fusil d'Harbert avait légèrement blessé à la patte. C'était un magnifique oiseau de la famille de ces grands voiliers, dont les ailes étendues mesurent dix pieds d'envergure, et qui peuvent traverser des mers aussi larges que le Pacifique.
J. Verne, l'Île mystérieuse, t. II, p. 456.
4 L'albatros vole sans bouger les ailes comme par une espèce d'ondulation musculaire.
Claudel, Journal, 20 févr. 1927.
tableau Noms d'oiseaux.

Encyclopédie Universelle. 2012.