affiquet [ afikɛ ] n. m. ♦ Iron. (surtout plur.) Petit bijou ou objet de parure agrafé aux vêtements. — Par ext. Parures ridicules.
● affiquet nom masculin (de l'ancien français affiche, agrafe) Petit bijou qui s'agrafait à un vêtement, au chapeau.
⇒AFFIQUET, subst. masc.
A.— Le plus souvent au plur. Ornement.
1. Fam. Petit bijou ou objet de parure agrafé aux vêtements :
• 1. ... s'il faut me parer (...) je suis si gauche avec ces affiquets!
P. MÉRIMÉE, Théâtre de Clara Gazul, 1825, p. 225.
• 2. C'est bien facile d'avoir tout ce qu'il faut dans son corset, quand on a un vétérinaire qui gagne assez pour vous nourrir à ne rien faire, quand on peut se mettre des affiquets sur le dos et des chapeaux et des bottines!
M. AYMÉ, La Jument verte, 1933, p. 47.
• 3. Il n'a pas dix sous en poche pour célébrer ses noces : il emprunte à un ami, auquel il promet de les lui rendre sur les cadeaux de noce. Le voilà qui achète affiquets et joyaux. Les noces se célèbrent. Le lendemain on apporte les cadeaux aux nouveaux époux : du pain, du vin, et en fait d'argent, pas même huit sous.
E. FARAL, La Vie quotidienne au temps de saint Louis, 1942, pp. 151-152.
— P. anal. :
• 4. Il y avait aussi des oiseaux-mouches et des papillons qui, dans leurs plus brillants affiquets, joutaient d'éclat avec la diaprure du parterre.
F.-R. DE CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, t. 1, 1848, p. 329.
Rem. Dans ce sens, le sing. affiquet est un régionalisme ou un arch. :
• 5. ... Voici venir les servantes,
Longue épingle dans les nœuds Des cheveux
Est l'affiquet des suivantes.
A. POMMIER, Colifichets, 1860, p. 308.
• 6. Jeanne en amoureux affiquet
Au colonel porta bouquet
Et l'offrit avec une œillade.
J. RICHEPIN, La Bombarde, 1899, p. 102.
• 7. Je prétendais porter « tournure », c'est-à-dire aggraver mon derrière en pomme d'un coussin de crin, qui relevait d'autant l'ourlet de mes jupes en arrière. La brutalité de l'adolescence faisait des filles de treize à quinze ans, dans mon village, des forcenées qui volaient le crin, le coton et la laine, roulaient des chiffons dans un sac et s'attachaient le vilain affiquet dit « faux-cul » sur les reins, dans un escalier sombre, hors de la vue de leurs mères.
COLETTE, Le Képi, La Cire verte, 1943, p. 156.
2. P. ext. Ornement d'architecture :
• 8. Azay-le-Rideau et Chenonceaux, (...) c'est à peine s'ils ont admis quelques affiquets à l'italienne; ...
L. HOURTICQ, Hist. générale de l'Art, La France, 1914, p. 151.
B.— Au sing., TECHNOL., région. Porte-aiguille à tricoter que les femmes attachaient à leur ceinture dans certaines régions :
• 9. Affiquet. Petit ustensile affectant la forme d'un sabot lilliputien, que les vieilles femmes attachent à leur ceinture, et au fond duquel elles appuient le bout d'une de leurs aiguilles à tricoter, celle que dirige la main droite...
VERR.-ON. t. 1 1908.
Rem. D'apr. Lar. encyclop. ce terme semblerait revenir en usage avec un sens légèrement différent. ,,Protège-pointe de buis ou de matière plastique utilisé dans le tricot à la main pour empêcher les mailles en attente de glisser des aiguilles où elles sont montées.``
Prononc. :[].
Étymol. ET HIST. — XIIe s. « colifichet, bijou » (Petit vocabulaire latin-français, ms. d'Evreux, éd. Chassant, 44 ds T.-L. : monille : affiquet).
Terme normanno-pic. (DUM. 1849, p. 7; CORBLET 1851, p. 259; JOUANC. t. 1 1880, p. 10), dér. (suff. -et) de l'a. fr. affique « attache, boucle » (dep. le XIIIe s., JEAN DE GARLANDE, Dictionarius, éd. A. Scheler, 296, ds T.-L. : monilia : nuches, affiqués [affiqués peut être une graphie pour affiquez = affiquets]) forme normanno-pic. (DUM., CORBLET, JOUANC., loc. cit.) de l'a. fr. affiche (attesté au même sens dep. 1200, Escoufle, éd. Michelant et Meyer, 3835, ds T.-L. : Puis la [l'aumosniere] ratache a une afiche Quarree a pierres, bele et riche Dont ele ot son col afichié), voir affiche. La forme franc. corresp. à affiquet est l'a. fr. affichet (dep. le XIIIe s. « colifichet, bijou », Du Vallet qui se met a malaise ds Montaiglon et Raynaud, II, 167 : Or a acaté li dansiaus Ses affichès et ses juiaus Pour la joie k'il se marie). Les raisons pour lesquelles la forme normanno-pic. a supplanté la forme franc. demeurent obsc.
STAT. — Fréq. abs. litt. :11.
BBG. — BÉL. 1957. — BÉNAC 1956. — BOISS.8. — CHESN. 1857. — Cost. 1899. — GAY t. 1 1967 [1887]. — LABORDE 1872. — LELOIR 1961. — LE ROUX 1752. — PRÉV. 1755.
affiquet [afikɛ] n. m.
ÉTYM. XIIe, forme normanno-picarde, dimin. de affique, var. de affiche « agrafe, ornement ». → 2. Affiche.
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♦ Familier.
1 (Surtout au plur.). a Petit bijou ou objet de parure agrafé aux vêtements. ⇒ Affûtiaux; colifichet, fanfreluche, ornement.
1 Aussi je les compare à ces femmes jolies
Qui par les affiquets se rendent embellies (…)
Mathurin Régnier, Satires, IX.
2 Toutefois, on put la voir un beau matin à l'église, en robe blanche à beaucoup de volants, avec de riches affiquets, un gros bouquet au sein, une couronne d'oranger très délicate au front, et des souliers d'un satin si pâle que celles qui la virent s'avancer ainsi au milieu des bancs jusqu'à l'autel en restèrent émerveillées pour la vie.
Germain Nouveau, la Sourieuse, Pl., p. 437.
b Littér. et par plais. Ornement d'un goût douteux. || « Le vilain affiquet dit “faux cul” » (Colette, le Képi, in T. L. F.).
2 (Vx ou régional; au sing.). Porte-aiguille à tricoter que les femmes fixaient à leur ceinture.
♦ Mod. Petit instrument servant à empêcher les mailles d'un tricot interrompu de glisser des aiguilles.
3 Fig. et rare. Ornement (dans quelque domaine que ce soit).
Encyclopédie Universelle. 2012.