acquiescement [ akjɛsmɑ̃ ] n. m.
• 1527; de acquiescer
1 ♦ Dr. Adhésion d'une personne à un acte fait, une demande formée, un jugement rendu contre elle. Acquiescement pur et simple, exprès, tacite, implicite, conditionnel.
2 ♦ (XVIIe) Cour. Consentement, acceptation. ⇒ approbation, assentiment. Signe d'acquiescement. ⇒ oui. « Elle prit notre silence pour un acquiescement » (F. Mauriac). « l'acquiescement des masses [...] à ce régime dictatorial était spontané » (Bainville).
⊗ CONTR. Opposition, refus.
● acquiescement nom masculin Action d'acquiescer à quelque chose ; consentement, accord : Faire un geste d'acquiescement. Adhésion expresse ou tacite d'une partie à un procès aux prétentions de son adversaire. (Le fait d'acquiescer à une décision judiciaire signifie que les parties renoncent à exercer les voies de recours.) ● acquiescement (synonymes) nom masculin Action d'acquiescer à quelque chose ; consentement, accord
Synonymes :
- accord
- adhésion
- agrément
Contraires :
- refus
- résistance
acquiescement
n. m. Approbation, consentement.
⇒ACQUIESCEMENT, subst. masc.
Action d'acquiescer.
A.— En gén. [En réponse à une demande, avec un geste ou un signe du visage, le silence avec absence de signe pouvant équivaloir à un consentement] (cf. acquiescer A) :
• 1. Lettre du comte de Las Cases à lord Bathurst. « Milord, si je supportais sans rien dire les actes arbitraires et tyranniques, l'infraction des lois, le mépris des formes, la violation des principes, dont je suis la victime depuis plus d'un an que je me trouve entre les mains de vos agents, mon silence pourrait être pris pour un acquiescement tacite qui me rendrait coupable envers moi-même, envers vous, envers la société tout entière :... »
E.-D. DE LAS CASES, Le Mémorial de Sainte-Hélène, t. 2, 1823, p. 553.
• 2. Ceci lu et entendu, le chef Taroo agita la tête, et, levant un bras en signe d'acquiescement, pinça le nez de l'époux de Catherine, qui répondit à cette royale faveur par un salut fort courtois.
E. SUE, Atar Gull, 1831, p. 6.
• 3. Renan, qu'on est sûr de voir opiner du bonnet à tous les paradoxes anti-littéraires qui se débitent dodeline de la tête en signe d'acquiescement :...
E. et J. DE GONCOURT, Journal, déc. 1874, p. 1024.
• 4. Les sourires, les acquiescements, les soumissions et les enchantements qu'Oriante prodigue n'empêchent pas qu'elle percerait le roc, monterait dans la lune et livrerait à la male mort ceux qu'elle aime, plutôt que d'abandonner sa ligne d'ascension.
M. BARRÈS, Un Jardin sur l'Oronte, 1922, p. 75.
• 5. ... et ce fut au long de ces soirées, sur les sujets qui habitaient son cœur, — son pays, la musique, la France, — un interminable monologue; car pas une fois il ne tenta d'obtenir de nous une réponse, un acquiescement, ou même un regard.
VERCORS, Le Silence de la mer, 1942, p. 40.
• 6. Le vent, aiguisé par le froid, le vent neuf de l'hiver, empêchait qu'on se trompât sur la douceur relative des journées. Ses longues branches s'étiraient soudain, tout un verger glacial bondissait dans le ciel, les pétales du vent flagellaient le visage, réclamaient l'acquiescement du nez, de la bouche, de la poitrine — ululant, sifflant de rage, c'était tout un champ de vent qui dégringolait par l'espace, avec tiges, racines et fleurs.
H. QUÉFFELEC, Un Recteur de l'île de Sein, 1944, pp. 95-96.
B.— DR. ,,Adhésion expresse ou tacite à une décision ou à un acte judiciaire, la renonciation aux voies de recours dont on pourrait user ou aux nullités qu'on pourrait invoquer.`` (Nouveau répertoire de droit, Paris, Dalloz, t. 1, 1962) (cf. acquiescer B) :
• 7. Les corporations judiciaires, en France, ont essayé quelque chose de semblable : quand on leur demandait l'enregistrement de nouveaux tributs, bien que cet enregistrement pût leur être enjoint, elles accompagnaient leur acquiescement ou leur refus de remontrances sur l'administration appuyées par l'opinion publique.
G. DE STAËL, Considérations sur les principaux événements de la Révolution française, t. 1, 1817, p. 46.
• 8. Le sixième jour, Colline, qui était l'ordonnateur des cérémonies, rédigea, comme il le faisait tous les matins, le menu du déjeuner, du dîner, du goûter et du souper, et le soumit à l'appréciation de ses amis, qui le revêtirent chacun de leur paraphe, en signe d'acquiescement.
H. MURGER, Scènes de la vie de bohème, 1851, p. 245.
— P. ext. dans le domaine de la pol. Acceptation totale :
• 9. La pression administrative, l'action des préfets, l'intimidation contribuaient pour une part à cette docilité du corps électoral. Pourtant l'acquiescement des masses rurales et de la bourgeoisie à ce régime dictatorial était spontané.
J. BAINVILLE, Histoire de France, t. 2, 1924, p. 198.
C.— Domaine intellectuel, moral ou spirituel. Adhésion réfléchie engageant l'être tout entier. Acquiescement à la volonté de Dieu, à une proposition bien démontrée (Ac. 1835, 1878, 1932) :
• 10. ... cela suffirait, disons-nous, pour nous faire conclure, avec cette haute probabilité qui entraîne l'acquiescement de la raison, que des irrégularités dont l'amplitude dépend de la hauteur des astres sur l'horizon tiennent à nous et non aux astres, ne sont qu'apparentes et n'affectent point les mouvements réels.
A. COURNOT, Essai sur les fondements de nos connaissances, 1851, p. 118.
• 11. C'est ce qu'explique ce mot commun, attribué à d'Alembert : allez en avant, et la foi vous viendra; non pas une foi aveugle, machinale, produit irréfléchi de l'habitude, mais un acquiescement de l'esprit, fondé sur la perception simultanée d'un ensemble de rapports qui ne peuvent que successivement frapper l'attention du disciple, et d'où résulte un faisceau d'inductions auxquelles la raison doit se rendre, en l'absence d'une démonstration logique que la nature des choses rend impossible.
A. COURNOT, Essai sur les fondements de nos connaissances, 1851 p. 241.
• 12. Ah! le dégoût de tout et le dégoût de tous! Quand donc aurait-il la paix et le long silence autour de sa grande misère? Un reclassement de ses motifs tel qu'il pût fournir, juste pour quelques mois, une acceptation tout unie, plus encore que celle de Christine, quelque chose comme l'acquiescement de la mère Rambaud, et même plus bas encore, un plat consentement de brute?
J. MALÈGUE, Augustin ou le Maître est là, t. 2, 1933, pp. 401-402.
• 13. Sans cesse, il s'imaginait qu'une parole allait être prononcée entre eux, un geste ébauché, qui, soudainement, changeraient le cours de leurs vies sans qu'il leur fût possible d'intervenir, et il glissait de bon gré dans cette espèce d'acquiescement à leur destin.
G. ROY, Bonheur d'occasion, 1945, p. 397.
• 14. La magie de la conscience n'est pas simple : beaucoup de passion y brûle; un certain acquiescement de la volonté s'y cache; l'émotion n'en est jamais que l'intermittente flamme corporelle.
P. RICŒUR, Philosophie de la volonté, 1949, p. 261.
• 15. Il tire sa force d'un projet capable de conquérir les esprits et les cœurs, et de recevoir, au minimum, l'acquiescement, et au maximum, l'adhésion enthousiaste des masses.
F. PERROUX, L'Économie du XXe siècle, 1964, p. 171.
Prononc. :[]. Enq. ://.
Étymol. ET HIST. — 1. 1527 Lettres d'acquiescement, dr. « lettres faisant part d'un assentiment » (N. VERSORIS, Livre de raison, 108, Fagniez ds GDF. Compl. :Les Lettres d'acquiesement dudit pauvre). — FUR. 1690, d'où l'accept. jur. « adhésion à un acte judiciaire », sup.; 2. début XVIIe s. « action d'acquiescer, d'accepter » (cont. relig.) (FRANÇOIS DE SALES, Lettres ds Delboulle, Matér. ds GDF. Compl. : Maintenant de tout vostre cœur vous devez nourrir et favoriser cet acquiescement) emploi fréq. dans les mêmes cont. au XVIIe s. (Dict. hist. de la lang. fr. publ. par l'Ac. fr., t. 1 1865, p. 724-725); 3. av. 1654 « id. » (domaine intellectuel) (BALZAC, Lettres, V, 15, ibid., 724 a : J'apporte un entier acquiescement d'esprit à tout ce que vos lettres contiennent).
Dér. de acquiescer; suff. -ement (-ment1).
STAT. — Fréq. abs. litt. :130.
BBG. — BAILLY (R.) 1969. — BAR 1960. — BARR. 1967. — BÉL. 1957. — BLANCHE 1857. — CAP. 1936. — Comm. t. 1 1837. — DAIRE 1759. — DUPIN-LAB. 1846. — FÉR. 1768. — RÉAU-ROND. 1951. — RÉAU-ROND. Suppl. 1962.
acquiescement [akjɛsmɑ̃] n. m.
ÉTYM. 1527; de acquiescer.
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1 (XVIIe). Cour. Action d'acquiescer. || L'acquiescement de qqn, son acquiescement. || On prit son silence pour un acquiescement. ⇒ Acceptation, accord, agrément, approbation, assentiment, consentement. || Il hocha la tête en signe d'acquiescement. || L'acquiescement de qqn à une opinion, à une requête. ⇒ Autorisation, permission.
1 Mais comment ne se déclarer point, plutôt que de voir pris pour acquiescement le silence.
Gide, Pages de journal, 1929-1932, p. 132.
2 (…) un hédonisme de complaisance, fait de facile acquiescement.
Gide, Si le grain ne meurt, II, 2, p. 362.
♦ Spécialt. Adhésion qui engage sans restriction. || Acquiescement à la volonté de Dieu. ⇒ Soumission.
2 Dr. Adhésion (d'une personne) à un acte fait, une demande formée, un jugement rendu contre elle. || L'acquiescement de qqn à qqch. || Acquiescement pur et simple, exprès, facile, implicite, conditionnel. || L'acquiescement au jugement implique renonciation aux voies de recours ouvertes par la loi.
3 Acquiescement à (qqch.), acceptation de (qqch.).
3 La pression administrative, l'action des préfets, l'intimidation contribuaient pour une part à cette docilité du corps électoral. Pourtant l'acquiescement des masses rurales et de la bourgeoisie à ce régime dictatorial était spontané.
J. Bainville, Hist. de France, t. II, p. 198.
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CONTR. Opposition, protestation, refus, résistance.
Encyclopédie Universelle. 2012.