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abonnement

abonnement [ abɔnmɑ̃ ] n. m.
• 1275; de abonner
1Convention à prix limité global, entre un fournisseur et un client, pour la livraison régulière de produits ou l'usage habituel d'un service. Prendre, souscrire ( souscription) un abonnement à un journal, au théâtre. « Il prit un abonnement dans une piscine » (J.-P. Amette). Résilier un abonnement. Abonnement à l'électricité, au gaz, au téléphone, à Internet. Carte d'abonnement (pour les moyens de transport). 2. forfait. Abonnement de six mois. Abonnement à prix réduit. Montant d'un abonnement. L'abonnement va augmenter.
2Inform. Liaison établie entre un ordinateur et un site permettant à l'utilisateur d'être informé des modifications apportées au contenu de ce site et de télécharger les mises à jour.
3Fam. Habitude régulière, réitération (d'un événement). Il a encore attrapé un rhume, c'est un abonnement !

abonnement nom masculin Convention entre un fournisseur (commerçant, journal, théâtre, service public) et ses clients pour la livraison régulière de produits ou l'usage habituel d'un service en échange d'un paiement forfaitaire : Souscrire un abonnement à une revue. Technique selon laquelle un contribuable s'engage, avec l'accord du fisc, à régler, à termes réguliers et par un paiement global, l'ensemble des droits dus au titre de plusieurs applications successives d'un même impôt sur un même objet. En France, au Moyen Âge et sous l'Ancien Régime, convention par laquelle on rachetait à un prix fixé d'avance une redevance seigneuriale ou un impôt royal.

abonnement
n. m. Convention qu'un client passe avec un fournisseur pour bénéficier d'un service régulier (spécial. la livraison d'un quotidien, d'un périodique). Carte d'abonnement aux transports publics. Résilier son abonnement à une publication.

⇒ABONNEMENT, subst. masc.
Fait de passer une convention assurant le bénéfice régulier d'un service ou d'un produit moyennant un prix global inférieur à la somme des prix au détail. [Correspond tantôt à l'emploi trans. tantôt à l'emploi pronom. du verbe abonner, sans qu'il soit possible ni utile de les distinguer.]
Emploi absolu
♦ Le sing., notamment dans le lang. de la presse peut exprimer non pas un abonnement souscrit par un partic., mais la ressource globale que l'ensemble des abonnements constitue pour le journal (cf. ex. 2, 4) :
1. Un journal est une consommation de luxe; on en use, on n'en use pas; c'est un agrément, pas un besoin. En peut-on dire autant d'une paire de bottes et d'un paletot? Évidemment non. Tout homme éprouve la nécessité de se chausser et de se vêtir. Ceci posé, que faut-il faire? Offrez un paletot et un journal contre un abonnement. Vous tentez deux espèces de consommateurs. Il y en a qui prendront le journal à cause du paletot; d'autres, en plus petit nombre, qui prendront le paletot à cause du journal.
L. REYBAUD, Jérôme Paturot à la recherche d'une position sociale, 1842, p. 56.
2. Nous passons à ce bureau deux ou trois heures par semaine, à attendre, chaque fois que passe un pas dans cette rue neuve, où l'on passe peu, à attendre l'abonnement, le public, les collaborateurs. Rien ne vient, pas même de copie, chose inconcevable!
E. et J. DE GONCOURT, Journal, janv. 1852, p. 49.
3. Le journal ne faisant [recevant] pas d'abonnements, il était sans cesse en projets, en innovations; tous les jours, il trouvait un système d'annonces ou de primes, un moyen, un homme ou un nom, qui devait lui donner dans la semaine dix mille abonnés.
E. et J. DE GONCOURT, Journal, janv. 1853, p. 87.
4. ... l'abonnement pour l'existence des journaux n'est rien, ils ne vivent que de combinaisons financières.
E. et J. DE GONCOURT, Journal, fév. 1883, p. 237.
5. J'ai écrit moi aussi, pour renouveler mon abonnement. On n'a pas passé pour recouvrer. J'ai peur que ma carte ne soit pas arrivée. Les conditions paraissent très avantageuses. Et ma foi, puisque j'ai commencé! Mais c'est sans enthousiasme.
J. RIVIÈRE, ALAIN-FOURNIER, Correspondance, Lettre de J. R. à A.-F., févr. 1907, p. 62.
6. Toute ma journée d'hier a été employée à relever les abonnements et les services de la N. I. F. dont j'avais emporté la collection de fiches.
A. GIDE, Journal, 1912, p. 375.
7. Tu peux tout lui demander, ce qui se passe sur la terre et sur la mer. Il sait tout, il a un abonnement.
P. CLAUDEL, Protée, 1re version, 1914, I, 3, p. 317.
8. L'électricité n'est plus une partie du confort que l'on soit obligé de s'assurer moyennant signatures d'abonnement et paiements de quittances;...
L.-P. FARGUE, Le Piéton de Paris, 1939, p. 242.
Rem. On trouve d'autres sortes d'abonnements (à un dîner, etc.).
♦ Le sing. peut aussi désigner le prix (montant) de l'abonnement :
9. Les administrations provinciales ont presque toutes accordé une augmentation d'abonnement; c'est une grande discussion de savoir si elles en avaient ou non le droit.
G. DE STAËL, Lettres de jeunesse, 1788, p. 228.
♦ Il peut désigner le contrat comme tel :
10. Cette cérémonie [la présentation au pape] déplaisait beaucoup à une certaine nation; il y a eu abonnement. Chaque personne présentée donne une somme fixe pour la livrée...
STENDHAL, Rome, Naples et Florence, t. 2, 1817, p. 143.
11. ... — Et savez-vous combien demandait le tisserand? ... Quarante sous par jour; des journées, commencées à la première lueur, finies à la chandelle. Et le tailleur? Payé à l'abonnement et en nature... Il habillait trois hommes pour un demi-hectolitre de blé et un demi de maïs. Lorsqu'on était content à la livraison, faite à domicile, on y ajoutait une bouteille de piquepoult.
J. DE PESQUIDOUX, Le Livre de raison, t. 3, 1932, p. 21.
♦ Précédé de la prép. de, il peut servir à préciser que la jouissance de l'obj. (mondain, culturel) indiqué par le n. déterminé est assurée par un contrat d'abonnement (cf. concert d'abonnement, etc.) :
12. Nous allons quelquefois à l'Opéra, quelquefois aux soirées d'abonnement de la princesse de Parme, c'est tous les huit jours; il paraît que c'est très chic ce qu'on voit : il y a pièces, opéra, tout. Madame la Duchesse n'a pas voulu prendre d'abonnements, mais nous y allons tout de même une fois dans une loge d'une amie à Madame, une autre fois dans une autre, souvent dans la baignoire de la princesse de Guermantes, ...
M. PROUST, À la recherche du temps perdu, Le côté de Guermantes, 1, 1920, p. 34.
Emploi avec divers déterminatifs
♦ En explicitant le bénéficiaire de la prestation : cf. sup. ex. 5 (mon -).
♦ En explicitant la pers. qui assure la prestation (prép. avec) :
13. Une vieille femme venait faire son ménage, mais son respect pour les femmes était si grand qu'il ne lui laissait pas cirer ses souliers, nettoyés par abonnement avec un décrotteur.
H. DE BALZAC, Histoire de la grandeur et de la décadence de César Birotteau, 1837, p. 129.
♦ En explicitant la durée du contrat (prép. de) :
14. Il avait planté de jeunes tilleuls, il avait préparé un mur pour les tomates ou la clématite. Savoir S. V. K. noué à l'Allemagne par des abonnements de six mois, des contrats de six ans, des tilleuls qui demandaient encore dix années, des tomates qui réclamaient le retour de l'été, du jasmin, plante qui enlace, m'attristait autant que de le savoir dans une vraie prison.
J. GIRAUDOUX, Siegfried et le Limousin, 1922, p. 78.
♦ En explicitant la nature de la prestation :
Prép. à si la prestation est exprimée telle quelle :
15. Les seules recettes réelles sont les abonnements au journal du gouvernement : encore les fonctionnaires abonnés montrent-ils fort peu d'empressement à s'acquitter.
E. ABOUT, La Grèce contemporaine, 1854, p. 309.
16. Tous mes papiers, permis de circulation pendant les émeutes, cartes de séjour pendant les révolutions, médailles d'identité pour la ration des denrées indigènes, entrée gratuite aux pinacothèques et tous les musées germaniques, abonnements spéciaux au gaz et à l'électricité, j'en débarrasse tout à l'heure mon portefeuille. Désormais, je paierai double pour voir les Cranach et les Dürer, triple pour me chauffer à Munich, et quadruple pour acheter les œuvres de Schiller...
J. GIRAUDOUX, Siegfried et le Limousin, 1922, p. 299.
Prép. de si la prestation est indiquée par la compagnie qui la fournit :
17. ... en prenant un abonnement du chemin de fer, on peut sans doute trouver des logements dans la plus déserte... de ces deux villes [Versailles et Saint-Germain].
G. DE NERVAL, Bohême galante, 1852, p. 190.
Rem. On dit auj. abonnement de chemin de fer.
Parfois par un adj. :
18. La fleur est la reine de la cinquième avenue. Les maîtresses de maison ont des abonnements floraux, au mois, comme pour le gaz ou l'électricité. Il faut envoyer des orchidées aux départs de bateaux, en offrir aux femmes (mais non aux jeunes filles) que l'on emmène au théâtre;...
P. MORAND, New York, 1930, p. 216.
DR. FISCAL. Cf. hist., déf. de LITTRÉ. Convention pour l'acquit d'une taxe, d'un impôt. Synon. forfait, impôt forfaitaire.
MILIT. Service rég. de munitions à une arm. en campagne :
19. À deux reprises, dans le courant du mois de décembre 1914, je fis envoyer aux serbes des munitions de 75, d'abord sous la forme d'un abonnement journalier de 1000 coups, puis de 30 000 coups envoyés d'urgence. Au début de janvier 1915, je proposai au ministre de porter l'allocation journalière à 2000 coups, et j'approuvai l'envoi en Serbie de 12 pièces de 75 de montagne approvisionnées à 500 coups.
J. JOFFRE, Mémoires 1910-17, t. 2, 1931, p. 45.
Rem. Cet emploi milit. est signalé ds GUÉRIN 1892.
Anton. désabonnement :
20. ... ce « calme bloc », vient de paraître, à la parfaite consternation des abonnés des cahiers. Les désabonnements affluent.
A. GIDE, Ainsi soit-il ou Les Jeux sont faits, 1951, p. 1171.
Prononc. ET ORTH. — 1. Forme phon. :[]. Enq. ://. 2. Dér. et composés : cf. abonner. 3. Hist. — Le mot apparaît dans les dict. dep. COTGR. 1611, la forme abbonnement avec redoublement de b renvoyant à abonnement. FUR. 1701 ainsi que les différentes éd. de Trév. emploient parallèlement comme vedette les formes ,,abonnement, ou abournement, abonnage, ou abournage``. Pour ces formes concurrentes, cf. abonner (prononc. et orth. 4), abonnage.
Étymol. — 1. 1275, nov. « terre produisant un revenu fixe » (fixé par abonnement) terme dr. médiév. (Cart. de l'évêché d'Autun, éd. Charmasse, p. 297 : et ledit Guiot nous a aussi toutes les vignes qu'il tenoit à Alise... pour quatre livres de la monnoie courant en Bourgogne à paier audit Guiot... en nostre abonement de Saulieu ou d'autre part, s'il nous plaist à bailler ledit abonement); 2. 1283 « convention à prix fixe pour le rachat de certaines prestations sujettes à variation » terme dr. médiév. (Arch. Loiret, Prieuré N.-D. des champs de Paris ds GDF. : que contre cest abonement et ceste franchise ne venré); 3. 1295 « action de fixer les bornes (d'un chemin) » (Lettre de J. de Joinville, Ecurey, Arch. Meuse, ibid. :De abonnemens de chemins).
2 dér. de abonner I 2 terme jur.; 3 dér. de abonner I 1 terme jur.; suff. -ment. 1 ext. du sens 2. Corresp. lat. médiév. abonementum, abonamentum dep. 1224 au sens 2 (DU CANGE), 1276 au sens 1 (Cart. Autun, ibid., p. 66).
HIST. — Le seul sens resté attaché au mot dans la lang. mod. est issu du sens jur. datant de 1283 (cf. étymol. 2) et dont l'évolution est analogue à celle du verbe abonner (cf. ce mot, hist., II). Très vivant dans le syst. féodal, il subsiste au XVIIe et XVIIIe s. : Les abonnemens avec les Sous-Fermiers des Aides sont obligatoires, pourvû qu'ils soient rédigés par écrit, et il est défendu d'en recevoir la preuve par témoins. Ordonnance de 1680 sur le fait des Aides (Trév. 1752). abornement, abournement, abonnement, abonnage, sont termes synonymes, qui se prennent pour une convention qui se fait dans quelques Coûtumes, entre le Seigneur et les vassaux, par laquelle les droits féodaux sont fixés et arrêtés à une certaine somme. Trév. 1752. Au XIXe s., le mot prend un sens plus gén. et passe dans la lang. cour. (à la différence de son synon. abonnage qui, resté techn., a disparu avec la réalité qu'il désignait, cf. ce mot, hist.) : Convention ou marché qui se fait à un prix fixe, pour une chose dont le produit est casuel (...). Recevoir des abonnemens [sic] à un Spectacle. Ac. 1798. Convention à un prix déterminé, au-dessous du prix ordinaire, pour l'acquit d'une taxe, d'un impôt, d'un service, pour le droit d'assister à des spectacles, de recevoir un journal, de voyager sur un chemin de fer, etc. LITTRÉ. Les sens 1 et 3 de l'étymol. ne sont attestés qu'au Moy. Âge. Pour le sens 3, cf. aussi abornement. — Rem. abonnement, abornement, abournement/abonnage, abornage, abournage, var. graph. d'un même mot au Moy. Âge, se sont sémantiquement différenciés au cours des siècles pour être tout à fait distincts au XIXe s., certains ayant disparu (cf. abonnement, abornement, abonnage).
STAT. — Fréq. abs. litt. :174.
BBG. — BARR. 1967. — BLANCHE 1857. — CAP. 1936. — Comm., t. 1 1837. — DUPIN-LAB. 1846. — Éd. 1913. — JAL 1848. — LEP. 1948. — RÉAU-ROND. 1951. — ROMEUF t. 1 1956. — SPR. 1967. — VOYENNE. 1967.

abonnement [abɔnmɑ̃] n. m.
ÉTYM. 1275, « terre produisant un revenu fixe »; 1283 au sens I., 1. de abonner; de abonner.
———
I Hist. et dr. anc. (aussi en 1295 « fixation des limites, des bornes »; → Abonnage). Fixation d'une redevance (normalement variable) par contrat; spécialt, impôt forfaitaire.
1 L'abonnement était un procédé très fort goûté par beaucoup de provinces, de villes, car il leur était fort avantageux, étant fort au dessous de ce qui aurait produit une perception exacte.
M. Marion, Dict. des institutions de la France, art. Abonnement.
———
II (Fin XVIIIe). Mod.
1 Le fait d'abonner qqn ou de s'abonner; contrat par lequel on acquiert le bénéfice d'un service régulier moyennant une somme fixe, à verser à intervalles de temps déterminés.
REM. 1. Dans la langue courante, abonnement a une plus grande extension que abonner, et s'applique plus facilement que le verbe aux services de transports, à l'entretien du matériel, etc. Abonner est surtout employé à propos de périodiques, de services culturels; abonné est dans une situation intermédiaire.
2. Le mot est rare dans son emploi actif « acte de s'abonner » : l'abonnement de cent personnes à ce journal; attendre l'abonnement de quelqu'un; l'abonnement d'un enfant à un magazine par son père.
Cour. || Avoir, prendre, souscrire ( Souscription) un abonnement à un journal.Vieilli. || « En prenant un abonnement du chemin de fer » (Nerval). || Renouveler son abonnement. || Abonnement à l'électricité, au gaz, au téléphone. || Carte d'abonnement (notamment sur les moyens de transport). Forfait. || Quittance d'abonnement au gaz. || Un abonnement de six mois, d'un an. || Abonnement spécial, à prix réduit.
2 Enfin, pour se tenir au courant, il prit un abonnement à La Ruche médicale, journal nouveau dont il avait reçu le prospectus.
Flaubert, Mme Bovary, I, IX.
3 En 1890, les conditions d'abonnements aux téléphones ont été modifiées, par un décret (…)
L. Figuier, l'Année scientifique et industrielle 1891, p. 116.
Vieilli. || « Ses souliers, nettoyés par abonnement avec un décrotteur » (Balzac, in T. L. F.). || Payer qqn à l'abonnement.
Prix, montant d'un abonnement. || L'abonnement va augmenter. || Régler l'abonnement. aussi Souscription.
4 (…) d'autres publications non coupées, les Arts modernes, qu'on doit recevoir uniquement à cause du prix, l'abonnement coûtant quatre cents francs par an (…)
Maupassant, Fort comme la mort, I, III.
Le contrat. || Signer l'abonnement, la formule d'abonnement.
2 Inform. Liaison établie entre un ordinateur et un site permettant à l'utilisateur d'être informé des modifications apportées au contenu de ce site et de télécharger les mises à jour.
3 Fam. Habitude régulière, réitération (d'un événement). || Elle vient d'attraper sa douzième contravention : c'est un abonnement, elle a un abonnement !

Encyclopédie Universelle. 2012.