ÎLE-DE-FRANCE
ÎLE-DE-FRANCE
La signification des mots de France et d’Île-de-France, des origines jusqu’à la constitution du gouvernement d’Île-de-France, au début du XVIe siècle, gouvernement qui subsistera jusqu’à la fin de l’Ancien Régime, a été étudiée par Auguste Longnon, fondateur de la géographie historique en France, dans un article qui inaugure la série des Mémoires de la société de l’histoire de Paris et de l’Île-de-France (1874).
Le noyau de l’Île-de-France n’est pas un ancien État féodal qui se serait maintenu et aurait survécu sous la forme d’une subdivision administrative. Le mot de Francia, qui devait primitivement désigner l’ensemble du royaume des Francs, s’est appliqué au seul territoire situé au nord de la Seine, à la différence du terme de Neustria, désignant le territoire situé entre Loire et Seine.
Il existait, en outre, une opposition entre la France et la Hérupe, ou Pays hérupois, ou encore Hurepoix, que séparaient la Seine et la Marne. Hurepois et France ne correspondent donc pas à des limites administratives, mais à une géographie populaire, distinguant le nord et le sud de la Seine et de la Marne.
Une étude toponymique permet de préciser l’aire géographique du pays de France qui est limité au sud par la Marne et par la Seine, à l’ouest par l’Oise, au nord par la Thève, à l’est par la Beuvronne. Le nom d’Île-de-France était venu tout naturellement à ce pays entouré d’eau sur tous ses côtés; Marc Bloch, dans L’Île-de-France, les pays autour de Paris (1913), cite un passage de Froissard daté de 1380 où apparaît déjà cette expression.
En 1436, Richemond fut établi lieutenant général du roi pour les pays de France, de Normandie, de Champagne et de Brie. Mais le territoire de l’Île-de-France, dans toute son extension, ne paraît fixé qu’en 1484, quand le duc d’Orléans fut appelé au poste de gouverneur: sans compter la Champagne, on trouve la vicomté de Paris, l’Île-de-France, la Brie, le Gâtinais, le bailliage de Senlis, le Beauvaisis et le Vermandois, ces trois dernières provinces provenant du démembrement de la Picardie opéré au traité d’Arras de 1435, conclu entre Charles VII et Philippe le Bon et au terme duquel le bassin de la Somme était abandonné au duc de Bourgogne. En une trentaine d’années, cet amalgame de divers pays était constitué en provinces, au point qu’à partir de 1519 les nominations de gouverneur de Paris et de l’Île-de-France ne font plus connaître la composition du territoire.
Il ne faut pas confondre le gouvernement de l’Île-de-France avec la généralité de l’Île-de-France. La généralité est une subdivision administrative et financière, gouvernée par l’intendant. Le nord du gouvernement d’Île-de-France était rattaché à la généralité de Picardie.
Selon Marc Bloch, l’Île-de-France «ne doit son unité qu’à la grande agglomération humaine qui la domine toute»; l’Île-de-France n’est donc que «les pays autour de Paris». Plus près de nous, l’Île-de-France est l’une des vingt-deux régions créées en 1972; sa superficie est de 12 000 kilomètres carrés et, en 1990, elle comptait 10 650 habitants, soit une densité de 887 habitants au kilomètre carré.
Sur le plan géographique, elle est l’ensemble des pays situés autour de Paris, composés de sédiments tertiaires, déposés dans une cuvette en auréoles concentriques, où les dépôts les plus récents se trouvent au centre; à cause de la subsidence du centre du bassin pendant l’ère secondaire et du soulèvement des bordures nord-est-sud des auréoles au cours du Miocène et du Pliocène; celles-ci sont bordées par des cuestas: la côte de l’Île-de-France limite ainsi à l’est la région Île-de-France. Au nord se trouve le Vexin français, le long de la Seine; à l’est, entre Oise et Marne, le plateau de France, le Valois, le Soissonnais, la plaine de l’Ourcq; au sud, entre Marne et Seine, s’étend la Brie; à l’ouest, le Hurepoix sépare la Beauce de la vallée de la Seine. Cet ensemble a été recouvert de limon, et le paysage est varié: le Soissonnais a des vallées très enfoncées et assez larges; le Valois est surmonté de buttes; le Vexin est accidenté de buttes de sable érodées; la Beauce est très plane avec peu de vallées, tandis que la Brie est moins plane et plus disséquée par les cours d’eau. Au centre se trouvent les bords des plateaux, auxquels succèdent des collines de «sable de Fontainebleau», à proximité des larges vallées de la Seine et des affluents de la rive gauche. Le climat est de type océanique: précipitations inférieures à 800 millimètres, températures moyennes de 2 0C en janvier et de 19 0C en juillet. L’agriculture subsiste surtout dans l’est de la région: la superficie agricole (597 000 ha) se répartissait entre 8 449 exploitations en 1987, les principales productions étant les céréales (42 p. 100), les grandes cultures (21 p. 100) et les fleurs (15 p. 100). En 1990, l’agriculture n’employait que 1 p. 100 de la population active. La forêt occupe encore de vastes étendues: Fontainebleau, Rambouillet, Crécy, Armainvilliers, Saint-Germain, Sénart, Montmorency, Marly.
La masse de la population active est formée surtout d’ouvriers et d’employés travaillant à Paris et dans les villes de l’Île-de-France: Creil (36 128 hab. en 1990), Beauvais (54 147 hab.), Compiègne (43 311 hab.), Soissons (32 236 hab.), Château-Thierry (14 920 hab.), Montereau (19 557 hab.), Chartres (39 243 hab.), ainsi que Dreux (33 760 hab.), villes qui forment une couronne autour de l’Île-de-France. À l’intérieur se trouvent d’autres villes importantes, telles que Melun (36 218 hab.), Meaux (45 873 hab.), Pontoise (29 411 hab.), Versailles (95 240 hab.) et d’autres plus petites. La croissance de ces villes a été interrompue par la présence de Paris, mais, depuis les débuts de la décentralisation, de nouvelles usines s’y sont implantées et la population a crû. Les migrations quotidiennes sont très importantes dans cette région entourant l’agglomération parisienne, qui s’étend de plus en plus. Outre le bâtiment, l’industrie qui employait 26 p. 100 de la population active en 1990 fait appel à la haute technologie: électronique, construction électrique, automobile et aéronautique, chimie, pharmacie.
Quant au secteur tertiaire (74 p. 100 des actifs en 1990), il est représenté surtout par les services marchands auxquels s’ajoutent, entre autres, le tourisme et l’enseignement.
Île-de-France
région admin. française et rég. de la C.E., formée des dép. de Paris, de l'Essonne, des Hauts-de-Seine, de Seine-et-Marne, de la Seine-Saint-Denis, du Val-de-Marne, du Val-d'Oise et des Yvelines; 12 001 km2; 10 760 861 hab. (Franciliens); cap. Paris. Géogr. et écon. - Région la plus peuplée de France (19 % de la pop. et 21 % des actifs), premier ensemble économique national et l'un des plus puissants de la C.E., l'Île-de-France produit 28 % du P.N.B. Située au coeur du réseau de la Seine, la Région occupe les plaines et plateaux tertiaires du centre du Bassin parisien, qui portent de riches cultures (céréales, plantes sarclées, oléagineux, fourrages). Le maraîchage et l'arboriculture ont prospéré dans les vallées. La pop. a augmenté de plus de 2 millions d'hab. entre 1962 et 1990. La création de villes nouvelles et un réseau de transports rapides a déconcentré Paris et sa proche banlieue: 20 millions de déplacements quotidiens. L'Île-de-France offre 4,7 millions d'emplois, dont 75 % dans le tertiaire, mais Paris, la première ville de tourisme du monde, demeure actif. Malgré l'absence d'industries lourdes, l'Île-de-France assure 25 % de la production industrielle de la France.
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Île-de-France
région historique de France autour de laquelle l'unité nationale s'est constituée. à l'avènement du roi Hugues Capet (987), la majeure partie du territ. appartenait à des vassaux. Le roi entreprit de rattacher ces terres au domaine royal, que ses successeurs agrandirent.
Encyclopédie Universelle. 2012.