VOLUBILIS
VOLUBILIS
Ville antique du Maroc située près de Meknès. Adossée au massif du Zerhoun, sur les bords de l’oued Khoumane, Volubilis fut en premier lieu une ville maure comportant un élément punique ou punicisé. Jérôme Carcopino a supposé que le roi Juba II, à qui Auguste confia le royaume de Mauritanie, en fit sa capitale occidentale; ainsi s’expliquerait notamment le fait qu’on ait retrouvé à Volubilis des œuvres d’art d’une valeur exceptionnelle pour une petite ville de province, en particulier deux bustes de bronze découverts en 1946. L’un figure Caton d’Utique, identifié par une inscription. L’autre a été interprété comme un portrait de Juba lui-même, mais ne présente aucun des caractères anthropométriques du roi, bien connus d’autre part par les bustes trouvés à Cherchell; G. C. Picard a montré qu’il s’agit en réalité d’un portrait d’Hannibal.
De ce passé, Volubilis n’a presque rien gardé dans le domaine architectural. À la mort de Ptolémée, fils de Juba, exécuté sur l’ordre de Caligula, son royaume avait été annexé à l’Empire. Un affranchi du roi, Aedemon, essaya d’organiser la résistance; mais les Volubilitains prirent résolument le parti de Rome; ils en furent récompensés par l’octroi du droit de cité. La ville fut complètement reconstruite sur le modèle romain.
Le plan, pourtant, n’est pas rigoureusement cadastré; le forum constitue en quelque sorte un pivot autour duquel s’articulent deux quartiers: celui du nord-est, le plus riche, groupe les maisons de l’aristocratie locale.
Les monuments publics de Volubilis sont plus modestes que ceux des autres villes de l’Afrique romaine; le plus remarquable est l’arc de triomphe dédié à Caracalla, avec un décor sculpté de style très provincial. Il était couronné par une statue impériale en bronze dont on a retrouvé quelques fragments.
Les maisons, en revanche, sont somptueuses tant par leurs aménagements hydrauliques que par leur décor; de celui-ci ont été conservés surtout des bronzes et des mosaïques. Outre les deux bustes déjà cités, on a retrouvé une statue d’éphèbe, un chien, un vieil artisan, dont la perfection atteste une origine extérieure. En revanche, les mosaïques, d’un style très simple mais vigoureux, sont bien l’œuvre d’ateliers locaux. Elles posent d’ailleurs un problème chronologique difficile à résoudre par les analogies de sujets et de style qu’elles présentent avec celles de Piazza Armerina bien datées du IVe siècle. On admet en effet que Volubilis, ainsi que l’ensemble du Maroc intérieur, fut évacué par les Romains dans les dernières années du IIIe siècle.
volubilis [ vɔlybilis ] n. m. ♦ Cour. Variété d'ipomée ornementale, à grosses fleurs colorées en entonnoir, qu'on fait grimper sur les clôtures. ⇒ ipomée, liseron.
● volubilis nom masculin (latin scientifique volubilis, liseron) Nom usuel de la patate douce (convolvulacée) lorsqu'elle est cultivée pour ses fleurs, qui rappellent celles du liseron.
Volubilis
anc. cité berbère du Maroc, près de Meknès, l'une des villes romaines les plus import. de la Maurétanie Tingitane du Ier au IIIe s.: capitole, basilique, arc de Caracalla, maisons avec mosaïques, etc.
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Volubilis
n. m. Ipomée ornementale.
⇒VOLUBILIS, subst. masc.
Variété d'ipomée ornementale à grosses fleurs pourpres ou blanches en entonnoir. Des volubilis élargissaient le cœur découpé de leurs feuilles, sonnaient de leurs milliers de clochettes un silencieux carillon de couleurs exquises (ZOLA, Faute Abbé Mouret, 1875, p. 1347). Des touffes de feuilles autour desquelles s'enroulaient les clochettes du volubilis, une fleur symbolique, car elle s'évase, telle qu'un calice, et elle a la blancheur mate d'une oublie (HUYSMANS, En route, t. 2, 1895, p. 166).
— Rare, littér. [En fonction de déterm.] En volubilis. Un phono de marché aux puces au pavillon en volubilis (MALRAUX, Espoir, 1937, p. 849).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1878. LITTRÉ: volubile ,,On dit aussi volubilis``. Étymol. et Hist. Ca 1500 (Jard. de santé, I, 268 ds GDF. Compl.). Mot du lat. des botanistes volubilis « nom de certaines plantes qui s'enroulent », empl. spécialisé du lat. volubilis (v. volubile); on relève au XVe s. la forme francisée voluble « liseron des haies » (EVRART DE CONTY, Probl. d'Arist., Richel. 210, f° 32 r° ds GDF.). Fréq. abs. littér.:41.
volubilis [vɔlybilis] n. m.
ÉTYM. V. 1500; voluble, 1390; mot du lat. bot., de l'adj. volubilis « qui tourne ». → Volubile.
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♦ Variété d'ipomée ornementale (Convolvulacées), à grosses fleurs pourpres ou blanches en entonnoir, qu'on fait grimper sur les clôtures, en berceaux (→ Fleur, cit. 5). || Le volubilis est parfois appelé (abusivement) liseron.
1 Le volubilis s'enroule en une seule nuit autour d'une canne oubliée; mais ce n'est point qu'il se jette sur ce tuteur en vue de s'élever vers la lumière; seulement la partie de la tige qui vient à toucher un corps dur se développant moins vite que la partie libre, la tige est courbée selon la forme du bâton.
Alain, Propos, 20 mai 1922, Plantes.
2 (…) la charmante discipline des volubilis qui se recroquevillent, se mettent en boule, changent de couleur et s'endorment, dès que la nuit tombe.
Cocteau, Journal d'un inconnu, p. 167.
Encyclopédie Universelle. 2012.