TYROL
TYROL
Type de l’État routier (Passtaat), à cheval sur les Alpes et formé autour des cols, le Tyrol est l’articulation centrale de l’Autriche. Entré précocement dans les domaines des Habsbourg (1363), puis largement étendu sur le versant méridional (1803-1919), il a été démembré à la suite de la Première Guerre mondiale, par la cession à l’Italie du Südtirol (Haut-Adige), comptant 7 400 kilomètres carrés et 374 600 habitants. Le Land Tirol actuel (12 648 km2) se compose de deux parties, privées de communication directe: le Nordtirol (10 628 km2) et l’Osttirol (2 020 km2).
Le Tyrol septentrional est un long couloir, parcouru par la vallée de l’Inn, profondément enfoncée entre deux masses montagneuses. Les Alpes calcaires du nord séparent le Tyrol de l’Allemagne et commencent, à l’ouest, par le massif pastoral de l’Allgäu. Au-delà de la vallée du Lech, orientée vers la Bavière, la barrière s’épaissit et s’élève, dans la Zugspitze (2 962 m), les Karwendel et le Kaisergebirge. Le volet méridional est beaucoup plus redressé et compact. Le groupe de la Silvretta, qui forme la frontière avec la Suisse, est relayé par le bastion de l’Ötztal (3 774 m), qui garde de nombreux glaciers et qu’entaillent de sauvages vallées (Ötztal, Pitztal), animées par le tourisme, puis par les Alpes de Stubai. Plus à l’est, le relief reste très rude dans le château d’eau cristallin des Alpes du Zillertal. Il ne s’atténue que dans les Alpes de Kitzbühel, aux sommets couverts d’opulents pâturages et qui sont le paradis des skieurs.
Une forte émigration montagnarde a concentré la population, de dialecte bavarois, dans la vallée de l’Inn. C’est un couloir de 150 kilomètres de longueur, surcreusé en auge par les glaciers et dominé abruptement par les montagnes qui l’encadrent. L’Inn s’en échappe, vers le plateau bavarois, par la cluse de Kufstein. Zone de passage, très anciennement peuplé et défriché, surtout sur les terrasses ondulées des Mittelgebirge qui en ourlent les bords, le sillon de l’Inn est fortement humanisé en gros villages et en bourgades. Réchauffé par le föhn, c’est une zone sèche (750-800 mm de pluie) et ensoleillée, où mûrissent la vigne et le maïs. L’amont (Oberinntal), sur lequel débouchent des vallées affluentes suspendues, est plus étroit, encombré de cônes de déjection. Ses habitants vivent du tourisme, de l’élevage et de l’industrie textile. L’aval (Unterinntal), au-delà d’Innsbruck, est plus large, plus riant, pourvu de ressources minérales (sel, métaux non ferreux) qui ont enraciné une ancienne tradition industrielle, vivifiée par une abondante houille blanche. La métallurgie, la construction mécanique, le textile, l’optique, l’électrochimie et l’électrométallurgie, ainsi que le ciment, la verrerie et la céramique animent un chapelet de petites villes dont les plus actives sont Hall, Schwaz, Rattenberg et Wörgl.
Innsbruck (116 000 hab. en 1991), la plus grande ville alpine d’Autriche, exploite depuis l’époque romaine une situation de carrefour vers l’Arlberg, vers la Bavière et, surtout, vers l’Italie par le Wipptal qui unit, à travers le col du Brenner (1 374 m), les bassins de la Sill et de l’Adige. Capitale politique, nœud de communications, centre touristique, industriel et universitaire, Innsbruck est une cité dynamique.
Le Tyrol oriental, qui regarde vers l’est, est le domaine de la haute Drave (Pustertal) et de son affluent l’Isel, ainsi que du Gail supérieur (Lesachtal). Étirées entre le revers méridional de l’Ötztal et la muraille des Dolomites et des Alpes carniques, ces vallées ont souffert du démembrement politique qui a réduit leur rôle de jonction entre la Carinthie et le Tyrol du Sud, par le seuil de Toblach (Dobbiaco). Leur vie, plus traditionnelle que dans l’Inntal, est centrée autour de la petite capitale de Lienz (11 700 hab. en 1991).
L’économie tyrolienne demeure rurale, avec un peu de cultures de céréales, de vigne, de pommes de terre, contre une majorité de prairies, d’alpages et de forêts. La région est essentiellement vouée à l’élevage. À côté du tourisme, l’industrie, diversifiée, arrive en tête grâce à un important potentiel hydro-électrique et à l’abondance de la main-d’œuvre venue des montagnes. Cette bonne santé tyrolienne se traduit par une population de 631 410 habitants (recensement de 1991).
Tyrol
(en all. Tirol) rég. des Alpes orientales, drainée par le cours supérieur de l'Inn, de la Drave et de l'Adige. En Autriche, le Tyrol forme un Land (12 647 km²; 605 770 hab.; ch.-l. Innsbruck), pays d'élevage au tourisme très actif et dont les vallées sont industrialisées. En Italie, il correspond à la région du Trentin-Haut-Adige.
— Province romaine de Rhétie (15 av. J.-C.), le Tyrol forma au XIe s. un comté qui revint aux Habsbourg en 1363. De 1805 à 1814, Napoléon Ier le rattacha à la Bavière. En 1919, le traité de Saint-Germain-en-Laye donna le Sud-Tyrol à l'Italie.
Encyclopédie Universelle. 2012.