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SURPROFIT

SURPROFI

À la différence de l’expression purement polémique de superprofit, le surprofit ou profit extra constitue une notion dotée d’un contenu précis. Profit au-delà du taux de profit normal (ou moyen), le surprofit implique référence à l’existence de ce taux de profit normal soit comme réalité (même s’il est alors nul chez les néo-classiques), soit comme tendance (Karl Marx, Alfred Marshall).

Ce surprofit peut être dû soit à l’existence d’un monopole, soit à la disponibilité provisoire d’une technique dont les concurrents ne peuvent disposer (telle l’innovation de Joseph Schumpeter, avant sa propagation).

Dans le premier cas, le surprofit dure tant que le monopole peut se maintenir en tant que tel, c’est-à-dire s’opposer victorieusement à l’entrée de capitaux dans sa branche ou à la concurrence efficace de produits étroitement substituables; il faut cependant qu’il puisse accumuler ses profits hors de lui-même, sauf si le taux de croissance de sa demande est très élevé. Dans le second cas, le surprofit dure tant que se prolonge le monopole de la technique nouvelle.

S’il existe une tendance fondamentale à l’égalisation des taux de profit, qui est bien autre chose que l’égalité postulée par les néo-classiques, la recherche permanente par chaque firme de ce surprofit — forme de la poursuite incessante de la maximation du taux de profit et aussi condition de la manifestation permanente de cette tendance à l’égalisation — constitue l’élément principal de la dynamique économique, à court comme à long terme. La recherche de ce surprofit empêche que la tendance à l’égalisation aboutisse jamais, sans que pour autant elle cesse d’être active.

Quelques auteurs considèrent, il est vrai, qu’il y aurait deux sortes de capital dont l’un, le «capital monopoliste», bénéficierait d’un surprofit durable échappant à la tendance à l’égalisation avec la masse des profits. Les auteurs qui récusent toute tendance à l’égalisation des taux de profit ne peuvent évidemment concevoir de surprofit.

surprofit [syʀpʀɔfi] n. m.

ÉTYM. Mil. XX^e; de sur-, et profit.

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♦ Écon. Profit supérieur à la norme ou excessif. || « Les entreprises à forte productivité bénéficieraient de sur-profits » (J.-P. Courthéoux, la Politique des revenus, p. 106). → Superbénéfice.