SALVADOR
SALVADOR, anc. BAHIA
Ville du Brésil, capitale de l’État de Bahia, Salvador (anc. São Salvador ou Bahia) fut, pendant toute la période coloniale, une ville très importante et, jusqu’au XVIIIe siècle, la capitale du Brésil. Salvador fut fondée en 1549 par les Portugais dans la partie nord, particulièrement bien abritée, de la baie de Todos os Santos (baie de Tous-les-Saints). La ville comprend deux parties distinctes: la ville haute, site urbain initial, est restée le centre administratif, culturel (universités, musées) et religieux; elle est séparée, par un escarpement d’une soixantaine de mètres, de la frange côtière, où se sont développées les fonctions portuaires et commerciales de la ville. Le fond de la baie, marécageux et insalubre, est devenu le lieu d’élection d’un très important habitat spontané, souvent semi-lacustre (immenses favelas sur pilotis, ou alagados ); en revanche, au nord, le long des plages atlantiques, se sont développés des quartiers résidentiels et touristiques.
À l’époque coloniale, Salvador dut, certes, sa fortune à sa fonction de capitale, qui en faisait le lieu de résidence du pouvoir portugais, mais surtout à sa fonction portuaire. La ville est en effet située au débouché de l’Est et du Nord-Est sucrier et elle devint le premier port exportateur de canne à sucre, puis un centre actif du commerce des esclaves lorsque, la main-d’œuvre indigène ne suffisant plus, les colons portugais organisèrent la traite des Noirs. Aussi Salvador était-elle déjà une grande ville de plus de 100 000 habitants à la fin du XIXe siècle. Elle connut ensuite une phase relative de stagnation correspondant aux difficultés économiques de cette partie du Nord-Est brésilien, et son sous-développement alla en s’accentuant dans la première partie du XXe siècle. Aussi Salvador fut-elle choisie, tout comme Recife, par le Service d’aménagement du Nord-Est (Sudene), comme deuxième pôle d’implantation industriel volontaire. La ville a connu, depuis 1955, un grand essor: des établissements industriels de dimensions variées ont été implantés dans sa banlieue (en particulier à Aratu) afin de donner du travail à la population venue de l’intérieur par migrations successives (cuir, textile, tabac, sidérurgie, métallurgie, mécanique, agroalimentaire, industrie automobile, construction et réparation navales). Cette croissance industrielle a été facilitée par la découverte du pétrole dans la baie de Tous-les-Saints. Des raffineries ont été construites et, à proximité, à Camaçari, a été implanté le plus important complexe pétrochimique du Brésil. Cette activité industrielle complète les fonctions traditionnelles de Salvador: la fonction portuaire (exportation de tabac, de sucre, de cacao, de minerai de fer, de pétrole), demeure importante à côté des fonctions culturelle et touristique liées à son passé d’ancienne capitale coloniale.
Salvador comptait 2 070 000 habitants en 1991 (2 493 000 pour l’agglomération) et occupait, par sa population, la troisième place parmi les villes du Brésil.
Salvador
(République du) (República de El Salvador), état d'Amérique centrale baigné au S. et au S.-O. par le Pacifique, bordé au N. par le Guatemala et à l'E. par le Honduras; 21 041 km²; env. 5 millions d'hab. (croissance: près de 2,5 % par an); cap. San Salvador. Nature de l'état: rép. présidentielle. Langue off.: esp. Monnaie: colón. Pop.: métis (70 %), Amérindiens (20 %), Blancs (10 %). Relig.: catholicisme. Géogr. et écon. - Une plaine côtière, chaude et humide, est dominée par deux chaînes volcaniques (2 386 m au Santa Ana), encadrant un haut plateau au climat plus sain, qui groupe l'essentiel des hab. Les 60 % de ruraux vivent de maïs, millet, haricots, riz. Le pays exporte du café, de la canne à sucre, du coton et du bois. L'hydroélectricité a favorisé l'industrie, mais la guerre civile (1977-1992) a désorganisé le pays. Auj., la croissance annuelle est de 5 à 6 %. Hist. - Le territoire subit l'influence des Mayas, puis celle des Pipil, qui fondèrent Cuscatlán (Xe s.). Conquis par l'Espagnol Pedro de Alvarado (1524), le pays s'affranchit de la tutelle esp. en 1821. Il subit de nombr. dictatures militaires, soutenues par "quatorze familles". Sous la dictature du général Maximiliano Martínez (1931-1944), une révolte paysanne (1932) entraîna une terrible répression. Depuis, les gouvernements militaires se succédèrent, provoquant une opposition croissante. Une brève guerre avec le Honduras (1969) accentua la crise. En 1977 commença une violente guerre civile. En 1979, une junte militaire et civile prit le pouvoir, soutenue par les È.-U.; en 1980, le démocrate-chrétien Napoleón Duarte devint prés. et décida aussitôt une réforme agraire pour affaiblir la guérilla du Front Farabundo Marti de libération nationale (F.M.L.N., créé en 1980). Les propriétaires soutenaient l'Alliance rép. nationaliste (Arena), qui remporta la présidentielle de 1989 (puis de 1994). En 1992, un cessez-le-feu intervint. Aux élections législatives de 1997, le F.M.L.N. remporte un tiers des sièges au Parlement, soit autant que l'Arena.
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Salvador
(anc. Bahia) v. et port du Brésil, capitale de l'état de Bahia; 1 811 370 hab. Grand centre commercial (café, notam.). Tourisme.
— Archevêché. Nombreux monuments.
— Capitale du Brésil colonial (1549-1763).
Encyclopédie Universelle. 2012.