⇒FLATTÉ, ÉE, part. passé et adj. et subst.
I.— Part. passé de flatter.
II.— Adjectif
A.— [En parlant d'une pers.] Honoré, touché par une prévenance, une distinction. Cependant, ils s'empressèrent, très flattés de le voir chez eux (ZOLA, E. Rougon, 1876, p. 195). C'est un Robin qui s'efforce de dissimuler le plaisir que lui font les choses, par crainte de paraître naïf, ou flatté (RADIGUET, Bal, 1923, p. 23) :
• ... en fin de compte, elle avait cédé. Le sénateur Bélignat, habilement manœuvré par son gendre, avait fait une démarche auprès de Mlle Jérébel qui, flattée, autant que jalouse et intriguée, avait accepté de céder, deux fois par semaine, « ce jeune professeur de piano dont on disait si grand bien ».
DANIEL-ROPS, Mort, 1934, p. 165.
— P. méton. [En parlant de l'attitude de qqn] Il souriait toujours, il avait pris un air flatté. Pour être aimable, il m'a posé des questions. Exaspérantes! (MARTIN DU G., Thib., Sorell., 1928, p. 1235). Deux jours plus tard Nadine m'a dit d'un air mi-furieux, mi-flatté :« Il est inouï, ce mec-là! il me la fait au chantage... » (BEAUVOIR, Mandarins, 1954, p. 203).
B.— [En parlant d'un portrait, d'une représentation] Rendu plus attrayant par des artifices. Notre ami Gaspard avait fait de la marquise un portrait peu flatté, mais assez ressemblant (SANDEAU, Sacs, 1851, p. 33). Mon honorable contradicteur vous a tracé de Lagoupille une silhouette quelque peu flatteuse, j'oserai dire quelque peu flattée (COURTELINE, Client sér., 1897, 3, p. 71).
III.— Subst. masc., MUS. (clavecin). ,,Ancien ornement mélodique consistant dans une note d'agrément placée au-dessus de la note finale`` (ROUGNON, 1935). L'Affilard, qui l'appelle coulement, l'indique par un petit signe de liaison et lui donne la signification d'une appogiature brève. Chez Bach et chez Marpurg, cet ornement se confond avec le flatté (BRENET, Dict. prat. et hist. mus., 1926, p. 105).
Encyclopédie Universelle. 2012.