⇒EMBRASÉ, ÉE, part. passé et adj.
I.— Part. passé de embraser.
II.— Emploi adj.
A.— 1. Mis en braise, en feu. Bûcher, charbon embrasé; fournaise, lave embrasée; embrasé et consumé. La rouge clarté des copeaux embrasés (VAN DER MEERSCH, Invas. 14, 1935, p. 234). Il considéra quelques secondes le bout embrasé de sa cigarette (MARTIN DU G., Thib., Été 14, 1936, p. 301).
2. P. anal.
a) [P. anal. avec la chaleur dégagée par le feu] Rendu brûlant. Air, souffle, vent embrasé; atmosphère embrasée; sable embrasé. Le vent d'autan soufflait toujours à pleine gueule son haleine embrasée sur la ville (FABRE, Le Roman d'un peintre, 1878, p. 167) :
• 1. Par ce matin de juillet embrasé et lourd, sous un soleil de métal en fusion qui argentait tout le ciel, la rivière fumait immobile et silencieuse...
A. DAUDET, La Petite paroisse, 1895, p. 13.
b) [P. anal. avec la lumière rougeoyante qui rayonne du feu] Très éclairé, éclatant de lumière. Ciel, horizon embrasé; route embrasée de lumière; embrasé des feux du couchant. Synon. illuminé. Il y avait des baies embrasées de lumière où des gens parlaient et criaient (GREEN, Autre sommeil, 1931, p. 133).
— Spéc. Illuminé par un ensemble de projecteurs électriques. Il [Bouteiller] traversa la place de la Concorde dans la direction de l'Arc de Triomphe, embrasé de feux magnifiques (BARRÈS, Déracinés, 1897, p. 286).
— P. métaph. :
• 2. ... à gauche, une grille livre aux regards le jardin embrasé d'héliotropes, de géraniums, de pétunias.
MAURIAC, Thérèse Desqueyroux, 1927, p. 84.
B.— Au fig.
1. [Avec un compl. causal introd. par de] Soumis à une passion irrésistible. Embrasé de désirs. L'affreuse réponse tomba comme la mort dans cette âme [de Pierre] embrasée d'amour et de bonheur (SAND, Compagn. Tour de Fr., 1840, p. 189). J'étais parti embrasé d'une de ces saines colères qui semblaient flamber toutes les scories de mes sentiments (VIALAR, Clos Trois Mais., 1946, p. 278).
2. Agité, en pleine effervescence. Âme embrasée. L'atmosphère embrasée du temps [1815] ne se traduit point au milieu de ces justes, mais froides analyses (SAINTE-BEUVE, Nouv. lundis, t. 4, 1863-69, p. 239).
Encyclopédie Universelle. 2012.