⇒ANTI(-)NATUREL, ELLE, (ANTINATUREL, ANTI-NATUREL) adj.
Qui va à l'encontre de l'ordre naturel des choses :
• 1. L'Évangile pouvoit faire des saints isolés, des familles pieuses, charitables, héroïques; mais il ne pouvoit extirper subitement un mal enraciné par une civilisation anti-naturelle.
CHATEAUBRIAND, Études hist., 1831, p. 42.
• 2. Cette Irène, si indécise, simplement, retrouvait son chemin. Et elle? elle, Laure? N'était-ce point parce qu'il y avait en elle quelque chose de monstrueux, d'antinaturel, qu'elle sentait gronder en elle ce tumulte. Voyons? pouvait-elle espérer continuer, indéfiniment, cette existence-là avec Irène? Mais c'était ridicule!
DANIEL-ROPS, Mort, où est ta victoire? 1934, p. 68.
— Pris substantivement :
• 3. ... des voix tressaillantes dans des vocalises de sanglots, des voix dont le vif élancement retombait tout à coup à un abîme de silence d'où rejaillissaient aussitôt d'autres voix sonores, des voix étranges et troublantes, des voix flûtées et mouillées, des voix entre l'enfant et la femme, des voix d'hommes féminisées, des voix d'un enrouement que ferait, dans un gosier, une mue angélique, des voix neutres et sans sexe, vierges et martyres, des voix fragiles et poignantes, attaquant les nerfs avec l'imprévu et l'antinaturel du son.
E. et J. DE GONCOURT, Mme Gervaisais, 1869, p. 87.
PRONONC. ET ORTH. :[
]. La forme sans trait d'union l'emporte à l'époque récente.
]. La forme sans trait d'union l'emporte à l'époque récente.BBG. — DUB. Pol. 1962, p. 147.
Encyclopédie Universelle. 2012.