ROSAIRE
ROSAIRE
C’est à saint Dominique (1170-1221) que remonte l’exercice de piété appelé rosaire (mot qui signifie «couronne de roses», de même que «chapelet», qui lui est associé, vient de «chapeau», qui désignait autrefois une couronne de fleurs). Le rosaire consiste à réciter trois chapelets, dont chacun comprend cinq dizaines. Durant ces quinze dizaines, on va méditer sur des «mystères» vécus par Marie, c’est-à-dire les grands épisodes de l’itinéraire du Christ auxquels on associe sa mère et que l’on regarde à la manière dont cette dernière les a connus. Le rosaire n’est donc pas forcément lié à la récitation des Ave Maria, mais consiste avant tout dans cette méditation en quinze stades, groupés eux-mêmes selon trois cycles: les événements joyeux (l’Annonciation de la naissance de Jésus à Marie, la Visitation de Marie à Élisabeth, la Nativité, la Présentation de Jésus au Temple de Jérusalem, le Recouvrement de Jésus lors d’un pèlerinage des parents de Jésus à Jérusalem); les événements douloureux (l’Agonie de Jésus, la Flagellation, le Couronnement d’épines, le Portement de la Croix, le Crucifiement et la Mort); les événements glorieux (la Résurrection, l’Ascension, la Pentecôte, l’Assomption, le Couronnement de Marie).
La pratique du rosaire a été très populaire, constituant même l’un des exercices majeurs de la piété catholique. L’ordre dominicain a consacré, depuis sa fondation, de nombreuses énergies à répandre cette forme de prière et de méditation. C’est encore un dominicain, le pape Pie V, qui, à la suite de la bataille de Lépante (1571), introduisit dans le calendrier liturgique, à la date du 7 octobre, la fête de Notre-Dame du Rosaire. Le mois d’octobre devint ainsi le «mois du rosaire» et, à Lourdes, l’un des plus grands pèlerinages, celui des hommes, fut fixé au 7 octobre. Par sa mémorisation facile et par le support de la récitation des Ave, le rosaire constituait une découverte pédagogique permettant de faire méditer l’Évangile et de centrer la piété sur l’essentiel. Cet exercice convenait à une forme de culture, à la fois rurale, populaire et orale, qui fut pendant longtemps prédominante.
rosaire [ rozɛr ] n. m.
• 1495; lat. médiév. rosarium « guirlande de roses dont on couronnait la Vierge »
♦ Grand chapelet composé de quinze dizaines d'Ave Maria précédées chacune d'un Pater. « ceinturés d'un grand rosaire, à grains gros comme des noix » (Apollinaire).
♢ Les prières elles-mêmes. Dire, réciter son rosaire.
● rosaire nom masculin (latin ecclésiastique rosarium, du latin classique rosarius, de rose) Grand chapelet, composé de quinze dizaines de petits grains que séparent des grains un peu plus gros. Prière que l'on récite en égrenant le chapelet. ● rosaire (expressions) nom masculin (latin ecclésiastique rosarium, du latin classique rosarius, de rose) Fête du Rosaire, fête instituée par saint Pie V, sous le vocable de N.-D.-de-la-Victoire, en mémoire de la victoire de Lépante (7 octobre 1571). ● rosaire (homonymes) nom masculin (latin ecclésiastique rosarium, du latin classique rosarius, de rose) rosèrent forme conjuguée du verbe roser
rosaire
n. m. RELIG CATHOL Chapelet comportant quinze dizaines de grains (correspondant aux Ave) dont chacune est précédée d'un grain plus gros (correspondant à un Pater).
|| Récitation de ce chapelet. Dire, réciter son rosaire.
⇒ROSAIRE, subst. masc.
RELIG. CATH. Grand chapelet composé de quinze dizaines de petits grains (représentant les « Ave ») précédées chacune par un grain plus gros (représentant le « Pater »). Égrener son rosaire. Lorsque Sténio entra dans le boudoir de Pulchérie, il le trouva converti en oratoire. [...] Un collier de perles magnifiques était devenu un rosaire terminé par une croix de diamants (SAND, Lélia, 1839, p. 508). Elle sort de dessous sa robe un gros rosaire en noyau d'olive; elle s'agenouille près de la table (GIONO, Gd troupeau, 1931, p. 85).
— P. méton. L'ensemble des prières elles-mêmes, récitées à l'aide de ce chapelet. Réciter le/son rosaire. J'ai dit mon rosaire pour cette âme si humble devant Dieu (DUPANLOUP, Journal, 1869, p. 319).
♦ Mois du Rosaire. Mois d'octobre, dédié par l'Église catholique à la récitation du rosaire. Fête du Rosaire (le 7 octobre). Je vous fis donc une grande lettre d'aveux, (...) commencée le dernier samedi du mois du Rosaire et terminée la veille de l'Immaculée Conception (MONTHERL., J. filles, 1936, p. 920).
♦ Mystères du Rosaire. Faits de la vie du Christ et de la Vierge proposés à la méditation et à la mise en pratique par les fidèles. (Ds MARCEL 1938).
— P. métaph. Suite. Il égrenait le formidable rosaire de crimes qui est l'histoire toscane (PÉLADAN, Vice supr., 1884, p. 11). Cet office canonial était un merveilleux rosaire de psaumes (HUYSMANS, En route, t. 2, 1895, p. 232).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1495 (J. DE VIGNAY, Mir. histor., XXI, 48, éd. 1531 ds DELB. Notes ms: Saint Estienne, premier martyr lequel elle appelloit le rosaire de paradis); 2. 1548 « objet de piété permettant de réciter trois chapelets » (MARGUERITE DE NAVARRE, La Comédie jouée au Mont de Marsan, éd. Schneegans, 54); 1694 « suite des prières récitées sur cet objet » (Ac.). Empr. au lat. eccl. rosarium « id. », propr. « guirlande de roses dont on couronnait la Vierge », en lat. class. « champ de roses ». Fréq. abs. littér.:151.
rosaire [ʀozɛʀ] n. m.
ÉTYM. 1495; du lat. médiéval rosarium « guirlande de roses dont on couronnait la Vierge ».
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♦ Grand chapelet composé de quinze dizaines d'Ave précédées chacune d'un Pater. || Les perles d'un rosaire (→ Prune, cit. 1). || Un rosaire à la main (→ Âtre, cit. 6; moine, cit. 3). || Dévider (cit. 6) son rosaire. || Ordre du Saint-Rosaire.
1 De nouveaux pèlerins arrivaient. D'autres s'en allaient joyeux et ceinturés d'un grand rosaire, à grains gros comme des noix.
Apollinaire, l'Hérésiarque…, p. 160.
♦ (1694). Les prières de ce chapelet. || Dire, réciter son rosaire. || Le mois du rosaire : octobre, mois où l'Église catholique recommande la récitation du rosaire.
2 On recommença le rosaire à Amboise, on dit le premier chapelet, les cinq mystères joyeux.
Zola, Lourdes, p. 271.
Encyclopédie Universelle. 2012.