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REIMS
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REIMS

Bâtie sur l’emplacement d’un établissement préhistorique, la cité gauloise, qui porte alors le nom de Durocortorum, chef-lieu des Rèmes, accorde son appui à César lors de la conquête de la Gaule. La ville est le point de départ de routes rayonnant vers Boulogne, Bavay, Cologne, Trèves, Metz, Toul. À partir du IIIe siècle, elle est la métropole de la province de Belgique Seconde; c’est à cette époque qu’elle prend le nom de Reims (du nom des Remi ). Elle s’entoure d’une enceinte fortifiée, dont on retrouve encore le tracé dans le plan actuel de la ville. Elle capitule devant Clovis en 486, mais acquiert une importance particulière lors du baptême de Clovis, célébré par l’évêque Remi. Les partages mérovingiens situent la frontière des royaumes d’Austrasie et de Neustrie entre Reims et Soissons; les rois d’Austrasie créent le ducatus Campanie , commandement militaire englobant les diocèses de Reims et de Châlons. En 816, Louis le Pieux y est sacré empereur; l’archevêque Hincmar revendique pour ses successeurs le droit de sacrer les rois. C’est lui aussi qui développe à l’abbaye de Saint-Remi les ateliers de copistes, ou scriptoria , et fait de la ville un important centre intellectuel. Ce rôle va de pair avec un rôle politique pendant tout le IXe et le Xe siècle. Le rayonnement de la ville est particulièrement grand lorsque Gerbert d’Aurillac, le futur pape Sylvestre II, y exerce les fonctions d’écolâtre. Adalbéron, son successeur, dévoué à l’empereur Otton Ier, est l’instrument de l’élection d’Hugues Capet. Sous la monarchie capétienne, Reims perd ce rôle politique, mais reste ville royale et lieu d’élection du sacre au Moyen Âge, elle se développe autour de deux noyaux: l’ancien castrum et l’abbaye Saint-Remi. À la suite d’émeutes, l’archevêque accorde une charte de commune en 1182. En 1290, une nouvelle enceinte est construite sur l’ordre du roi. Pendant la guerre de Cent Ans, tombée au pouvoir des Bourguignons, la ville est reprise par Jeanne d’Arc qui y fait sacrer Charles VII en juillet 1429. Au XVIe siècle, elle est à la tête de la Ligue. Reprise par Henri IV, elle est désormais éclipsée par Châlons, siège des opérations royales depuis 1588. L’activité drapière, réglementée par Colbert, connaît une crise au XVIIe siècle. Le XVIIIe siècle est marqué par une reprise, et surtout par le développement des maisons de champagne. Sous la Révolution, la ville compte 25 000 habitants. Les mesures prises contre l’Église entraînent la ruine des fonctions universitaires et religieuses, restées jusque-là très importantes. Reims connaît un grand développement économique au XIXe siècle: en 1840, un canal relie l’Aisne à la Marne, un port est créé à Reims, qui est reliée par un embranchement à la ligne de chemin de fer Paris-Strasbourg. À l’industrie textile et aux maisons de champagne s’ajoutent des maisons d’alimentation à succursales multiples. La ville atteint 100 000 habitants vers 1890. Pendant la Première Guerre mondiale, la ville est bombardée et doit être évacuée en 1918. Elle est reconstruite sur les plans de Ford entre 1920 et 1940, et de même, après la Seconde Guerre mondiale, d’après celui de Camelot, qui crée une zone industrielle au nord de la ville. À partir de 1960, c’est le plan Rotival qui est suivi. Si les industries anciennes du textile ont été en partie remplacées par la confection (bonneterie, chemiserie), les industries alimentaires restent importantes, et on assiste à l’implantation de nouvelles industries: construction automobile, compteurs, appareils ménagers. En 1990, les cinq premières entreprises rémoises (compte tenu du nombre des salariés) travaillaient dans les secteurs des métaux, du verre, des équipements automobiles, de la pharmacie et des appareils électroménagers. L’industrie employait, en 1992, 35 p. 100 des salariés, le commerce 15 p. 100 et les autres services 50 p. 100. Reims, ville principale du département de la Marne sans en être la préfecture (Châlons-sur-Marne) comptait 185 100 habitants en 1990.

Reims
v. de France, ch.-l. d'arr. de la Marne; 185 164 hab. Vinification et comm. du champagne. Industr.
Université. Archevêché. Musées. Cath. goth. (XIIIe s.); les portails de la façade O. sont ornés de sculptures, dont l'ange nommé Sourire de Reims. Basilique St-Remi, romane (XIe s.-XIIe s.). Porte de Mars (arc de triomphe gallo-romain du IIe s.).
Cap. de la Gaule Belgique, Reims, qui eut un évêché dès 290, a vu le baptême de Clovis (496). Aussi, à partir de Louis VII, les rois de France furent sacrés dans la cathédrale de Reims.

Encyclopédie Universelle. 2012.