Amérique
deuxième continent par sa superficie (42 millions de km²); 691 millions d'hab.; 15 000 km de l'océan Arctique (710 2' de latit. N.) aux mers australes (570 5' de latit. S.); baigné à l'O. par le Pacifique, à l'E. par l'Atlantique. Deux masses triangulaires (Amérique du Nord et Amérique du Sud) sont reliées par un isthme (Amérique centrale). V. cartes p. 1372 et 1373. Géogr. phys. - à l'O. du continent se dresse une puissante cordillère volcanique: Rocheuses au N. (6 187 m au mont McKinley), Andes au S. (6 959 m à l'Aconcagua). à l'E. s'étendent des plateaux cristallins aplanis et de vieux massifs: bouclier canadien, Appalaches, massif des Guyanes, bouclier brésilien, plateau de Patagonie. Entre les deux, de vastes plaines et bassins sont drainés par de grands fleuves surtout tributaires de l'Atlantique: Mississippi, Amazone, Paraná. La variété des milieux est considérable: froid du Grand Nord arctique et de la Terre de Feu, climat tempéré du Canada méridional, des États-Unis et du sud de l'Amérique latine, tropical du Sud-Est brésilien au Mexique. Autre opposition: les influences atlantiques pénètrent largement dans le continent alors que les chaînes de l'O. limitent celles du Pacifique à un étroit littoral. Géogr. hum. - Les pop. amérindiennes d'origine ont été décimées ou submergées par les immigrants européens qui ont aussi introduit, comme esclaves, des Noirs africains. L'origine de la colonisation permet de distinguer une Amérique anglo-saxonne au Canada et aux États-Unis (Britanniques dominants et autres minorités d'Europe du N., dont les Français) et une Amérique latine où Espagnols, Portugais et, secondairement, Italiens furent majoritaires. La pop. actuelle est largement urbanisée. Jusqu'aux années 1950, le peuplement était équilibré entre le N. et le S. du continent. Aujourd'hui, l'Amérique latine connaît une forte croissance démographique. écon. - La partie anglo-saxonne du continent, en partic. les È.-U., a une puissante écon. diversifiée, alors que les états latins sont des pays sous-développés: prédominance de l'agriculture, mais faiblesse des techniques agric.; infrastructure industr. souvent limitée aux activités extractives, mais le Brésil et le Mexique ont connu une industrialisation rapide; manque de voies de communication. Cet état de fait tient à la différence des colonisations (développement autonome dans le N., dépendance vis-à-vis de la métropole dans le S.) et à l'absence de réformes agraires après l'indép. des colonies esp. et portug. (immenses domaines consacrés aux cult. du café, de la canne à sucre, du coton, et à l'élevage extensif). L'Amérique latine demeure sous la dépendance écon. des È.-U., auj. concurrencés par l'Europe et le Japon. Depuis la fin des années 70, elle subit une crise tragique: dette extérieure considérable, déclin des investissements, évasion fiscale, solde commercial déficitaire. Hist. - Jusqu' au XVe s., l'histoire de l'Amérique est celle des multiples civilisations précolombiennes. Christophe Colomb, qui débarqua dans les Bahamas en 1492, ouvrit le continent aux Européens. Les conquistadores (Cortés au Mexique, Pizarro au Pérou, etc.) forgèrent un empire espagnol en Amérique centrale et dans les Andes. Le traité de Tordesillas assura le partage de l'Amérique latine, en 1494, entre les Portug. (Brésil) et les Esp. L'exploitation minière (or, argent) fut très tôt développée. Le N. du continent, colonisé plus tardivement (XVIe et XVIIe s.) et par paliers, devint le domaine des Anglais et, pour une moindre part, des Français, qui perdirent le Canada en 1763. L'accession à l'indép. des colonies anglaises (È.-U.) en 1783 encouragea les révoltes en Amérique latine. San Martin libéra les régions andines (1816-1821), Iturbide le Mexique (1821), Sucre et Bolívar les autres colonies esp. (1819-1825). Le Brésil se déclara indépendant en 1822. En 1825, à l'exception du Canada, dominion brit. jusqu' en 1931, tous les états actuels étaient libres. Au lieu d'acquérir, comme le Nord, une unité polit., les pays latins se morcelèrent et s'opposèrent, aux dépens de l'expansion écon. En 1948, à Bogotá, fut créée une organisation panaméricaine (O.é.A.), où l'influence des È.-U. est grande. De la fin du XIXe s. à nos jours, les È.-U. sont intervenus politiquement et militairement à plusieurs reprises (Guatemala, 1954; rép. Dominicaine, 1965; Chili, 1973; Salvador, 1981; Grenade, 1983; Panamá, 1990; Haïti, 1994).
Encyclopédie Universelle. 2012.