⇒SILLER, verbe intrans.
MAR., vieilli ou littér. [Le suj. désigne un navire] Tracer son sillage. Une clameur s'éleva sur la rive, les câbles sifflaient, et le navire, qui ne nous apparaissait plus que par sa poupe, silla si promptement à l'horizon de la mer qu'au bout d'une seconde ce n'était qu'un point noir, et qu'au bout d'une autre seconde ce n'était rien (NODIER, Fée Miettes, 1831, p. 137).
Prononc. et Orth.:[sije], (il) sille [sij]. Att. ds Ac. dep. 1694. V. ciller. Étymol. et Hist. 1. Mar. 1484 seiller « faire un sillage dans une direction » (GARCIE, Grant Routier ds Fr. mod. t. 26, p. 57); 2. 1566 siller « marquer d'un sillage » (RIVAUDEAU, A C. d'Aunis, p. 228 et A Babinot, p. 233 ds HUG.; ici sens fig.). Empl. fig. de l'a. fr. silier « labourer avec la charrue » (1322, RUNK., p. 39) qui survit dans les parlers du Bas-Berry, de l'Yonne et du Rouergue (FEW t. 11, p. 416b) et qui continue très prob. un gaul. selj- « amasser la terre », d'où aussi l'a. fr. seil « sillon » (ca 1210, HERBERT DE DAMMARTIN, Foulque de Candie, éd. O. Schultz-Gora, 1998; v. aussi la note de l'éd.) et le rhéto-rom. saglia « bande étroite au milieu d'un pré fauché sur laquelle on étend l'herbe du pré entier ».
siller [sije] v. intr.
ÉTYM. Fin XVIe; seigler, mil. XVIe; sillier, v. tr., « marquer de sillons, de cicatrices », v. 1330; de sillon, ou directement d'un lat. pop. seculare. → Sillon.
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♦ Littér. et rare. Tracer son sillon, tracer son sillage (navire).
Encyclopédie Universelle. 2012.