⇒SENSORIUM, subst. masc.
A. — PHILOS. (scolast.) Sensorium commune, sensorium primum, ou, p. ell. du détermin., sensorium. Organe central où les sensations venues des divers organes sensoriels se synthétisent de façon à permettre la perception d'un objet. L'idée du sensorium commun, ou d'un centre auquel aboutissent les impressions de tous les nerfs et qu'on suppose dans le cerveau (CUVIER, Anat. comp., t. 2, 1805, p. 94). Dans la perception nous ne pensons pas l'objet et nous ne nous pensons pas le pensant, nous sommes à l'objet et nous nous confondons avec ce corps qui en sait plus que nous sur le monde, sur les motifs et les moyens qu'on a d'en faire la synthèse. C'est pourquoi nous avons dit avec Herder que l'homme est un sensorium commune (MERLEAU-PONTY, Phénoménol. perception, 1945, p. 276).
B. — PSYCHO-PHYSIOL., vx. Ensemble du système nerveux central, centre des sensations; cerveau. Le droit seul peut employer légitimement les moyens de la force (...) et pourquoi avons-nous droit, nous seuls et non d'autres, je dis:Nous, la France pensante? Parce que nous seuls nous sommes le sensorium, le cerveau actif du monde (MICHELET, Journal, 1852, p. 187).
REM. Sensorial, -ale, -aux, adj. a) Qui appartient au sensorium. Fonctions sensoriales, phénomènes sensoriaux (LITTRÉ). b) Synon. vx de sensoriel. La racine postérieure des nerfs spinaux est sensoriale (BÉCLARD, Élémens d'Anat. Gén., Paris, Béchet, 1827 [1823], p. 621).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. 1762-1878. Étymol. et Hist. 1718 (Nouv. de la républ. des Lettres, 49 ds Fonds BARBIER). Mot. lat. tardif sensorium « siège d'une faculté », dér. de sensus (v. sens). Fréq. abs. littér.:20.
sensorium [sɑ̃sɔʀjɔm] n. m.
ÉTYM. 1736, Voltaire, citant Newton; du bas lat. sensorium, dér. de sentire. → Sensoriel.
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♦ Didact., vx. Le centre commun des sensations, et, spécialt, des sensations différenciées (système nerveux central; cerveau…).
Encyclopédie Universelle. 2012.