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phébus

Apollon ou Phébus
dieu grec du Jour, personnification du Soleil, symbole de la lumière civilisatrice; fils de Zeus et de Léto, il possédait divers pouvoirs, mais il est avant tout le protecteur des arts et des lettres.
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Phébus ou Phoebus
dans la myth. gr., nom donné à Apollon en tant que dieu de la Lumière.

⇒PHÉBUS, subst. masc.
Littér., vieilli. Style obscur, ampoulé et alambiqué. Donner dans le phébus. Les reproches que l'on a faits au style, au sujet et à l'effet du livre (galimatias, phébus, caractères ridicules, péril pour les moeurs et la religion, profanation, scandale) (CHATEAUBR., Martyrs, t.1, 1810, p.68). Il refit la déclaration d'amour du galant comme froide, prétentieuse, guindée et sentant son phébus (GAUTIER, Fracasse, 1863, p.261).
Diseur de phébus. Écrivain ou orateur au langage obscur et alambiqué. C'est un esprit des plus confus, alambiqué, ce que nos pères appelaient un diseur de phébus et qui rend encore plus déplaisantes, par sa façon de les énoncer, les choses qu'il dit (PROUST, J. filles en fleurs, 1918, p.474).
Prononc. et Orth.:[febys]. Ac. 1694, 1718: phebus ,,Plusieurs écrivent Phoebus``; dep. 1740: phé-. Étymol. et Hist. 1609 parler phoebus «s'exprimer dans un style poétique élevé» (RÉGNIER, Satires, éd. G. Raibaud, XI, p.151); 1633 Donner sur le phoebus «tomber dans un style obscur et affecté» (CORNEILLE, Mélite, I, 1); 1661 phoebus (le) «style, langage obscur, affecté» (MOLIÈRE, École des maris, III, 2), 1671 phebus (D. BOUHOURS, Les Entretiens d'Ariste et d'Eugène, Paris, Mabre-Cramoisy, p.61). Empl. comme nom commun de Phebus (1544, «le soleil», M. SCÈVE, Délie, éd. Parturier, p.156), «autre nom d'Apollon, dieu du soleil et de la poésie», lat. Phoebus «id.», gr. «le brillant, surnom d'Apollon».

phébus ou phœbus [febys] n. m.
ÉTYM. 1609, parler phébus; lat. Phœbus, grec Phoibos, proprt « celui qui brille », autre n. d'Apollon, dieu du Soleil et de la poésie.
Vx. Galimatias, style obscur et ampoulé (surtout : diseur de phébus). || « Ce que nos pères appelaient un diseur de phébus » (Proust, → Alambiquer, cit. 7). || Parler phébus.
1 (…) Nicodème était un grand diseur de beaux mots, de pointes, de phœbus et de galimatias (…)
Furetière, le Roman bourgeois, I, p. 15.
2 (…) vous voulez, Acis, me dire qu'il fait froid; que ne disiez-vous : « Il fait froid ? » (…) Une chose vous manque, Acis, à vous et à vos semblables les diseurs de phœbus (…) une chose vous manque, c'est l'esprit.
La Bruyère, les Caractères, II, 7.

Encyclopédie Universelle. 2012.