I.
⇒NAVE1, subst. fém.
HIST. DE LA NAV. Vaisseau. Si l'expédition est partie du petit port de Palos, c'est que Pinzon était du pueblo. La nave et les deux caravelles avaient été armées par ses soins (T'SERSTEVENS, Itinér. esp., 1963, p.163).
Prononc.:[na:v]. Étymol. et Hist. 1216 (ROBERT DE CLARI, La Conquête de Constantinople, XXXIV, 46, éd. Ph. Lauer, p.37); qualifié de ,,vx`` dep. Trév. 1721. Empr. à l'époque des Croisades à l'ital. nave «navire» (XIIIe s. d'apr. DEI; v. nef). Bbg. VIDOS 1939, p.490-491.
II.
⇒NAVE2, adj. et subst.
Arg. ,,Nigaud, naïf, sot`` (ESN.).
♦Fleur de nave. Imbécile, sot. T'as compris, fleur de nave? (QUENEAU, Zazie, 1959, p.179).
— En partic. (Personne) qui n'appartient pas au milieu. Comme la majorité des naves, l'idée du placard la terrorisait, la rendait coopérante (LE BRETON, Brigade Anti-Gangs, Bontemps et les loubards, Paris, éd. du Masque, 1980, p.110).
Prononc.:[na:v]. Étymol. et Hist. 1890 un ave (M[ACÉ, Mon musée] ds ESN.); 1892 nave (arg. des voyous, ibid.). Apocope de navet au sens de «sot, benêt».
1. nave [nav] n. f.
ÉTYM. 1216 et jusqu'au XVIe; ital. nave, du lat. navis. → Nef.
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♦ Archaïsme littér. Navire.
0 En rêve il étendait les voiles, il amorçait la cadence du chant de route (…) les rameurs courbaient leur dos de fumée… « Allons, tirons la rame ensemble »… La nave fantomale virait sa poitrine face au large…
J. Giono, Naissance de l'Odyssée, p. 23.
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2. nave [nav] n. f.
ÉTYM. 1872; de navet.
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♦ Pop. Niais, imbécile. ⇒ Navet, 2. — Fleur de nave (même sens). Spécialt. Argot. Personne n'appartenant pas au milieu. ⇒ 3. Cave.
Encyclopédie Universelle. 2012.