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liarder

⇒LIARDER, verbe intrans.
Vieilli et fam.
A. — Donner chacun une petite somme. Nous avons été obligés de liarder pour faire un écu entre nous tous (Ac. 1878).
B. — Lésiner, épargner sur tout par économie ou par avarice. La fortune leur vient-elle? Les voilà rangés, sages, comptant et liardant (GONCOURT, Journal, 1858, p. 446). À quoi bon liarder, puisqu'on tenait la fortune? (ZOLA, Joie de vivre, 1884, p. 866) :
Ils se privèrent, ils liardèrent sur leurs moindres distractions, sur leurs vêtements, sur leur nourriture, pour arriver à amasser ces deux cents francs, — une somme énorme pour eux.
ROLLAND, J.-Chr., Antoinette, 1908, p. 875.
P. anal. N'économisez point sur l'hyménée, ne lui rongez pas ses splendeurs; ne liardez pas le jour où vous rayonnez. La noce n'est pas le ménage (HUGO, Misér., t. 2, 1862, p. 617).
Prononc. et Orth. : [], (il) liarde []. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1611 « mendier, gagner misérablement » (COTGR.); 1680 « boursiller » (RICH.), qualifié de « vieux mot » par FUR. 1690; 1801 « lésiner » (MERCIER Néol.); 1803 (BOISTE). Dér. de liard1; dés. -er.
DÉR. Liardeur, -euse, adj. et subst. (Celui, celle) qui liarde; avare. La situation d'une femme de ménage, liardeuse, comptant avec les domestiques (GONCOURT, Journal, 1860, p. 749). Est-ce que, l'autre semaine, sa sœur ne l'avait pas traité de liardeur, comme pour tourner en ridicule son jeu prudent (ZOLA, Argent, 1891, p. 294). [], fém. [-ø:z] 1re attest. 1800 (BOISTE); de liarder au sens de « lésiner », suff. -eur2.

liarder [ljaʀde] v. intr.
ÉTYM. 1801; « distribuer quelques liards », 1611; de 1. liard.
Vieilli. Lésiner. || Liarder sur ses dépenses.
0 Ils se privèrent, ils liardèrent sur leurs moindres distractions, sur leurs vêtements, sur leur nourriture, pour arriver à amasser ces deux cents francs (…)
R. Rolland, Jean-Christophe, Antoinette, p. 875.
DÉR. Liardeur.

Encyclopédie Universelle. 2012.