⇒JACASSE, subst. fém.
A. — Synon. pop. de pie. La jacasse africaine y pose ses longues pattes d'araignée (MORAND, Londres, 1933, p. 130).
B. — Fam., péj. Personne (et en partic. femme) qui bavarde continuellement, d'une façon fatigante. [Jean à Marius :] Tu n'as pas fini de jaspiner?... (...) Quelle jacasse! (RICHEPIN, Morts biz., 1876, p. 146). Les femmes sont des jacasses, et rien de plus (L. DAUDET, Ariane, 1936, p. 152).
REM. 1. Jacasse s'emploie comme 2e élém. de mot composé : a) Pie-jacasse, subst. fém. Andoche, une pie-jacasse, un radoteur (MARTIN DU G., Gonfle, 1928, III, 3, p. 1233). b) Mère-jacasse, subst. fém. Papa me donna un coup de coude impératif, équivalent probable d'un : « Tais-toi, mère-jacasse! » (H. BAZIN, Huile sur feu, 1954, p. 138). 2. Chez Huysmans, synon. de jacassement B, jacasserie B : Il essaya (...) de se boucher les oreilles aux jacasses stridentes de ces imbéciles (En mén., 1881, p. 33).
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1. 1808 Marie jacasse « femme ou fille bavarde » (HAUTEL); 1847 (Dict. de l'arg., p. 144 : Couvent de femmes. Taule à jacasses); 1852 jacasse (HUMBERT); 2. 1902 « pie » (Nouv. Lar. ill.). Déverbal de jacasser, ou croisement de jaque « geai » (jacques2), ou de jaquette « pie » (jaquette3) (mots répandus dans les dial., v. FEW t. 5, p. 9) et de agace (FEW t. 5, pp. 9-12; BL.-W.). Bbg. LENOBLE-PINSON (M.). Le Lang. de la chasse. Bruxelles, 1977, p. 325.
jacasse [ʒakas] n. f.
ÉTYM. 1867, Littré; Marie jacasse, 1808, Hautel, in T. L. F.; argot « femme », 1847; déverbal de jacasser.
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2 (1902). Fam. ou régional. Pie.
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0 À ces rires, à ces jacasses sur le bon vieux temps, je n'ai d'autre accès que l'écoute distraite, le rire à l'unisson quand je vois tout le monde se taper les cuisses, le verre et la cigarette en alternance, les pieux bâillements ravalés et le mal au crâne.
A. Sarrazin, l'Astragale, p. 234.
Encyclopédie Universelle. 2012.