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empanacher

empanacher
v. tr. Orner d'un panache.

⇒EMPANACHER, verbe trans.
A.— Garnir d'un panache. Empanacher un casque (Ac.)
P. métaph. [En parlant de la végétation, de vapeurs, de fumées] Depuis ce jour, les vapeurs ne cessèrent d'empanacher la cime de la montagne (VERNE, Île myst., 1874, p. 550). Puis la fumée d'un premier paquebot empanacha les touffes de saules (GUÈVREMONT, Survenant, 1945, p. 183).
Emploi pronom.
réfl. Des élégants de province s'étaient empanachés de plumes de coq, de faisan ou de paon (DRUON, Loi mâles, 1957, p. 153).
à sens passif. Ils [les invités] voyaient se promener de nombreuses sentinelles, le fusil couché sur l'épaule, et dont le casque pointu s'empanachait d'une aigrette de flamme (VERNE, M. Strogoff, 1876, p. 9).
S'empanacher de. Se garnir, s'orner de. Les peupliers du canal s'empanachaient de feuilles (ZOLA, Germinal, 1885, p. 1251).
B.— Au fig. [En parlant du style, de l'écriture, etc.] Orner de fioritures, donner un ton ronflant. Empanacher son style, sa phrase, son discours (Ac. 1932). Ce n'est pas la seule « histoire d'amour » que pourraient contenir ces Confessions (puisque l'on a empanaché mes simples « notes » d'un tel redoutable sur-titre) ... (VERLAINE, Œuvres compl. t. 5, Confessions, 1895, p. 19).
Rem. On rencontre ds la docum. empanachement, subst. masc. Sous l'empanachement de grandes plumes (...) on voit la Guimard avec un visage qui a le décharnement d'une tête de mort, agiter des bras et des mains, qui sont les bras et les mains d'une ostéologie (E. DE GONCOURT, Mais. artiste, 1881, p. 166). Le mot n'est pas attesté par les dict. consultés.
Prononc. et Orth. :[], (j')empanache []. Ds Ac. 1694-1740, s.v. empennacher. Les éd. de 1718 et de 1740 soulignent cependant : ,,Quelques-uns écrivent empanacher et tous le prononcent ainsi``. Ds Ac. 1762-1932 sous la forme moderne. Étymol. et Hist. Début XVIe s. enpennachez (J. D'AUTON, Chron., B.N. 5082, f° 107 v° ds GDF. Compl.); 1636 empanacher (MONET). Dér. de panache; préf. em-; dés. -er. Fréq. abs. littér. :10. Bbg. BRUNEAU (Ch.). Noms créés au moyen du suff. -ment... In : [Mél. Orr (J.)]. Manchester, 1953, pp. 28-29 (s.v. empanachement).

empanacher [ɑ̃panaʃe] v. tr.
ÉTYM. 1636; empennaché, v. 1500; de em- (en-), panache, et suff. verbal.
REM. S'emploie surtout au participe passé.
1 Garnir, orner d'un panache. || Empanacher un chapeau, un casque.Par métaphore. Garnir d'un ornement qui surmonte une chose à la façon d'un panache.
0.1 Depuis ce jour, les vapeurs ne cessèrent d'empanacher la cime de la montagne, et l'on put même reconnaître qu'elles gagnaient en hauteur et en épaisseur, sans qu'aucune flamme se mêlât à leurs épaisses volutes.
J. Verne, L'Île mystérieuse, t. II, p. 781 (1874).
2 (XIXe). Orner de fioritures, de redondances. || Empanacher son style, son discours.
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empanaché, ée p. p. adj.
1 Garni d'un panache. || Feutre empanaché.Par ext. || Tête empanachée.
1 Une tête empanachée
N'est pas petit embarras (…)
La Fontaine, Fables, IV, 6.
2 (…) les cinq Directeurs, dans leur costume tintamarresque, sous les chapeaux empanachés et les manteaux rouges brodés d'or (…)
Louis Madelin, Hist. du Consulat et de l'Empire, L'ascension de Bonaparte, XV, p. 212.
Par métaphore. Garni, surmonté comme par un panache.
3 (…) dans le parc empanaché de gigantesques ramées, sur de larges pelouses d'émeraude (…)
Aloysius Bertrand, Gaspard de la nuit, Le maçon.
4 Le grand Atlas aux longues lignes paisibles d'où surgissaient des pics éblouissants, de hauts cimiers empanachés de neige (…)
Jérôme et Jean Tharaud, Marrakech, p. 61.
2 (En parlant du style, de l'écriture). Littér. Très orné. || Style empanaché. || Des compliments empanachés.
DÉR. Empanachage.

Encyclopédie Universelle. 2012.