⇒DÉSAPPROPRIER, verbe trans.
A.— Emploi trans. Priver quelqu'un de la propriété de quelque chose.
— P. ext. Priver quelque chose de son usage ou de ses qualités propres. Par suite d'un ordre du ministre réduisant encore notre division, on désappropria des locaux où les marins habitaient depuis Louis XIV (LOTI, Livre de la pitié, 1891, p. 236) :
• 1. La loi a cependant un rôle capital à jouer contre l'infiltration de l'égocentrisme dans l'expérience personnelle. Le dialogue qui va de l'expérience morale incommunicable aux diverses formes de la règle et de l'expérience commune, sans impersonnaliser la responsabilité, désappropie [sic] la vertu.
MOUNIER, Traité du caractère, 1946, p. 714.
B.— Emploi pronom. réfléchi. Renoncer à la propriété de quelque chose. Il faut se désapproprier de tout pour payer ses dettes (Ac. 1878).
— P. ext. Se déposséder de la propriété de soi :
• 2. Ici [à la Chambre] je goûte le plaisir de me désapproprier... Je ne dis pas que je m'ôte la possession de moi-même pour la donner à mon parti, mais j'y tends. Je suis une thèse, non moi-même.
BARRÈS, Mes cahiers, t. 5, 1906-07, p. 146.
Prononc. et Orth. :[], (je) désapproprie []. Ds Ac. 1718-1878. Étymol. et Hist. 1653 (OUDIN, Seconde part. des Recherches ital. et françoises, Paris, 2e éd.). Dér. de approprier; préf. dé(s)-. Fréq. abs. littér. :5.
désapproprier [dezapʀɔpʀije] v. tr.
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♦ Rare. Priver (qqn) de la propriété de qqch. ⇒ Déposséder, exproprier.
0 Il n'y a que la perte, et la perte que Dieu opère lui-même, qui nous désapproprie véritablement.
Fénelon, Instructions sur divers points de morale, 33.
♦ Par ext. Priver (qqch.) de son usage.
♦ Pron. Renoncer à la propriété de quelque chose.
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CONTR. Approprier.
Encyclopédie Universelle. 2012.