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cacade

⇒CACADE, subst. fém.
A.— Pop., fam. Brusque évacuation d'excréments (cf. colique). J'avais pas remis ma culotte... J'étais comme ça en pleine cacade (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 392).
B.— P. métaph., péj. Déchéance par effondrement soudain. Faire une vilaine cacade (Ac. 1798-1878). Le caporal Heaume (...) aurait sans doute sauvé sa compagnie s'il n'avait pas sombré dans la cacade (H. BAZIN, L'Huile sur le feu, 1954, p. 204) :
Depuis Clemenceau, chez les républicains au pouvoir, pas une échine : Des mots, des mots, des reculades, des abandons, des cacades...
L. DAUDET, La Recherche du beau, 1932, p. 204.
Prononc. :[kakad]. Durée mi-longue sur la finale dans PASSY 1914. Étymol. et Hist. Fin XVIe s. caguade (BRANTÔME, Discours d'aucunes retraictes de guerre, éd. L. Lalanne, t. 7, p. 282) — 1616-20 cagade (D'AUBIGNÉ, Hist. Univ., XV, 15 dans HUG.), forme encore notée dans Trév. 1752; 1690 cacade (FUR.), considéré comme appartenant au style bas dep. Trév. 1704. Caguade, cagade, empr. au prov. mod. cagado proprement « selle » fig. « entreprise manquée, mauvais succès » (LESPY; MISTRAL) dér. de cagar, v. chier; cacade p. réfection sur caca. Fréq. abs. littér. :6.
BBG. — KOHLM. 1901, p. 34.

cacade [kakad] n. f.
ÉTYM. 1690; de cagade, d'après caca.
1 Vx. et fam. Évacuation d'excréments.
2 Fig. Vieilli. Reculade honteuse, échec ridicule. || Faire une cacade par lâcheté, par couardise.
0 Quand je vois la cacade devant Dantzick (…)
Voltaire, Lettr. Pruss., 109.
REM. Le mot se rencontre encore dans l'usage littéraire (cf. Céline au sens 1 et H. Bazin, L. Daudet au sens 2, in T. L. F.).

Encyclopédie Universelle. 2012.