I.
⇒BRUMAILLE1, subst. fém.
Brume légère, brouillard peu épais. Brumaille de beau temps, d'automne, d'hiver :
• ... le brouillard ne devait pas tarder à se lever. Ce n'était qu'une brumaille de beau temps. Un bon soleil en chauffait les couches supérieures, et cette chaleur se tamisait jusqu'à la surface de l'îlot. En effet, vers six heures et demie, trois quarts d'heure après le lever du soleil, la brume devenait plus transparente.
VERNE, L'Île mystérieuse, 1874, p. 22.
— P. métaph. Ambition ou (...) idéal (...) s'étaient estompés dans la brumaille du « à quoi bon » et de la résignation (P. VIALAR, La Chasse aux hommes, Le Débucher, 1953, p. 77).
— Spéc., MAR. Brume mêlée de pluie fine (cf. LE CLÈRE 1960). Le N.-E. souffle depuis le matin accompagné de grains de neige et de brumaille (J.-B. CHARCOT, Le « Pourquoi-Pas? » dans l'Antarctique, 2e expédition antarctique fr., 1908-10, 1910, p. 345).
1re attest. 1866 (Lar. 19e); dér. de brume, suff. -aille. — Dernière transcr. dans DG : bru-'. — Fréq. abs. littér. : 2.
BBG. — SIZAIRE (P.). Parler des gens de mer. Vie Lang. 1971, p. 384.
II.
⇒BRUMAILLE2, BRE(U)MAILLE, (BREMAILLE, BREUMAILLE)subst. fém.
Région. Variété de bruyère employée pour la fabrication des balais. Et les bruyères aussi seraient fleuries : (...) les hautes touffes de la breumaille rose (GENEVOIX, Raboliot, 1925, p. 307).
Rem. Attesté dans LITTRÉ, GUÉRIN 1892, Nouv. Lar. ill. et Lar. 20e.
Prononc. et Orth. Cf. brumaille1. Les dict. enregistrent la forme brumaille; on trouve néanmoins dans GUÉRIN 1892 : ,,Bremaille, forme du Centre (...) se prononce autrement bremâle.`` On trouve aussi la forme breumaille (cf. GENEVOIX, Raboliot, 1925, p. 267, 282 et 291). Étymol. et Hist. 1548 brumalles (Chatelleraud, Arch. Vienne dans GDF.); 1858, 23 mai bremaille (Article sur la terre de Chambord dans le Journal L'Union, cité par JAUB.); 1874 brumaille (Les Primes d'honneur, p. 365, Paris dans LITTRÉ); 1925 breumaille, supra. Mot dial. du Centre (JAUB. : brumâle, brumaille, bremâle, bremaille) et de la région de Blois (A. THIBAULT, Gloss. du pays blaisois : brumaille, bremaîlle) issu du croisement de bruyère avec mâle, lat. masculus (FEW t. 1, p. 558b), cette bruyère (bruyère à balais) étant celle qui prend les plus fortes dimensions (JAUB.). Fréq. abs. littér. :8.
brumaille [bʀymaj] n. f.
ÉTYM. 1866; de brume.
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♦ Temps brumeux. — Brume peu épaisse. ⇒ Brouillasse, brumasse.
0 Mais le brouillard ne devait pas tarder à se lever. Ce n'était qu'une brumaille de beau temps. Un bon soleil en chauffait les couches supérieures, et cette chaleur se tamisait jusqu'à la surface de l'îlot.
J. Verne, l'Île mystérieuse, 1874, t. I, p. 32.
♦ Bruine, crachin.
♦ Par métaphore. ⇒ Brume.
Encyclopédie Universelle. 2012.